DOI Heft:
Nr. 18 (2 Juin 1883)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0097
PARIS : 33, avenue de l'Opéra. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebêgue et G1".
LONDON : i 34, New Bond Street. Directeur et Redaclenr en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris et Dép. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Commode Louis XV, en vieux laque, garnie de bronzes.
Cet admirable meuble est dû au burin de Caffieri.
C'est au xviii0 siècle, dit A. Jacquemart, que le bronze appliqué à
l'ornementation mobilière prend chez nous une importance capitale; il
s'agissait de le faire concourir à la décoration somptueuse des palais et de
le mettre souvent en rivalité avec l'orfèvrerie monumentale alors en usage.
Est-ce aux mêmes mains que sont dus les spécimens des deux arts? Il est
permis de le supposer en les voyant sortir d'un centre unique : la réunion
au Louvre, puis aux Gobelins, de tous les artistes chargés de la confection
du mobilier royal, la surintendance des travaux donnés à un même artiste
devaient avoir pour effet d'amener une harmonie d'ensemble en rendant
Commode Louis XV, en vieux laque, garnie de rronzes.
toutes les individualités solidaires d'une pensée unique. Cette impulsion
s'est fait sentir jusqu'à la Révolution.
L'époque à laquelle appartient notre commode est une époque de
transformation absolue. Au meuble de Boulle à formes lourdes et rigides
va succéder le meuble rocaille à forme contournée; aux incrustations de
cuivre mélangées à l'écaillé, vont succéder les applications de métal
finement ciselé par des mains merveilleusement habiles. Au nombre des
artistes qui apparurent alors, il faut placer Philippe Caffieri, le ciseleur
de notre commode. Issu d'une famille de sculpteurs renommés, sculpteur
lui-même, dit M. René Ménard, il imprima à ses ouvrages un cachet de
bon goût et de remarquable élégance. Pour éviter que ses travaux fussent
confondus avec la masse des imitations qu'on cherchait à en faire, Caffieri
les poinçonnait d'un C couronné qu'il appliquait jusque sur les objets
formant sa collection. Caffieri eut un rival, Crescent, dont les bronzes sont
aussi fort remarquables et qui fut le maître de Gouthière.
LONDON : i 34, New Bond Street. Directeur et Redaclenr en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris et Dép. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Commode Louis XV, en vieux laque, garnie de bronzes.
Cet admirable meuble est dû au burin de Caffieri.
C'est au xviii0 siècle, dit A. Jacquemart, que le bronze appliqué à
l'ornementation mobilière prend chez nous une importance capitale; il
s'agissait de le faire concourir à la décoration somptueuse des palais et de
le mettre souvent en rivalité avec l'orfèvrerie monumentale alors en usage.
Est-ce aux mêmes mains que sont dus les spécimens des deux arts? Il est
permis de le supposer en les voyant sortir d'un centre unique : la réunion
au Louvre, puis aux Gobelins, de tous les artistes chargés de la confection
du mobilier royal, la surintendance des travaux donnés à un même artiste
devaient avoir pour effet d'amener une harmonie d'ensemble en rendant
Commode Louis XV, en vieux laque, garnie de rronzes.
toutes les individualités solidaires d'une pensée unique. Cette impulsion
s'est fait sentir jusqu'à la Révolution.
L'époque à laquelle appartient notre commode est une époque de
transformation absolue. Au meuble de Boulle à formes lourdes et rigides
va succéder le meuble rocaille à forme contournée; aux incrustations de
cuivre mélangées à l'écaillé, vont succéder les applications de métal
finement ciselé par des mains merveilleusement habiles. Au nombre des
artistes qui apparurent alors, il faut placer Philippe Caffieri, le ciseleur
de notre commode. Issu d'une famille de sculpteurs renommés, sculpteur
lui-même, dit M. René Ménard, il imprima à ses ouvrages un cachet de
bon goût et de remarquable élégance. Pour éviter que ses travaux fussent
confondus avec la masse des imitations qu'on cherchait à en faire, Caffieri
les poinçonnait d'un C couronné qu'il appliquait jusque sur les objets
formant sa collection. Caffieri eut un rival, Crescent, dont les bronzes sont
aussi fort remarquables et qui fut le maître de Gouthière.