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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 14 (5 Mai 1883)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0082

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54 L'ART ORNEMENTAL

EXPLICATION DES PLANCHES

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Plat en majolique d'Urbino.

Nous avons dit dans un article
précédent que les faïences d'Urbino
pouvaient être considérées comme
les produits les plus remarquables et
les plus élevés de la céramique ita-
lienne. La richesse des compositions
qui ornent ces majoliques a fait sup-
poser que les maîtres les plus émi-
nents n'avaient pas dédaigné d'y
mettre directement la main. Ce qu'il
y a de certain, c'est qu'une grande
partie des décors appliqués aux pièces
sorties de ce centre de production
sont empruntés aux cartons des pein-
tres et des sculpteurs les plus remar-
quables du xvi° siècle.

Le plat en majoliquc d'Urbino
que nous donnons aujourd'hui à nos
lecteurs représente le martyre de saint
Laurent, d'après une composition de
Baccio Bandinelli. Il appartient à
M. le marquis Gian Giacomo Trivulzio.
Cet épisode des premiers temps de
l'Eglise a été traité bien des fois, mais
rarement d'une façon plus amplement
décorative que dans la pièce dont il
s'agit.

On sait que saint Laurent, diacre
de l'Eglise romaine, fut, après le mar-
tyre du pape saint Sixte, invité par le
préfet de Rome à lui livrer les trésors
de l'Église. La légende raconte que
saint Laurent, au lieu de déférer à
cet ordre, se contenta de montrer au
préfet les vieillards, les veuves et les
orphelins, sa clientèle enfin, vivant
des produits de la charité ; que le
préfet, peu touché de cette muette
invocation, mais fort irrité du refus
d'obéir, fit étendre le diacre récalci-
trant sur un gril et le brûla à petit
feu ; que saint Laurent confessa sa foi
avec énergie et témoigna une admi-
rable patience.

On trouvera dans la composition
de Baccio une correspondance intime
avec celles de ses contemporains
Michel-Ange et Raphaël. Le groupe-
ment des personnages, l'attitude de
ceux surtout qui occupent le premier
plan, rappellent de très près ces grands
maîtres. Bartolomeo Bandinelli, ap-
pelé par abréviation Baccio, fut en
effet leur imitateur et leur concurrent
malheureux et jaloux. Il se crut l'égal
de Michel-Ange et lui voua par envie
une haine éternelle. Né à Florence
en 1487, il étudia chez fra Rustici, où
il connut Léonard de Vinci. Mais
n'ayant pu réussir à devenir un pein-
tre, il étudia les ouvrages de Dona-

— ■— --------—=&V tello et de Veroccluo et échangea la

Pilastre en marbre. (Italie, xvi" siècle.) brosse contre le ciseau. Bandinelli

il

Ce portrait appartient à l'Ermi- $ g' ' "•^^^^^^fe*•?/

tage impérial de Saint-Pétersbourg.
Nous le plaçons sous les yeux de nos
lecteurs comme un des types les plus
complets de ces portraits ornés que

passe pour un statuaire boursouflé,

exagéré et de mauvais goût. kjpmêÉÊm(mËmmm&.

Les élèves de Michel-Ange, par |'.. ^f™"""~^'»'^-*%J«ijj|j|
amour de leur maître et en haine de
son détracteur, n'ont pas peu contri-
bué à faire cette réputation à Bandi-
nelli. On le juge en réalité trop sévè-
rement. L'Orphée du palais Pitti, le
Saint Pierre de la cathédrale de Flo-
rence, l'Hercule de la place du Palais-
Vieux prouvent que, sans être à beau-
coup près l'émule de Michel-Ange,
Baccio fut pourtant un artiste de

grande valeur. Ce que personne ne || I 3^ , v
conteste en tous cas, c'est la vigueur, $y |j ^ |\J|
la science, l'énergie et l'austérité de
son dessin, dont le Massacre des Inno-
cents, gravé par Marc-Antoine, est un
spécimen aussi remarquable que po-
pulaire. ' s'";

Trépied en bronze.

Ce superbe trépied appartient au
musée de Naples. C'est un des spé-
cimens les plus délicats et les plus jtjfj'
riches de l'industrie de la fonte dans
l'antiquité classique. Cette industrie !(f |!| \^fJ^
fleurit particulièrement dans l'île
d'Egine et dans l'île de Délos. Corin-
the eut ensuite la réputation de fournir
les flambeaux en bronze. Les trépieds
sont presque toujours faits de ce mé-
tal. Cette sorte de meuble servait aux
cérémonies-sacrées dans les temples.
Mais c'était aussi un objet mobilier
des plus ordinaires, très répandu chez
les particuliers où il remplissait l'of-
fice de fourneau. Quel que soit l'usage
auquel il était destiné, le trépied est |j| |i
un ustensile formé par trois pieds
réunis et destiné à supporter un objet
quelconque, statue, vase, bassin,
aiguière, brasero, etc. Nous possé-
dons des modèles de trépieds absolu-
ment vulgaires, d'autres d'une richesse
extrême. Les uns sont d'une forme ru-
dimentaire, les autres d'une richesse
extrême d'ornementation. Si le trépied
est le plus souvent en bronze, il en
existe cependant en marbre et en
métaux précieux : tels sont ceux que'
l'on offrait aux Dieux, qui servaient
aux sacrifices et que l'on donnait
comme marque d'honneur et comme
récompense du courage. La Renais-
sance nous a laissé les trépieds en fer
forgé les plus délicats qu'on puisse
imaginer. Ils sont en général destinés
à supporter des aiguières.

Portrait de Charles de Longueval,
par Rubens.

les maîtres d'autrefois se plaisaient piastre en marbre. (Italie, xvi« siècle.y
 
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