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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 30 (25 Août 1883)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0145

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u8

L'ART ORNEMENTAL.

EXPLICATION DES PLANCHES

Bras Louis XV.

de table un genre bien tranché, ils transformèrent du moins et souvent
d'une façon si intelligente les décors qui leur servaient de modèles, qu'ils

en firent un art à part et dont l'influence devait se faire sentir pendant
longtemps sur un grand nombre de fabriques étrangères.

De même que les Italiens, les potiers de Delft ont recouvert leurs
faïences, après la décoration, d'un surémail transparent et uni, destiné à
donner plus de brillant et d'éclat aux couleurs appliquées sur une couche

On appelle bras-appliques des bras de lumière qu'on attache aux murs. d'émail à base d'étain, formant, pour ainsi dire, une sorte d'engobage. Par

Ces bras portent des branches de lumière destinées à ce procédé, la couche sur laquelle on peignait pouvait

supporter des bougies, des girandoles, ou même des .^tm^^^m ^tre ^us so''de, moins farineuse, par conséquent

Notre bras de lumière appartient au Palais Royal Sfl^y^^P^SclBbL donner plus de (inesse à leurs œuvres. C'est ainsi que

de Gênes. C'est un des types les plus élégants et les ^fi^fflff^ffjl^ les artistes de Delft ont pu produire ces plaques éton-

plus purs de ce genre de meubles. 11 est en bronze ^jKËlESgjffi^ liantes d exécution, véritables chefs-d'œuvre de la

doré, à trois lumières, et formé d'enroulements gra- BÊmSf^^j^l^S^St^^ÊB^^^ céramique,(dont les sujets représentant des kermesses,

cieux autant que puissants et robustes. B^^^p^W^^^^^^^^^^^^ des chasses, des combats, des paysages, des marines,

L'histoire céramique de la Hollande est très incer- I^k^J^Ê^^^^^^^lW^- ilI ingéniosité surprenantes, une multitude d'objets usuels

taine. Les exagérations qu'on a publiées sur ses |fj|P ou ^e fantaisie : dessus de brosses, chauffe-pieds,

fabrications anciennes, dit M. Jacquemart, compli- B B^lj^VH^S^Éj^gif ■■JÊÊ chauffe-mains, chaufferettes de fumeurs, théières avec

quent singulièrement la tâche des écrivains sérieux. M bb. ^^liffjP^>BP^3SflP fi supports en faïence, statuettes, cadres de miroirs,

On a été jusqu'à prendre pour la date 1480 des chiffres B^BÉ\^8^t^^l9^j^iSfegS^^Hl cages avec leurs accessoires, porte-perruques, jouets

de série inscrits sur de médiocres faïences de la fin fijfi^HK^Jj^^^^|^gH|^l d'enfants et jusqu'à des flûtes et des violons, véritables

de toute l'industrie céramique de la Hollande, aussi l^^^«K^^^^^R|fl^BHl M. Henry Havard a pu donner, après de nom-

croyons-nous devoir nous étendre d'une façon toute UMÊËÈËÊiïBsSb&MwMBÊR breuses et pénibles recherches, les notices biographi-

particulière sur ce centre de production céramique ■■K^^l^feEK^^il'i^^MI M"«s de plus de sept cent cinquante faïenciers de Delft.

absolument exceptionnel, que tout le monde connaît BbBP% yMJSÊBS^X I uePu's maître Herman Pieterz, établi en i5Sq, jusqu'à

de nom et dont le moindre amateur de faïence pos- HfireE^'L-téiÊZk?.ffM'^fctQM <i^WWjM ^*aa Putten, dont la fabrique existait encore en 1848.

sede au moins un échantillon. fiB^MgSBjHpWHjPHlB^ " nous a paru intéressant pour nos lecteurs d'être

Delft est une ville forte de la Hollande méridio- I^^BK^BK'C^^jBËHHPBMI m's au courant des origines de la faïence de Delft.

nale, située sur la Sehic et le canal qui va de Rotter- IB^lS^BpfhwnÈMr^SlËilÊMI C'est pourquoi nous reproduirons en partie dans ce

Non seulement, dit M. Henry Havard, la fabrica- Sa B^^I|^^8j^B|^^'lfjB H quable étude publiée sur ce sujet par M. Havard.

tion de ses faïences a atteint des proportions inusitées BhW&'^«jfiBK^S3|||By^aP§M « A quelle époque, dit Al. Havard, faut-il faire

et dont on chercherait vainement autre part l'équiva- H^^f*v^fiK^^^^^^^î^lî^3lH remonter lés origines de la faïence de Delft ? Selon

lent; mais encore la durée de cette fabrication, la B^TOJ^SM^^:';:-j^HH^/»"* nous, c'est aux dernières années du xvie siècle qu'il

persistance de cette belle industrie à se maintenir dans BfifSfBjpfif^- ^i9|^^P^9fi faut P'accr 'es premiers essais, et aux premières années

les murs de la petite cité hollandaise est également BftpIPflM^fi^Ma^BwB^Wll t'u xv"" siècle qu'il faut attribuer les premiers pro-

un fait très digne de remarque et qui peut seul expli- WlpBl^E^K^^mEMJfaa»!»! Juits commercialement fabriqués.

quer la quantité prodigieuse de faïences delftoises HllrPMi^'«|iw|jjP^ " ('i-'ltc date, toutefois, n'est affirmée par aucune

qu'on rencontre encore de nos jours dans le commerce. filfialfifc*'l^jaj^^ pièce officielle. Nous n'avons pu découvrir aucun prix i-

Ccttc étonnante prospérité, Delft la dut en partie au B|M^^^^^^^^i^p^B|B lège, aucune charte, aucun octroi, venant nous dénon-

developpement extraordinaire du commerce hollan- BfireSajjM cer l'année, le jour où la fabrication a commencé, par

dais. 11 est clair qu'à une époque où les Provinces- H||mm|ff^ la bonne raison que cette pièce qui nous manque n'a

Unies étaient devenues le trait d'union entre l'Europe Bl811l*îfjw jamais existé. Mais l'époque certaine de ces commen-

et l'Asie, où les flottes de la Compagnie des Indes IH^^ -^^Pj&^jf^P'* ^^""^ céments résulte d'une foule de documents que nous

couvraient les deux Océans, où de Ruyter et Tromp ||fi|H^|^?|^aFfl^HfiHI avons pu retrouver, grouper, et de l'analyse desquels

étaient les maîtres de la mer, l'industrie néerlandaise WtÊÊMmSt^^SjBSS^^ÊnÊ on Peut c°nclure avec une certitude que nous jugeons

devait avoir des débouchés singulièrement plus vastes BWs^ifiW«0^^^K^KSll^'^WlH absolue, car, de toutes les pièces qui nous ont passé

que d'autres nations sans marine et sans relations IBSrB HlMfiwlB^g^S^Milfi sous les yeux, il ne s'en est trouvé que deux qui sem-

La Compagnie des Indes, en effet, fait observer "^Kgir "'vB^ " Ces deux documents sont deux pièces de faïence.

M. Garnier, avait dès le milieu du xvii0 siècle importé ▼ deux documents céramiques par conséquent, genre de

en Europe les porcelaines de la Chine et du Japon, Dossier de chaise. preuve dont nous ne prétendons en rien diminuer la

regardées jusque-là comme des productions excep- Incrustations d'ivoire. Travail italien. valeur ni l'importance ; car il est bien clair que si l'on

tionnellcs, réservées seulement aux souverains et aux Dessin de C. De Roddaz. pouvait rencontrer une ou plusieurs œuvres portant

grands seigneurs. Malgré la quantité considérable qui un nom et une date bien authentiques, tous les

en arrivait ainsi en Hollande, le prix de ces porcelaines était encore
assez élevé et les potiers de Delft durent naturellement songer à les copier
pour satisfaire les caprices de la mode, tournée tout entière, à cette
époque, vers les produits de l'extrême Orient. C'est là, évidemment, la
cause de l'importance prise dès le début par la fabrication delftoise ; mais
il serait injuste de ne voir dans les céramistes hollandais que des copistes
de l'art oriental ; ils surent faire preuve d'originalité et, s'ils ne créèrent
pas dans l'ornementation de leurs faïences d'apparat et de leur vaisselle

doutes disparaîtraient et le problème serait résolu. C'est ce qu'a parfai-
tement compris un auteur qui a beaucoup écrit sur la matière, M. Demmin,
et c'est à lui que nous sommes redevables de ces deux documents céra-
miques. Malheureusement, soit manque de réflexion, soit toute autre
cause, M. Demmin leur a attribué une valeur historique qu'ils sont bien
loin d'avoir.

« Le premier est un petit cheval. Rien dans sa forme ni dans son
harnachement n'indique le xv° siècle. Il appartient tout entier au xvni0, à
 
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