DOI Heft:
Nr. 70 (31 Mai 1884)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0074
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
PARIS : 33, avenue de l'Opéra. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebêgue et Cu.
TURIN: Mattirolo Luigi, io, Via Po. Directeur et Rédacteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
P»riselDép. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Détails de la porte du palais Stanga.
En publiant dans notre numéro du 17 mai une gravure qui permet de
se rendre compte de l'ensemble de la porte du palais Stanga, nous avons
dit que nous donnerions ultérieurement à nos lecteurs quelques détails de
cette porte qui sont des morceaux de choix. Ces détails, les voici, et avec
eux, comme complément de la notice déjà parue, quelques réflexions fort
justes de M. Gaston Guitton.
Il ne faudrait pas chercher, dit-il, dans cette œuvre, malgré sa haute
importance et sa grande valeur, les qualités que nous sommes habitués à
rencontrer dans les monuments de notre sculpture et de notre architecture
de la Renaissance française ; il y a ici une exubérance de sève, une
Grand Canapé Louis XVI.
immense puissance d'imagination auxquelles nous ne saurions prétendre.
C'est précisément l'un des caractères les plus précieux de la nation
italienne de prodiguer des impressions variées, d'accumuler des idées
décoratives, enfin de réjouir l'œil et de l'étonner sans cesse et sans merci.
Nous autres Français, nous demandons à nos artistes des jouissances plus
élevées; nous exigeons plus d'ordre et plus de méthode, nous voulons,
en un mot, plus de logique, et la trace de ce calme, de cette raison se
retrouve dans toutes les manifestations de l'art français, à quelque genre
qu'elles appartiennent. La sagesse de notre art fait sa supériorité. C'est
cette sagesse qui manque à la porte Stanga. Si ce beau morceau est un
sujet d'étude plein d'intérêt, il faut bien dire qu'à côté des renseignements
précieux qu'il contient il fourmille de fautes qu'il faut éviter. Cette porte,
avec sa grande disposition générale, ses divisions, est incontestablement
une œuvre grandiose. Cependant on ne peut s'empêcher de reconnaître
que l'accumulation des ornements dont elle est couverte diminue la simpli-
cité et par conséquent la grandeur de son effet général. Son décor manque
de sobriété. Maintenant, quand on s'est plu à admirer avec quel soin jaloux
les constructeurs de nos édifices romans et gothiques se sont étudies a
PARIS : 33, avenue de l'Opéra. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebêgue et Cu.
TURIN: Mattirolo Luigi, io, Via Po. Directeur et Rédacteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
P»riselDép. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Détails de la porte du palais Stanga.
En publiant dans notre numéro du 17 mai une gravure qui permet de
se rendre compte de l'ensemble de la porte du palais Stanga, nous avons
dit que nous donnerions ultérieurement à nos lecteurs quelques détails de
cette porte qui sont des morceaux de choix. Ces détails, les voici, et avec
eux, comme complément de la notice déjà parue, quelques réflexions fort
justes de M. Gaston Guitton.
Il ne faudrait pas chercher, dit-il, dans cette œuvre, malgré sa haute
importance et sa grande valeur, les qualités que nous sommes habitués à
rencontrer dans les monuments de notre sculpture et de notre architecture
de la Renaissance française ; il y a ici une exubérance de sève, une
Grand Canapé Louis XVI.
immense puissance d'imagination auxquelles nous ne saurions prétendre.
C'est précisément l'un des caractères les plus précieux de la nation
italienne de prodiguer des impressions variées, d'accumuler des idées
décoratives, enfin de réjouir l'œil et de l'étonner sans cesse et sans merci.
Nous autres Français, nous demandons à nos artistes des jouissances plus
élevées; nous exigeons plus d'ordre et plus de méthode, nous voulons,
en un mot, plus de logique, et la trace de ce calme, de cette raison se
retrouve dans toutes les manifestations de l'art français, à quelque genre
qu'elles appartiennent. La sagesse de notre art fait sa supériorité. C'est
cette sagesse qui manque à la porte Stanga. Si ce beau morceau est un
sujet d'étude plein d'intérêt, il faut bien dire qu'à côté des renseignements
précieux qu'il contient il fourmille de fautes qu'il faut éviter. Cette porte,
avec sa grande disposition générale, ses divisions, est incontestablement
une œuvre grandiose. Cependant on ne peut s'empêcher de reconnaître
que l'accumulation des ornements dont elle est couverte diminue la simpli-
cité et par conséquent la grandeur de son effet général. Son décor manque
de sobriété. Maintenant, quand on s'est plu à admirer avec quel soin jaloux
les constructeurs de nos édifices romans et gothiques se sont étudies a