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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 43 (24 Novembre 1883)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0198

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L'ART ORNEMENTAL.

un repos pour l'œil et on trouve partout une richesse d'invention singu-
lière, mais parfois fatigante parla multiplicité des détails. Héritier direct
des ornemanistes au style flamboyant du xvc siècle, il adopte pourtant les
formes habituelles de la Renaissance, mais en les tourmentant et en les
surchargeant de manière à les rendre méconnaissables.

Quand Vignole et Palladio emploient le pilastre, c'est pour avoir une
surface calme se reliant au monument par les deux lignes verticales du con-
tour. Aussi la base de leurs pilastres est très simple et le milieu tout à fait
dépourvu d'ornements : c'est en haut seulement que la richesse éclate dans

les feuillages qui décorent le chapiteau. Encore usent-ils des ornements
d'une façon généralement assez sobre.

Tout autre chose est un pilastre conçu par Dietterlin, il met autant de
soin à dissimuler les grandes lignes verticales que les Italiens en prennent
pour les affirmer. Il suffit de regarder nos exemples pour se convaincre de
cette vérité. De par les ornements qui les couvrent du haut en bas, les
pilastres semblent un caprice bien plus qu'un élément de construction. La
base paraît souvent plus étroite que le milieu et le chapiteau'se rétrécit
assez volontiers par places. Le corps même du pilastre est chargé d'orne-

Colonnes, pak Dietterlin.

ments qui se croisent et s'enchevêtrent en amusant l'œil par leur ingénio-
sité, mais en masquant absolument le principe constructeur.

La même observation s'applique aux colonnes, qui, bien que se ratta-
chant aux ordres antiques par certaines intentions ornementales, s'en éloi-
gnent complètement par le style. Le chapiteau composite romain, si riche
pourtant et si fouillé, paraîtrait avoir la sévérité du dorique si on le plaçait à
côté des chapiteaux composés par Dietterlin. Et l'artiste a tellement peur
d'être froid, il se place à un point de vue si exclusivement pittoresque que
non seulement dans les modèles il présente d'ordinaire ses chapiteaux par
les angles, mais encore il les renverse et les incline en divers sens pour
obtenir ainsi des raccourcis et des déformations perspectives. En outre il
les fendille' pour simuler l'action du temps, et dans les dessins destinés à

Servir aux études des jeunes artistes, il prévoit le cas où, l'édifice étant
en ruines, les fragments tombés parmi les broussailles doivent produire
une note piquante dans le paysage.

Il existe un portrait de Dietterlin par lui-même, qui sert de frontispice
à son grand ouvrage sur l'architecture ; l'artiste est représenté de trois
quarts avec une longue moustache et des cheveux courts. La bordure
ovale qui le renferme est encadrée dans une porte cintrée et supportée par
une console sur laquelle s'appuient deux femmes figurant le Travail et la
Vigilance. Dietterlin est mort en 1599.

L'ouvrage de Dietterlin contient deux cent neuf planches. Le n° 1 offre
un riche encadrement dans lequel se trouve le titre ; le n° 2, le portrait de
l'auteur cité plus haut; les n"s 3, 4 et 5, un texte explicatif; du n» 6 au n°43,
 
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