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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 50 (12 Janvier 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0225

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i98

L'ART ORNEMENTAL.

Le sanctuaire des Branchides fut incendié par Xerxès, comme tous les
temples grecs de l'Asie, et ce n'est que longtemps après, vers l'époque de
la conquête macédonienne, qu'il fut bâti dans des proportions beaucoup
plus vastes par Paîonios, d'Ephèse, et Daphnis, de Milet.

Ce nouveau temple, que l'on citait comme le plus grand de tous les
temples et comme un des modèles de l'ordre ionique, ne fut jamais achevé.
Il était diptère décastyle, c'est-à-dire qu'il était entouré d'une double
rangée de colonnes, dont dix sous chaque fronton. Trois de ces colonnes
sont encore debout; elles sont cannelées et plus sveltes que celles des

temples d'Ephèse, de Samos et de Sardes. Leur hauteur est de 20 m. 5o cent.,
leur diamètre de 2 m. 5 cent. Leur chapiteau, dont M. Thomas a pris un
dessin très exact, diffère de ceux de l'Erechtheion d'Athènes et se rapproche
du type qui a généralement prévalu dans les monuments ioniques. Quant
aux bases, elles offrent une singularité bien remarquable : celles de la
façade présentent cinq formes différentes, et chaque motif se répète deux
fois symétriquement par rapport à l'axe de la colonnade. Celles des parties
latérales sont toutes semblables entre elles. Les colonnes du temple
d'Ephèse présentent des différences analogues.

Des dix bases sculptées de la façade, trois seulement avaient été
achevées; l'une, tout à fait dégradée, a été laissée en place, les deux autres
sont au Louvre. « Ces deux bases, dit M. Rayet, sont absolument diffé-
rentes. Dans l'une, les scoties ordinaires sont remplacées par un tore
largement évasé, orné de palmettes et de fleurs d'eau, qui repose sur le
stylobate. Au-dessus de ce tore est un tronc de cylindre terminé à sa partie
inférieure par une torsade, à sa partie supérieure par un rang de rais de
cœur d'un profil très original et très ferme, et orné de rinceaux de feuillages
et de fleurs fouillées avec une délicatesse qui ferait songer aux sculptures
de la Renaissance si cette dentelle de marbre n'était en même temps dessi-
née avec toute la pureté, tout le style de l'art grec. Dans l'autre base, c'est

un tronc de dodécagone qui occupe la place des scoties. Chaque face de ce
tronc contient un ornement différent enfermé dans un cadre. Au-dessus, un
tore puissant, décoré de feuilles de laurier redressées, supporte le fût cannelé.

D'après Strabon, le temple de Didyme avait été laissé sans toiture à
cause de ses vastes dimensions. Il est probable que cette observation ne
doit pas s'appliquer au vestibule qui contenait la statue du dieu, l'œuvre
de Kanakos, emportée à Ecbatane par les Perses après l'incendie du
premier temple, ayant été renvoyée à Didyme par Seleukos. La partie non
couverte était probablement occupée par des bosquets, car Strabon parle
de bois sacrés au dedans et au dehors du temple. Bornons-nous à dire que
l'enceinte, entourée par une double rangée de colonnes ioniques, offraitun
 
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