DOI Heft:
Nr. 24 (14 Juillet 1883)
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94
L'ART ORNEMENTAL.
comme un appentis quelquefois mobile, mais plus habituellement fixe ;
"OCpayvaOtoeç (bucculx), mentonnières attachées de chaque côté du casque
par des charnières et fixées sous le menton par un bouton ou fermoir;
fflscXo;, ornement brillant formé généralement par quelque figure en relief
qu'on plaçait sur diverses parties du casque. L'aigrette elle-même était
parfois supportée par une figure semblable, ainsi que le décrit Homère
dans Ylliade. Quelquefois on les voit s'avancer en un relief très hardi sur
le devant et sur les côtés du casque, comme dans la statue colossale de
Minerve.
A Rome, le casque nommé galea était un casque de peau ou de cuir, le
casque nommé cassis était en métal. Comme cette dernière matière fut
généralement substituée au cuir dès le temps de Camille, on perdit
bientôt de vue la distinction primitive et le mot galea subsista seul pour
désigner toute espèce de casques.
Les parties du casque romain ordinaire sont : le cimier au haut du
casque, auquel était attachée une aigrette de plumes ou une crinière de
cheval; une saillie en avant et par derrière pour protéger le front et la
nuque; les mentonnières par lesquelles le casque était attaché sous le
menton, et une visière percée de trous qui couvrait toute la figure
gnottes et les morions que se montrent les vrais objets d'art. La bourgui-
gnotte, casque léger sans mézail, au timbre arrondi surmonté d'une crête à
petite visière, couvre-nuque et oreillettes, se prête aux plus belles concep-
tions ornementales : couverte de rinceaux, relevée de figures, elle se suré-
lève souvent au moven de représentations fantastiques. Quelquefois le
timbre lui-même affecte la forme d'une tête de lion ou de dragon, même
celle d'un homme couronné de lauriers ; dans quelques spécimens l'orne-
mentation régulière réserve de grands médaillons où surgissent en bas-
reliefs des sujets religieux, mythologiques ou guerriers. Le relief ressort le
plus souvent sur fond doré et il se combine parfois avec les richesses de la
damasquinerie. Le morion, moins antique de forme avec son timbre élevé,
sa crête saillante, son bord rabattu sur ies côtés et relevé devant et derrière
en forme de bateau, offrait une défense moins complète ; il est souvent
d'un galbe plein d'élégance. C'est sous cette forme qu'apparaît le casque
d'or de Charles IX. Avec sa bourguignotte, il est l'ornement naturel des
trophées. »
Les casques du xvi" siècle étant ceux dont l'ornementation est la plus
riche et ceux également qui ont fourni les plus belles pièces de collection,
nous avons tenu à donner à nos lecteurs des spécimens de chacune des
comme un masque. Le petit orne- formes qui, ainsi que l'indique
ment placé à côté de la partie ^^^^^^ M. Jacquemart, se prêtaient le plus
bombée du casque, et qui ressem- j^^^^^^W^^r^^^^Sr^. aux fantaisies et aux richesses du
blait à une coquille, était destiné à Jfy^^^^^^^mSÊSSSBSÈ^ décor, à savoir la bourguignotte et
tenir une plume. Les casques ordi- iJ^^S^^f^^^^^^^^^^S^^^^^, 'c mori°n-
naires portés par les soldats ro- J^'^i^^^^^^^^^^ÊM^SÊKmS'Ê^. H nous paraît utile également
mains tels qu'on les retrouve sur M/^lh^' V " ^~ " ' ' ('° complèter nos renseignements
les arcs de triomphe et les colonnes J^/^-^^^^^ (^^^^^Ê^^^l^^^^^L sur cette pièce capitale de l'armure
sont d'un caractère plus simple : / < , i ', . , ' : l: y en donnant pour le Moyen-Age et
ils sont plus petits, sans visière, ''J&^^^'■:■'?'i^"v^^^à•,^^^'■^ 'a ^cna'ssancc; comme nous l'a-
mais avec des mentonnières, et. • . .;: vons fait au commencement de
au lieu d'aigrettes, ils ont un nœud fi fflifw,' '^^S^Sw^^ï'?*" ^^"^^«^«f' <\î cet article pour la Grèce et Rome,
ou un anneau au sommet. Les I I^^^^^M^^^mSp^^^^^^^^^^™ ''If J l'énumération des formes de cas- -
casques des centurions étaient | . ''^^^^^ÊKBBBB^^^^. '^^^*^^Hqp ' / ques et des'pièces qui les com-
munis d'un cimier ; quelquefois ce ^^^^m^^^^^S^^^Ê^^Ê^Ê^'j! ■.^■'■.^t^^^^f 'j' posent. Nous empruntons la ma-
cimier était plaqué d'argent et orné : jeure partie de ces détails à
de plumes sombres qui s'élevaient i\ '\'■ ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^§^^^^^^^^ÊBl M- Bosc.
à une hauteur considérable et ^^&Sa&* ^BBMMmfey'1 ■ JÊ Dans un casque, on nomme
étaient placées en travers sur le ^^g^HH|^aM^^^^r,^PSMT^^^^^'^^W Jsœj ti-.nbrc la partie bombée qui cm-
cimier de manière à s'incliner en ^IS^Sî^^^^^^^^^^^^^^Sj^'' " ~'''&$ÊÊÊff boîte et recouvre la tête. Le timbre
avant et à se rabattre tout autour. ^^^^^^^^^^^^^^^SS^S^^^^ÊÊ^^^^^^^^^nS^^^^^^^ est généralement forgé d'une seule
Les casques des généraux et des '^^^^^^^^^H^^SÊ^^^^^^^^^^^^^^^B^Br^^^J^' pièce. Certains casques gaulois
officiers supérieurs étaient plus 1 étaient forgés en deux pièces. On
richement ornés et ressemblaient ^|lijp|^^ nomme crêie le sommet du timbre
aux casques grecs du dernier style. aplati ou saillant en forme d'arètes.
Comme les grands personnages Le mézail est l'ensemble des pièces
sont toujours représentés tête nue, ^^^^^È^^^fi^^^^^ mobiles qui défendent le visage,
ces sortes de casques sont rare- ^^*3^ffia|||p8^8g8>»'^ Pendant le xv° siècle, le mézail
ment reproduits. Les porte-dra- " est d'une seule pièce mobile; plus
peaux avaient un casque tout par- Casque Renaissance, morion. - (Cabinet de M. Vaisse.) tard, au xvi« et au xvn° siècle, il
ticulier, fort étroit, recouvert de - est en deux parties, la vue on
la tête d'une bête féroce, placée de telle sorte que le chef de celui qui la
portait apparaissait comme sortant de la gueule de l'animal et qu'on ne
voyait en réalité du casque que les mentonnières des deux côtés de la figure.
Au commencement du xvc siècle, la tête et le cou étaient protégés par
le bassinet et le camail de mailles, l'un posant sur l'autre. Vers i45o, dit
P. Lacombe, le bassinet céda la place à l'armet. Celui-ci fut formé d'une
calotte de fer qui alla s'épanouissant sur la nuque en une large gouttière, et
d'une pièce courbée en forme de quart de boule, placée en bas et par
devant de manière à couvrir le menton et la bouche. Cette pièce percée de
trous pour la respiration s'appelle la bavière. A la rencontre de ces deux
pièces on en ajouta une troisième pour boucher le vide entre la calotte et
la bavière; celle-ci, mobile autour d'un rivet, se levait et s'abaissait à
volonté; ce fut la visière où on perça des vues. Enfin à la base du casque
on attacha un système circulaire de pièces articulées dessinant une cravate
et un commencement de justaucorps; ce fut le gorgerin, qui tint la place
du camail de mailles.
« Les casques envisagés au point de vue de l'art, dit Albert Jacque-
mart, ne remontent guère au delà du xvj° siècle ; on peut bien trouver
quelques armets de guerre élégants et curieux avec leur mézail en pointe,
leur crête et torsade; mais c'est plus particulièrement parmi les bourgui-
nasal, partie supérieure, et le ventail, partie inférieure. Presque arrondi
au xv siècle et au commencement du xvie, le mézail s'allonge et s'effile
sous François Ier, Henri II, Henri III et Louis XIII. Sous ce dernier
prince, à la dernière époque de l'armet, le mézail n'est souvent qu'une
simple grille qui laisse bientôt respirer librement le cavalier, mais qui
défend aussi fort peu son visage. On nomme mentonnière la partie
inférieure du casque qui va rejoindre le timbre en couvrant le bas et les
deux côtés du visage. La mentonnière se rattache au timbre par un ressort
ou par deux croisets ou enfin par une courroie à boucle. Le gorgerin
est formé, comme nous l'avons déjà dit, par la réunion de plusieurs lames
qui recouvrent le colletin de l'armure : il sert à protéger l'intervalle
découvert entre le colletin et le menton ; il est réuni au casque par des
rivets et comme celui-ci il s'ouvre en deux parties.
, Quant aux formes de casques, elles furent assurément très variées au
point de vue de la fantaisie des détails; mais elles se rattachent toutes à
certains types dont les principaux sont le casque à bourrelet, le casquet,
le heaume appelé plus tard armet, la capeline, le bassinet, la salade,
la bourguignotte, le morion, le petit armet ou morion sans crête, le
cabasset. le chapeau de fer, le pot en tête, le casque oriental à bouche
sphérique.
L'ART ORNEMENTAL.
comme un appentis quelquefois mobile, mais plus habituellement fixe ;
"OCpayvaOtoeç (bucculx), mentonnières attachées de chaque côté du casque
par des charnières et fixées sous le menton par un bouton ou fermoir;
fflscXo;, ornement brillant formé généralement par quelque figure en relief
qu'on plaçait sur diverses parties du casque. L'aigrette elle-même était
parfois supportée par une figure semblable, ainsi que le décrit Homère
dans Ylliade. Quelquefois on les voit s'avancer en un relief très hardi sur
le devant et sur les côtés du casque, comme dans la statue colossale de
Minerve.
A Rome, le casque nommé galea était un casque de peau ou de cuir, le
casque nommé cassis était en métal. Comme cette dernière matière fut
généralement substituée au cuir dès le temps de Camille, on perdit
bientôt de vue la distinction primitive et le mot galea subsista seul pour
désigner toute espèce de casques.
Les parties du casque romain ordinaire sont : le cimier au haut du
casque, auquel était attachée une aigrette de plumes ou une crinière de
cheval; une saillie en avant et par derrière pour protéger le front et la
nuque; les mentonnières par lesquelles le casque était attaché sous le
menton, et une visière percée de trous qui couvrait toute la figure
gnottes et les morions que se montrent les vrais objets d'art. La bourgui-
gnotte, casque léger sans mézail, au timbre arrondi surmonté d'une crête à
petite visière, couvre-nuque et oreillettes, se prête aux plus belles concep-
tions ornementales : couverte de rinceaux, relevée de figures, elle se suré-
lève souvent au moven de représentations fantastiques. Quelquefois le
timbre lui-même affecte la forme d'une tête de lion ou de dragon, même
celle d'un homme couronné de lauriers ; dans quelques spécimens l'orne-
mentation régulière réserve de grands médaillons où surgissent en bas-
reliefs des sujets religieux, mythologiques ou guerriers. Le relief ressort le
plus souvent sur fond doré et il se combine parfois avec les richesses de la
damasquinerie. Le morion, moins antique de forme avec son timbre élevé,
sa crête saillante, son bord rabattu sur ies côtés et relevé devant et derrière
en forme de bateau, offrait une défense moins complète ; il est souvent
d'un galbe plein d'élégance. C'est sous cette forme qu'apparaît le casque
d'or de Charles IX. Avec sa bourguignotte, il est l'ornement naturel des
trophées. »
Les casques du xvi" siècle étant ceux dont l'ornementation est la plus
riche et ceux également qui ont fourni les plus belles pièces de collection,
nous avons tenu à donner à nos lecteurs des spécimens de chacune des
comme un masque. Le petit orne- formes qui, ainsi que l'indique
ment placé à côté de la partie ^^^^^^ M. Jacquemart, se prêtaient le plus
bombée du casque, et qui ressem- j^^^^^^W^^r^^^^Sr^. aux fantaisies et aux richesses du
blait à une coquille, était destiné à Jfy^^^^^^^mSÊSSSBSÈ^ décor, à savoir la bourguignotte et
tenir une plume. Les casques ordi- iJ^^S^^f^^^^^^^^^^S^^^^^, 'c mori°n-
naires portés par les soldats ro- J^'^i^^^^^^^^^^ÊM^SÊKmS'Ê^. H nous paraît utile également
mains tels qu'on les retrouve sur M/^lh^' V " ^~ " ' ' ('° complèter nos renseignements
les arcs de triomphe et les colonnes J^/^-^^^^^ (^^^^^Ê^^^l^^^^^L sur cette pièce capitale de l'armure
sont d'un caractère plus simple : / < , i ', . , ' : l: y en donnant pour le Moyen-Age et
ils sont plus petits, sans visière, ''J&^^^'■:■'?'i^"v^^^à•,^^^'■^ 'a ^cna'ssancc; comme nous l'a-
mais avec des mentonnières, et. • . .;: vons fait au commencement de
au lieu d'aigrettes, ils ont un nœud fi fflifw,' '^^S^Sw^^ï'?*" ^^"^^«^«f' <\î cet article pour la Grèce et Rome,
ou un anneau au sommet. Les I I^^^^^M^^^mSp^^^^^^^^^^™ ''If J l'énumération des formes de cas- -
casques des centurions étaient | . ''^^^^^ÊKBBBB^^^^. '^^^*^^Hqp ' / ques et des'pièces qui les com-
munis d'un cimier ; quelquefois ce ^^^^m^^^^^S^^^Ê^^Ê^Ê^'j! ■.^■'■.^t^^^^f 'j' posent. Nous empruntons la ma-
cimier était plaqué d'argent et orné : jeure partie de ces détails à
de plumes sombres qui s'élevaient i\ '\'■ ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^§^^^^^^^^ÊBl M- Bosc.
à une hauteur considérable et ^^&Sa&* ^BBMMmfey'1 ■ JÊ Dans un casque, on nomme
étaient placées en travers sur le ^^g^HH|^aM^^^^r,^PSMT^^^^^'^^W Jsœj ti-.nbrc la partie bombée qui cm-
cimier de manière à s'incliner en ^IS^Sî^^^^^^^^^^^^^^Sj^'' " ~'''&$ÊÊÊff boîte et recouvre la tête. Le timbre
avant et à se rabattre tout autour. ^^^^^^^^^^^^^^^SS^S^^^^ÊÊ^^^^^^^^^nS^^^^^^^ est généralement forgé d'une seule
Les casques des généraux et des '^^^^^^^^^H^^SÊ^^^^^^^^^^^^^^^B^Br^^^J^' pièce. Certains casques gaulois
officiers supérieurs étaient plus 1 étaient forgés en deux pièces. On
richement ornés et ressemblaient ^|lijp|^^ nomme crêie le sommet du timbre
aux casques grecs du dernier style. aplati ou saillant en forme d'arètes.
Comme les grands personnages Le mézail est l'ensemble des pièces
sont toujours représentés tête nue, ^^^^^È^^^fi^^^^^ mobiles qui défendent le visage,
ces sortes de casques sont rare- ^^*3^ffia|||p8^8g8>»'^ Pendant le xv° siècle, le mézail
ment reproduits. Les porte-dra- " est d'une seule pièce mobile; plus
peaux avaient un casque tout par- Casque Renaissance, morion. - (Cabinet de M. Vaisse.) tard, au xvi« et au xvn° siècle, il
ticulier, fort étroit, recouvert de - est en deux parties, la vue on
la tête d'une bête féroce, placée de telle sorte que le chef de celui qui la
portait apparaissait comme sortant de la gueule de l'animal et qu'on ne
voyait en réalité du casque que les mentonnières des deux côtés de la figure.
Au commencement du xvc siècle, la tête et le cou étaient protégés par
le bassinet et le camail de mailles, l'un posant sur l'autre. Vers i45o, dit
P. Lacombe, le bassinet céda la place à l'armet. Celui-ci fut formé d'une
calotte de fer qui alla s'épanouissant sur la nuque en une large gouttière, et
d'une pièce courbée en forme de quart de boule, placée en bas et par
devant de manière à couvrir le menton et la bouche. Cette pièce percée de
trous pour la respiration s'appelle la bavière. A la rencontre de ces deux
pièces on en ajouta une troisième pour boucher le vide entre la calotte et
la bavière; celle-ci, mobile autour d'un rivet, se levait et s'abaissait à
volonté; ce fut la visière où on perça des vues. Enfin à la base du casque
on attacha un système circulaire de pièces articulées dessinant une cravate
et un commencement de justaucorps; ce fut le gorgerin, qui tint la place
du camail de mailles.
« Les casques envisagés au point de vue de l'art, dit Albert Jacque-
mart, ne remontent guère au delà du xvj° siècle ; on peut bien trouver
quelques armets de guerre élégants et curieux avec leur mézail en pointe,
leur crête et torsade; mais c'est plus particulièrement parmi les bourgui-
nasal, partie supérieure, et le ventail, partie inférieure. Presque arrondi
au xv siècle et au commencement du xvie, le mézail s'allonge et s'effile
sous François Ier, Henri II, Henri III et Louis XIII. Sous ce dernier
prince, à la dernière époque de l'armet, le mézail n'est souvent qu'une
simple grille qui laisse bientôt respirer librement le cavalier, mais qui
défend aussi fort peu son visage. On nomme mentonnière la partie
inférieure du casque qui va rejoindre le timbre en couvrant le bas et les
deux côtés du visage. La mentonnière se rattache au timbre par un ressort
ou par deux croisets ou enfin par une courroie à boucle. Le gorgerin
est formé, comme nous l'avons déjà dit, par la réunion de plusieurs lames
qui recouvrent le colletin de l'armure : il sert à protéger l'intervalle
découvert entre le colletin et le menton ; il est réuni au casque par des
rivets et comme celui-ci il s'ouvre en deux parties.
, Quant aux formes de casques, elles furent assurément très variées au
point de vue de la fantaisie des détails; mais elles se rattachent toutes à
certains types dont les principaux sont le casque à bourrelet, le casquet,
le heaume appelé plus tard armet, la capeline, le bassinet, la salade,
la bourguignotte, le morion, le petit armet ou morion sans crête, le
cabasset. le chapeau de fer, le pot en tête, le casque oriental à bouche
sphérique.