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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 7 (17 Mars 1883)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0056

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28

L'ART ORNEMENTAL.

nous l'avons cherche dans VAlmanach historique des architectes,peintres, etc.,
qui contient des renseignements sur les artistes et les artisans du temps
de Louis XVI. Il est vrai que l'auteur de cet ouvrage ne mentionne guère
que ceux qui étaient membres de l'Académie de Saint-Luc ; or il est probable
que Gouthière n'en faisait pas partie. On doit d'autant plus s'étonner d'un
pareil silence à l'égard d'un homme déjà célèbre, que ces ouvrages et
quelques autres du même temps contiennent les noms des principaux
ciseleurs contemporains dont l'art était poussé au dernier degré de la
perfection.

Gouthière eut beaucoup à souffrir de la Révolution, qui suspendit tous
les travaux artistiques. Cependant on le retrouve travaillant encore pour

Mme du Barry en 1789. Les événements
»... n'avaient en rien changé les habitudes de

^^PP^j l'ancienne favorite. Elle continuait à dé-
penser des sommes considérables pour
satisfaire ses goûts artistiques et occupa
Gouthière encore pendant les années 1790,
1791, 1792 et 1793, c'est-à-dire jusqu'au
moment où elle fut exécutée. Peu de temps
après sa mort (8 décembre 1793), la com-
mission des arts du département de Seine-
et-Oise se transporta à Luciennes et fit
l'inventaire de tous ses objets mobiliers
saisis par le Domaine, comme le furent
alors tous les biens des condamnés à mort.
Gouthière, qui depuis longtemps n'avait
rien reçu de Mmc du Barry, réclama au
Domaine, le icr fructidor an III (18 août
1795), le paiement de ses mémoires qui
montaient à 766,000 livres, somme consi-
. dérable même si on a égard à la dépré-

ciation du papier-monnaie. Le ciseleur,
qui prenait la qualité d'inventeur de la
dorure au mat, expliquait dans sa réclamation qu'il avait contribué de ses
travaux aux magnificences de Luciennes. La ciselure des bronzes d'un
seul piédestal et de quelques accessoires était évaluée 5o,ooo francs ; la
monture et l'ajustage des mêmes ornements, 46,000 francs; la dorure,
63,ooo francs ; pour la pose des dorures, 5,ooo francs. Trois autres piédes-
taux pareils étaient portés à 420,000 francs. Gouthière ne put jamais obtenir
un paiement de l'administration. Mmo du Barry avait beaucoup de dettes
et une commission avait été chargée de les examiner. Mais presque aucun
des créanciers ne fut désintéressé. Plus de dix ans après, en 1806, le

pauvre Gouthière, sans doute ruiné depuis longtemps, adressa au Domaine
une nouvelle demande en liquidation sans plus de succès et, réduit à
solliciter une place à l'hospice, il mourut dans la misère.

Telle fut la fin du ciseleur le plus célèbre que la France ait produit.

L'OFFRANDE A L'AMOUR

Cette pendule en marbre blanc et bronze doré, du temps de Louis XVI,
est conçue dans un sentiment
décoratif tout à fait spécial au
xvnic siècle. On a attribué à Mrac de
Pompadour le désir d'effectuer
une espèce de restauration de l'art
grec. Est-ce à cette impulsion
qu'est due la présence dans cer-
taines compositions de l'époque
d'objets aux lignes droites, tels
que la colonne qui supporte le
cadran de notre pendule et qui
donnent en effet l'impression de la
rigidité grecque ? Il suffit de regar-
der l'exemple que nous offrons de
cet art si varié pour constater que
la sécheresse de la pièce du milieu
et du socle est admirablement
comprise pour faire valoir les ron-
deurs des autres motifs de la dé-
coration, femme, enfants, nuages
et guirlandes de fleurs. C'est de
ces oppositions habilement ména-
gées et comme voilées que naissent Boucle d oreille
le charme de tous les objets ar- attribuée à Benvenuto Cellini.
tistiques des belles époques et

l'impression délicate qu'on éprouve en les regardant attentivement.

RESTITUTION DE L'ANCIEN HOTEL D'ORIVIESSON

Voici la restitution d'une seconde paroi du salon de l'hôtel d'Ormesson
que nous avions annoncée à nos lecteurs dans le troisième numéro de
l'Art ornemental. Cette paroi est conçue dans le même sentiment décoratif
que la première, toutes deux sont à fond blanc, décorées d'arabesques de
couleurs variées.

PETITE CHRONIQUE

— Un arrêté du ministre de l'instruction publique institue un concours
annuel près la manufacture de Sèvres, concours ouvert à tous les Français.

Il y aura deux épreuves : les projets réservés après la première épreuve
seront exécutés en plâtre, de la grandeur définitive, conformément aux
profils donnés par les auteurs; ce travail se fera à la manufacture nationale
de Sèvres, aux frais de l'État.

Les plâtres seront remis aux concurrents pour qu'ils en complètent la
décoration ; chacun d'eux recevra pour cet objet une indemnité de 25o francs.
Il ne sera accordé qu'un prix : à ce prix est attachée une somme de
3,ooo francs.

Si la commission, juge du concours, en fait la proposition, le modèle
placé en seconde ligne pourra être acquis par l'Etat, qui restera proprié-
taire de l'œuvre à laquelle le prix aura été accordé. Cette œuvre sera
exécutée à la manufacture nationale de Sèvres, aux frais de l'État. Elle
portera le nom de son auteur, à qui demeurera la charge, sans indemnité
nouvelle, d'en terminer l'étude, s'il y a lieu, d'y faire les changements
demandés et d'en suivre, en tout cas, l'exécution.

Programme de 1883 : une torchère d'apparat, ha'ute de 1 m. 80 à 2 m.
Toute latitude est laissée aux artistes pour la composition. Dans le cas de
l'adjonction du métal, une grande sobriété est recommandée dans l'emploi
de cette matière. Les dessins devront être remis le 19 juin 1883, au plus
tard, avant quatre heures du soir, au secrétariat de l'École nationale des
Beaux-Arts, 14, rue Bonaparte.

Chaque dessin devra porter une devise et être accompagné d'un pli
cacheté.

— La chambre syndicale de l'horlogerie de Lyon vient d'ouvrir un
concours d'horlogerie.

Il sera clos le icr octobre 1883.

Peuvent prendre part à ce concours, tous les horlogers et apprentis
résidant en France.

Demander un programme chez M. Jacomin, rue de l'Hôtel-de-Ville, 37,
Lyon.

G. Dargenty.

Paris — Imprimerie de l'Art, J. Rouam, imprimeur-éditeur, 41, nie de la Victoire.

Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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