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Cinquième année. — N° 230.

LE NUMERO : 25 CENTIMES

SAMEDI 19 SEPTEMBRE 1891

L'ART FRANÇAIS

Revue Artistique Hebdomadaire

Directeur littéraire : Directeurs artistiques:

FIRMIN JAVEL Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris SILVESTRE & O

ABONNEMEISIS. I'akjs N Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 1S francs; six mois, 8 francs

NOS ILLUSTRATIONS

Léopold Bernstamm. — Buste de M. de Moi enhein, ambassadeur de Russie.

De même que M. Edouard
Détaillé lorsqu’il peignit le
RJve, M. Marius Roy a mis
une pensée dans ce tableau
du Réveil. Toutefois, ici, la
scène se précise. Nous som-
mes au lendemain de la
bataille de Solférino. Après une nuit dont le silence a été troublé
plus d’une fois par les gémissements des blessés, voici que la
barre d’or rouge apparaît à l’horizon. Aux premières lueurs de
l’aube, les soldats étirent leurs bras encore rompus de fatigue.
Parmi ces héros inconnus, que les balles ennemies ont épargnés
hier, combien s’éveilleront demain ?...

Le tableau de M. Marius Roy est conçu avec un réel sentiment
de l’harmonie. On y sent passer, avec les brises fraîches du
matin, comme un souffle d’épopée.

M. Albert Fourié est de plus en plus épris des effets de plein
air. Le peintre d'Une noce à Yport s’affirme, dans son nou-
vel ouvrage: Mu soleil, com-
me l’interprète enthousiaste
et ému de la lumière.

On ne saurait rendre avec
plus d’éclat le prestigieux
rayonnement de cette vi-
sion charmante : une jeune
femme, une jeune mère,
s’élançant avec ses bébés
hors de sa maison de cam-
pagne et aspirant avec joie
les saines et troublantes sen-
teurs des fleurs et des feuil-
lages.

Ou nous nous trompons
fort, ou M. Albert Fourié ne
tardera pas à conquérir défi-
nitivement sa place à la tête
de notre jeune école. Il a, en
effet, l’horreur de la peinture
conventionnelle. Il s’avance
vers le Beau par le chemin du
Vrai, c’est-à-dire par le seul
qui y conduise.

L’étude de Femme nue, que
nous publions d’après le
tableau de M. Scalbert est
curieuse par l’imprévu de la
pose.

Avez-vous parfois songé à
cette difficulté : présenter une
figure dans une attitude neu-

<D

ve ? Toutes les attitudes n’ont-
elles pas, successivement, été
données à leurs modèles innombrables par les peintres de
nu? Et même par les autres?

Or, nous trouvons précisément, dans la Femme nue de
M. Scalbert, une pose exempte de banalité. Comme disait un sol-
dat dans une pièce d’Alphonse Daudet: « C est rare: »

F. ].

Le buste de M. de Morenheim, ambassadeur de Russie, par
M. Léopold Bernstamm, vient s’ajouter à l’importante série de
portraits où figurent déjà ceux de MM. Ernest Renan, Jean-Paul

Laurens, Bouguereau, Carolus-Duran,
une physionomie banale, dans
les modèles deM. Bernstamm.

Le jeune maître russe ignore
le supplice d’un sculpteur ou
d’un peintre obligés de repro-
duire, dans le marbre ou sur
la toile, les traits prétentieux
et inexpressifs de l’épicière du
coin ou du banquier d’en face.

Il ne s’intéresse qu’aux figu-
res annoblies par l’intelli-
gence, il est le portraitiste des
illustrations. La politique, la
philosophie, l’art, lui ont
fourni jusqu’ici les «origi-
naux » de ses bustes. C’est
aujourd’hui le tour de la di-
plomatie.

Certes, M. Bernstamm ne
pouvait manquer de s’intéres-
ser vivement à la physionomie
accentuée et fine de M. de
Morenheim, qui avait sa place
tout indiquée dans cette
galerie, réellement très remar-
quable, des célébrités contem-
poraines.

Claretie, etc. Pas

SALON DE 1891 (Champs-Êlysèes)
 
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