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L’ART FRANÇAIS

LES

Femmes Peintres & Sculpteurs

La dixième exposition de FUnion des Femmes peintres et
sculpteurs, abstraction faite d’un certain nombre d’ouvrages qui
n’auraient jamais dû quitter l’atelier, présente un ensemble plu-
tôt supérieur qu’intérieur à celui des expositions précédentes.
Nous y avons admiré, notamment, un très remarquable groupe
de petits chiens : ^Abandonnés, par MIle Ida de Schulzenheim, de
superbes études de figures au pastel, par Mme Camille Métra; des
aquarelles d’une hardiesse et d’une élégance rares, par Mme Cécile
Chennevière ; d’excellentes études paysannesques de Mme Virginie
Demont-Breton; des toiles et des pastels d’un grand attrait :
Y Education Maternelle, la Vieille femme au puits, la Lecture, Seule !
etc, par MUe Klumpke; les marines et paysages, d’une saveur par-
ticulière, de Mmes Elodie La Villette, Rose Leigh, Julia Beck,
Brodbeck, Taconet, etc., les ravissantes fleurs de Mmes de Gaus-
saincourt, Louise Bergerot, Olivier, Eugénie Moutot; les études
de figures de Mmes Mariette Cotton, Berria-Blanc (dont les recher-
ches sont toujours si intéressantes), Bilinska, Huillard, Frédé-
rique Vallet, Joséphine Hoüssay, Léonie de Loghadès, Turner,
Delsarte, Marguerite Pillini, Rongier, Louise Mercier, autant de
talents que nous avons été des premiers à signaler, et qui vont se
développant, s’alfirmant.

Les fleurs, bien qu'on ait le regret de chercher en vain les
ravissantes interprétations de Mme Claire Lemaître, comptent des
fanatiques en Mms Viteau-Castagnary, Mlle Clémence Manceau,
Mmes Bergerot, Baubry-Vaillant, etc.

Enfin la sculpture est représentée par Mme Laure Martin-Cou-
tant, qui a évoqué la charmante figure de Mademoiselle Maillard,
et par Mme Clovis Hugues-Royannez, dont le Buste de jeune fille a
toutes les grâces de la dix-huitième année.

LA DÉCORATION DU PANTHÉON

La commission des Beaux-Arts s’est rendue, la semaine der-
nière, dans l’atelier de M. Falguière, afin d’examiner la maquette
récemment achevée du monument commandé par l’Etat à l'émi-
nent sculpteur pour la décoration du Panthéon.

La Commission s’est, bien entendu, déclarée satisfaite à tous
les points de vue, et la maquette en question a été reçue à l'una-
nimité.

Le monument imaginé par M. Falguière glorifie la Révolution
française.

Trois grandes figures, symbolisant la Liberté, l’Égalité, et la
Fraternité, debout sur l’autel de la Patrie enguirlandé de roses,
se tiennent par la main et s’abritent dans les plis d’un drapeau qui
flotte derrière elles.

Au-dessous du groupe principal, à droite et à gauche de l’autel,
deux autres groupes de deux figures chacun : la Loi et la Renom-
mée, la première assise et tenant sur ses genoux le Code, qu’elle
rédige; la seconde, presque debout, se penche légèrement et
sonne de la trompette pour annoncer aux peuples leur délivrance
et ieui apprendre leurs devoirs et leurs droits. Tel est le groupe
de droite.

Celui de gauche nous montre un combattant, l’épée au poing,
luttant pour la Révolution et la Patrie, tandis qu’une femme
étendue sur les marches, lève les mains vers la Liberté, en un
geste qui implore.

M. Falguière a déclaré que son monument respirerait l’allé-
gresse et la force il jettera des fleurs partout ; il veut une œuvre
gaie, chantante, apothéotique. On peut s’en rapporter au maitre
toulousain, le Panthéon comptera, grâce à lui, une belle œuvre
de plus.

On sait que le monument de la Révolution française sera placé

au fond de la nef dans l’axe même de l’édifice, dont il dominera
tout l’ensemble décoratif.

-&--

jrcHOS ^Artistiques

M. Henner, membre de l’Institut, est nommé membre du conseil supé-
rieur de l’Enseignement de l’Ecole des Beaux-Arts en remplacement de
Meissonier.

X

Un singulier procès est, dit-on, imminent. Il serait intenté à la Ville de
Paris par la fabrique de l’église Notre-Dame-des-Champs et terminerait un
conflit qui dure depuis plus d’une année.

Voici le fond de l’affaire en deux mots :

Un peu avant l’Exposition de 1889, l’administration faisait retirer de
l’église quatre tableaux importants qui lui semblaient menacés de destruction,
par suite de l’humidité des parois du monument. C’étaient : Saint-Etienne
portant des secours à une famille pauvre, par Léon Coignet ; le Rachat des
Galériens par saint Vincent de Paul, de M. Léon Bonnat ; Saint Bruno refu-
sant les présents du comte Roger, par M. Jean-Paul Laurens ; et le Christ
rédempteur, par M. Albert Maignan.

Ces tableaux ont figuré à l'Exposition universelle et n’ont pas été restitués
à la fabrique, qui les réclame.

L’administration, de son côté, revendique la propriété de ces toiles, qu’elle
a, du reste, payées à peu près 4,000 francs chacune et pour lesquelles elle a
projeté des destinations diverses. C’est ainsi que l’œuvre de Léon Coigne
aurait sa place marquée au Louvre. Mais la fabrique ne l’entend pas ainsi.

De là le conflit en question.

X

Lors de la dernière séance du comité des Arts décoratifs, M. Antonin Proust
a fait savoir qu’il donnait sa démission de président et que sa résolution était
absolument irrévocable.

Le comité, dans ces conditions, a accepté la démission.

Le successeur de M. Proust ne sera désigné que dans une séance ultérieure.
Toutefois l’on met déjà un nom en avant, celui de M. Georges Berger, député,
l’ancien directeur de l’Exposition universelle.

Les membres du comité se sont ensuite occupés des questions à l’étude, de
création du Musée des Arts décoratifs et des écoles de quartier.

On songerait, paraît-il, à acheter des terrains au bois de Boulogne pour y
installer le nouveau musée.

Toutefois aucune décision ne sera prise avant la nomination du nouveau
président.

X

Le Musée du Louvre a reçu en legs de Montenard une superbe statue du
seulpteur Giraud, qui mourut dans les premières années du règne de Louis-
Philippe. Giraud, ayant perdu en 1827 sa femme, voulut lui élever un tom-
beau ; il ne put réaliser son projet et ne laissa que cette statue de cire,
grandeur nature, préparée, pour la fonte, dont le Louvre vient d’hériter.

La femme est couchée, drapée à l’antique, dans une attitude qui rappelle
un peu l’Ariane endormie du Vatican. La pose est noble et gracieuse à la fois.
Sur son bras gauche, elle porte un très jeune enfant emmaillotté ; près d’elle,
à droite, est endormi un petit garçon.

L’ensemble du groupe est harmonieux. Ce monument a été provisoirement
placé dans une salle du département de sculpture de la RenaLsance.

X

Nous apprenons la mort d’Abert Lenoir, l’éminent architecte, fils d’Alexan-
dre Lenoir, le fondateur du musée des Augustins.

Architecte du musée de Cluny, Albert Lenoir était l’auteur du projet de
réunion du palais des Thermes à l’hôtel de Cluny. Ce projet était extrême-
ment original, malheureusement l’administration lui fit subir, de très regret-
tables modifications.

L’architecte avait placé l'entrée du musée sur le boulevard Saint-Michel.

Après avoir traversé les ruines du palais des Thermes, on passait par un
cloître romain inspiré du cloître d’Arles, servant de transition entre l’art
romain et l’art gothique des quatorzième, quinzième et seizième siècle. Un
autre cloître du dix-septième siècle (disparu aujourd'hui) terminait cet ensemble
qui résumait toute l’histoire de l’architecture française.

Albert Lenoir, membre de l’Institut, était né à Paris en 1801.

X

On annonce également la mort de M. Uchard, grand prix de Rome d’ar-
chitecture, décédé à l’âge de quatre-vingt-deux ans.

L’Administrateur-Gérant : S1LVESTRE
Glyplograph'u SILVESTRË & C", me Oberkamjf, 97, à Paris.
 
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