DOI Heft:
Nr. 177 (19 Juin 1886)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0086
LONDRES: Gilbert Wood & C, 173, Strand. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et C".
TURIN : Mattibolo Luigi, 10, Via Po. Direttear tt Rédietenr en chef : G. DARGENTY - Istace.
Paris el Dép. : Du m, 5 fr. — Sii moi», 2 ft. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Dm'oD postale : Du an, 8 fr. — Sii mois, 4 fr.
le nom cité dans notre document. C'est près du
EXPLICATION DES PLANCHES ^egsraaBSS&B^ palais Cenci' a rouest du Ghett0' qu'habitait
sans nul doute le tribun Rienzo.
Pour fixer l'âge du monument et le nom du
propriétaire, nous trouvons dans l'édifice lui-
Brule-parfums. ^^^^^m^^?^^^^^^' même des documents plus certains. Une longue
11 ...... •. • . - . n .JL-i■4{0:r^/ir'<^Slà^^' '^aaRyP^-,^SP*. inscription latine, gravée au-dessus de la porte
Il est en argent ciselé et a ete trouve a lier- ^WSi^W- ';&&i£fW^&a&S&Mm^ÈSP1*
I ^M,^^j^^^^^^ÊSÊ&>^SÊ^^:^''-^L principale, nous apprend que Nicolas, fils de
Crescens et de Théodora, « le premier entre les
Fragment de la maison de Eienzi. Premier? »' a construit cette maison> « moins Par
un sentiment de vaine gloire que pour ranimer
Dans le quartier situé à l'est du Ghetto, en W'f^^*lf ^., J^TLaS^^fs l'antique splendeur de Rome », et a laissé ce palais
face du Trastevere, à l'entrée de l'antique Pont |6l iPtf **^| fif à son fils David. Le style pompeux de l'inscrip-
sénatorial, se trouve la curieuse maison dont Ml Ig '^.j M tion, l'effort visible de l'architecte pour orner
notre dessin reproduit la façade. C'est l'un des M |||| fM jSt richement cette demeure seigneuriale, tout fait
plus singuliers monuments qui nous soient restés f|| Bj| M jM croire que le personnage mentionné appartenait
du moyen âge romain: c'en est aussi l'un des plus Ml i'3 || Ë à l'une des grandes familles romaines; et le nom
mystérieux. A quelle époque fut construit cet ■|^J^j=iiSïij3£^^::;M^ de Crescens semble se rattacher à cette puis-
éditice bizarre, formé de matériaux antiques re- jii*^ ''-^SmS^S^If santé maison des Crescentii qui, à la fin du
cueillis on ne sait où? Était-ce un palais ou une ^^MÊÊ^^^^^^^^ x<~ siècle et dans les premières années du xr,
forteresse.- Quel était le nom de celui qui l'ha- fwj^**'fil 'oua dans la ville des Papes un rôle si impor-
bita? On a proposé bien des solutions à ce pro- mil \$$[ fffj1 §| tant- Les Crescentii possédaient en Sabine des
blême à propos duquel le dernier mot n'a pas ||l Ij§ M biens considérables et, jusqu'au xtl." siècle, ils y
été dit. Vit Wk il ¥l gardèrent la dignité de comtes. Dans Rome ils
L'imagination populaire a entouré de nom- ||1 |j| 11* fe* avaient plusieurs palais, une riche clientèle d'amis
breuses légendes le monument dont nous nous ||l |9 J|j jij et de parents. Plus d'une fois on les vit sous titre
occupons. Dès le xv° siècle on l'appelait la ||| ■ m de patrices gouverner la ville en maîtres absolus,
Maison de Pilaté; c'est le nom qu'il porte dans 11 l§ Jj ||| et plus forts que l'empereur même qui, parfois,
le célèbre plan de Rome dressé en 15o2 par Léo- V|î p | JÎ? dut compter avec eux, faire et défaire les papes
nard Buffalini. Aujourd'hui encore bien des ||| ïÊ jjl jp à leur volonté. Il est fort probable que Nicolas
Romains le lui ont conservé. De bonne heure, en 11 il i| || était de cette illustre famille ; mais à quelle époque
effet, la légende populaire avait fait venir à Rome l|l H jj SI vivait-il et surtout quel était Crescentius son
le procurateur de Judée. L'anonyme d'Einsiedeln, iV^Hoor» lli woJuf pèr6? tradition fort r<iPandue veut reconnaître
qui visitait au vin" siècle la ville pontificale, ren- i^^^^^m^^^ dans ce personnage le fameux tribun qui, à la fin
contrait déjà, entre Sainte-Pudentienne et Sainte- "-^ÈÊÊS du x* siècle, souleva Rome contre l'empereur
Marie-Majeure, un palais de Pilate, et il y a, (ITTC Wi W Othon III et, après une longue résistance dans le
près de l'église de San Angelo in Peseteria, un [W gâi &à M château Saint-Ange, fut enfin exécuté par ordre
autre édifice décoré du même nom. L'identité de v|| f?f du vainclucur- Rien n'est Plus douteux,
c e s dénominations suffit à démontrer l'inanité de r~~'ggE::::sins;^^ Est-il possible d'assigner une date précise à
la légende. fe. £-"*jÉ«$P^ ^S^SBr^^^^it^ la maison de Rienzi ou de
Une tradition plus séduisante attache à ce ;.;;..W' ■Z Sj-: J^^^-Pr?^--" "j"KCrescencius ? Dans une
monument le nom du fameux tribun du xiv" siècle, NSÊL'.^-"' ■ • • ■ ; ■-• ^ÎKjifmimÀé^ir^^^^^ ~niche à côté de l'entrée prin-
Cola di Rienzo. Malheureusement les textes les ^SPKjfp^ cipale, l'architecte, comme
plus formels contredisent cette hypothèse :« La >*■—"•■" «-a-""—"- "Vr *"'' le marque un distique latin,
maison de Rienzo, dit un biographe contemporain, avait placé sa statue : cette
était située à coté du fleuve, près des moulins, Brûle-parfums en argent ciselé œuvre don£ jfi caractère
dans la rue qui conduit à la Regola, derrière Saint- Trouvé â Herculanum. eût été une indication a
Thomas, sous le temple des Juifs». On ne saurait disparu. Il est difficile de
demander des indications plus précises : aujourd'hui encore l'église Saint- 1 rien conclure de l'architecture elle-même, car le monument, unique en
Thomas s'élève à côté de la synagogue et la Via délia Regola rappelle | son genre, ne peut être éclairé par aucune comparaison. Reste le carac-
TURIN : Mattibolo Luigi, 10, Via Po. Direttear tt Rédietenr en chef : G. DARGENTY - Istace.
Paris el Dép. : Du m, 5 fr. — Sii moi», 2 ft. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Dm'oD postale : Du an, 8 fr. — Sii mois, 4 fr.
le nom cité dans notre document. C'est près du
EXPLICATION DES PLANCHES ^egsraaBSS&B^ palais Cenci' a rouest du Ghett0' qu'habitait
sans nul doute le tribun Rienzo.
Pour fixer l'âge du monument et le nom du
propriétaire, nous trouvons dans l'édifice lui-
Brule-parfums. ^^^^^m^^?^^^^^^' même des documents plus certains. Une longue
11 ...... •. • . - . n .JL-i■4{0:r^/ir'<^Slà^^' '^aaRyP^-,^SP*. inscription latine, gravée au-dessus de la porte
Il est en argent ciselé et a ete trouve a lier- ^WSi^W- ';&&i£fW^&a&S&Mm^ÈSP1*
I ^M,^^j^^^^^^ÊSÊ&>^SÊ^^:^''-^L principale, nous apprend que Nicolas, fils de
Crescens et de Théodora, « le premier entre les
Fragment de la maison de Eienzi. Premier? »' a construit cette maison> « moins Par
un sentiment de vaine gloire que pour ranimer
Dans le quartier situé à l'est du Ghetto, en W'f^^*lf ^., J^TLaS^^fs l'antique splendeur de Rome », et a laissé ce palais
face du Trastevere, à l'entrée de l'antique Pont |6l iPtf **^| fif à son fils David. Le style pompeux de l'inscrip-
sénatorial, se trouve la curieuse maison dont Ml Ig '^.j M tion, l'effort visible de l'architecte pour orner
notre dessin reproduit la façade. C'est l'un des M |||| fM jSt richement cette demeure seigneuriale, tout fait
plus singuliers monuments qui nous soient restés f|| Bj| M jM croire que le personnage mentionné appartenait
du moyen âge romain: c'en est aussi l'un des plus Ml i'3 || Ë à l'une des grandes familles romaines; et le nom
mystérieux. A quelle époque fut construit cet ■|^J^j=iiSïij3£^^::;M^ de Crescens semble se rattacher à cette puis-
éditice bizarre, formé de matériaux antiques re- jii*^ ''-^SmS^S^If santé maison des Crescentii qui, à la fin du
cueillis on ne sait où? Était-ce un palais ou une ^^MÊÊ^^^^^^^^ x<~ siècle et dans les premières années du xr,
forteresse.- Quel était le nom de celui qui l'ha- fwj^**'fil 'oua dans la ville des Papes un rôle si impor-
bita? On a proposé bien des solutions à ce pro- mil \$$[ fffj1 §| tant- Les Crescentii possédaient en Sabine des
blême à propos duquel le dernier mot n'a pas ||l Ij§ M biens considérables et, jusqu'au xtl." siècle, ils y
été dit. Vit Wk il ¥l gardèrent la dignité de comtes. Dans Rome ils
L'imagination populaire a entouré de nom- ||1 |j| 11* fe* avaient plusieurs palais, une riche clientèle d'amis
breuses légendes le monument dont nous nous ||l |9 J|j jij et de parents. Plus d'une fois on les vit sous titre
occupons. Dès le xv° siècle on l'appelait la ||| ■ m de patrices gouverner la ville en maîtres absolus,
Maison de Pilaté; c'est le nom qu'il porte dans 11 l§ Jj ||| et plus forts que l'empereur même qui, parfois,
le célèbre plan de Rome dressé en 15o2 par Léo- V|î p | JÎ? dut compter avec eux, faire et défaire les papes
nard Buffalini. Aujourd'hui encore bien des ||| ïÊ jjl jp à leur volonté. Il est fort probable que Nicolas
Romains le lui ont conservé. De bonne heure, en 11 il i| || était de cette illustre famille ; mais à quelle époque
effet, la légende populaire avait fait venir à Rome l|l H jj SI vivait-il et surtout quel était Crescentius son
le procurateur de Judée. L'anonyme d'Einsiedeln, iV^Hoor» lli woJuf pèr6? tradition fort r<iPandue veut reconnaître
qui visitait au vin" siècle la ville pontificale, ren- i^^^^^m^^^ dans ce personnage le fameux tribun qui, à la fin
contrait déjà, entre Sainte-Pudentienne et Sainte- "-^ÈÊÊS du x* siècle, souleva Rome contre l'empereur
Marie-Majeure, un palais de Pilate, et il y a, (ITTC Wi W Othon III et, après une longue résistance dans le
près de l'église de San Angelo in Peseteria, un [W gâi &à M château Saint-Ange, fut enfin exécuté par ordre
autre édifice décoré du même nom. L'identité de v|| f?f du vainclucur- Rien n'est Plus douteux,
c e s dénominations suffit à démontrer l'inanité de r~~'ggE::::sins;^^ Est-il possible d'assigner une date précise à
la légende. fe. £-"*jÉ«$P^ ^S^SBr^^^^it^ la maison de Rienzi ou de
Une tradition plus séduisante attache à ce ;.;;..W' ■Z Sj-: J^^^-Pr?^--" "j"KCrescencius ? Dans une
monument le nom du fameux tribun du xiv" siècle, NSÊL'.^-"' ■ • • ■ ; ■-• ^ÎKjifmimÀé^ir^^^^^ ~niche à côté de l'entrée prin-
Cola di Rienzo. Malheureusement les textes les ^SPKjfp^ cipale, l'architecte, comme
plus formels contredisent cette hypothèse :« La >*■—"•■" «-a-""—"- "Vr *"'' le marque un distique latin,
maison de Rienzo, dit un biographe contemporain, avait placé sa statue : cette
était située à coté du fleuve, près des moulins, Brûle-parfums en argent ciselé œuvre don£ jfi caractère
dans la rue qui conduit à la Regola, derrière Saint- Trouvé â Herculanum. eût été une indication a
Thomas, sous le temple des Juifs». On ne saurait disparu. Il est difficile de
demander des indications plus précises : aujourd'hui encore l'église Saint- 1 rien conclure de l'architecture elle-même, car le monument, unique en
Thomas s'élève à côté de la synagogue et la Via délia Regola rappelle | son genre, ne peut être éclairé par aucune comparaison. Reste le carac-