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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 2 (10 Février 1883)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0034

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6 L'ART ORN

EXPLICATION DES PLANCHES

Stipo, peint par Luca Giordano. — Dessin de P. Moutet.

Ce beau meuble est d'une architecture franche et sans complication, il
est bien assis sur une base solide et pompeusement ornementée ; c'est un
superbe produit du xvue siècle. Sa façade composée de petits panneaux
séparés entre eux par des moulures très simples est disposée pour recevoir
une décoration importante que nous retrouvons du reste dans tous les
beaux meubles de cette nature, soit sous la forme de sculptures très
soignées, ou de sujets peints, ou de faïences, ou d'émaux.

EMENTAL

Ici tous les panneaux ont été peints par Luca Giordano, Cet artiste
naquit à Naples en i632 et mourut en 1705. Il fut élève de Ribera. La faci-
lité avec laquelle il composait et peignait le fit surnommer Fra Presto.

Pendant sa longue carrière il parcourut l'Italie et laissa des échantillons
de son talent dans toutes les villes qu'il traversa, en particulier à Florence,
à Parme, à Venise et à Bologne. Sa fécondité artistique était très grande,
mais son originalité l'était moins. Il pastichait les maîtres de toutes les
écoles avec une facilité inouïe. Ce n'en fut pas moins un peintre très
remarquable dont les nombreuses compositions brillent toujours par la
richesse de la couleur et une grande harmonie de ton. Luca Giordano fut
appelé à Madrid, par Charles If, en 1692, et il exécuta pour lui au palais de
l'Escurial un certain nombre de compositions remarquables.

Plat en porcelaine de Vienne.

Ce plat qui faisait partie de la collection San Donato est un des types
les plus précieux de la fabrication de porcelaine viennoise. La matière,
comme on sait, ne comporte pas ces merveilleuses fusions de la couleur
dans les vernis et les couvertes que la faïence peut seule donner. Quels
que soient la beauté d'une porcelaine et le soin apporté au travail, l'œuvre
même la plus accomplie ne peut échapper à une certaine sécheresse qui
ne se trouve jamais dans les faïences cuites au grand feu. C'est donc dans
la beauté et le fini du décor que résident la plupart du temps les grandes
qualités d'une p.orcelaine. Le plat que nous reproduisons est assurément,
dans le genre, une des œuvres les plus accomplies qu'il soit donné de
rencontrer dans les collections. C'est un véritable tableau où toutes les
qualités de la composition sévère, inhérentes à la peinture proprement
dites, sont doublées d'un sens admirable de l'agencement et du grand art
appliqué au décor.

L'effet produit par les femmes nues qui se détachent en blanc sur les
chevaux noirs est intense, et le groupe merveilleux rempli de mouvement,

enlevé sur un paysage profond, est le plus beau milieu qu'on puisse
concevoir, entouré qu'il tst d'une bordure dont l'architecture un peu sèche
est bien faite pour faire valoir le gras et le plein des fonds.

Tapisserie des Goeelins, d'après Charles-Antoine Coypel.

La grande tapisserie que nous reproduisons est une des plus belles qui
soient sorties de la vieille et glorieuse manufacture des Gobelins. Ainsi que
l'indique l'inscription placée dans le cartouche, elle représente Don
Quichotte au bai chez Don Antonio. La composition est due à Charles-
Antoine Coypel et se trouve au Musée du palais de Compiègne. Quant à la
tapisserie elle-même, elle est au Palais royal de Turin.

Il n'est pas inutile de rappeler ici, à propos de ce beau spécimen de
l'art industriel français, que la fabrique des Gobelins a été établie à Paris,,
aux bords de la Bièvre,par Louis XIV, en 1G67, sur l'emplacement d'une
teinturerie que les frères Gobelin, originaires de Reims, avaient fondée à
cet endroit sous le règne de François Ier. Ces teinturiers avaient la spécia-
lité des laines en écarlate de Venise; leurs produits jouissaient d'une
 
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