DOI Heft:
Nr. 45 (8 Décembre 1883)
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178 L'ART ORNEMENTAL
EXPLICATION DES PLANCHES
Couronne du tzar Michel Feodorovitch. — Couronne en diamants du tzar
Pierre Ier, — Couronne du Monomaque. — Bonnet de Sibérie. — Couronne
en diamants du tzar Alexievitoh. — Sceptre de cérémonie.
Le trésor impérial de Moscou possède les objets les plus variés et les
plus riches. Voici l'impression qu'il fit à Théophile Gautier :
« On pénètre dans le palais neuf, dit Théophile Gautier dans son
Eglîfflli
9
Couronne en diamants du tzar Piiîbrk. Ier.
voyage en Russie, par un escalier d'un développement monumental, fermé
à son étage supérieur par une magnifique grille de fer qui s'entr'ouvre pour
laisser passer le visiteur. On se trouve alors sous la haute voûte d'une salle
ou coupole où montent la garde des sentinelles qu'on ne relève pas de
leur faction : quatre mannequins revêtus de pied en cap d'une antique et
curieuse armure slavonne. Ces chevaliers ont fort grande mine; ils jouent la
Bonnet de Sibérie. Couronne nu Monomaque.
vie à s'y méprendre; on pourrait croire qu'un cœur bat sous leurs cottes de
mailles. Ces armures du moyen âge ainsi dressées nous causent toujours
une espèce de frisson involontaire : elles conservent si fidèlement la forme
de l'homme à jamais disparu.
« De cette rotonde partent deux galeries contenant d'inestimables
richesses. Le trésor du calife Haroun-al-Raschid, les puits d'Arboul-Kasem,
la voûte verte de Dresde, réunis ensemble, ne présenteraient pas un tel
amoncellement de merveilles, et la valeur historique vient encore s'ajouter
à la valeur matérielle. Ici scintillent, rayonnent, lançant des éclairs prisma-
tiques et de folles bluettes, les diamants, les pierres précieuses que la nature
EXPLICATION DES PLANCHES
Couronne du tzar Michel Feodorovitch. — Couronne en diamants du tzar
Pierre Ier, — Couronne du Monomaque. — Bonnet de Sibérie. — Couronne
en diamants du tzar Alexievitoh. — Sceptre de cérémonie.
Le trésor impérial de Moscou possède les objets les plus variés et les
plus riches. Voici l'impression qu'il fit à Théophile Gautier :
« On pénètre dans le palais neuf, dit Théophile Gautier dans son
Eglîfflli
9
Couronne en diamants du tzar Piiîbrk. Ier.
voyage en Russie, par un escalier d'un développement monumental, fermé
à son étage supérieur par une magnifique grille de fer qui s'entr'ouvre pour
laisser passer le visiteur. On se trouve alors sous la haute voûte d'une salle
ou coupole où montent la garde des sentinelles qu'on ne relève pas de
leur faction : quatre mannequins revêtus de pied en cap d'une antique et
curieuse armure slavonne. Ces chevaliers ont fort grande mine; ils jouent la
Bonnet de Sibérie. Couronne nu Monomaque.
vie à s'y méprendre; on pourrait croire qu'un cœur bat sous leurs cottes de
mailles. Ces armures du moyen âge ainsi dressées nous causent toujours
une espèce de frisson involontaire : elles conservent si fidèlement la forme
de l'homme à jamais disparu.
« De cette rotonde partent deux galeries contenant d'inestimables
richesses. Le trésor du calife Haroun-al-Raschid, les puits d'Arboul-Kasem,
la voûte verte de Dresde, réunis ensemble, ne présenteraient pas un tel
amoncellement de merveilles, et la valeur historique vient encore s'ajouter
à la valeur matérielle. Ici scintillent, rayonnent, lançant des éclairs prisma-
tiques et de folles bluettes, les diamants, les pierres précieuses que la nature