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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0014
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L'ART POVR TOVS

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matières ou chronologiquement; elles porteront leur
numéro d'ordre général et celui d'une classification
par matières, d'après les dix-huit rubriques indiquées
ci-après. Chacun pourra, de la sorte, organiser son
exemplaire selon ses besoins. Nous en connaissons de
nombreux où toute la collection de nos reproductions
est fidèlement classée ; dans chaque rubrique, les
planches peuvent se suivre chronologiquement, par
exemple, ou par catégories plus rigoureuses d'objets,
ainsi les heurtoirs ensemble, les cassettes, telles sortes
d'armes, les services de table, etc. L'explication des
planches sera imprimée au verso de celles-ci et en trois
langues.

A côté des planches, parmi lesquelles on trouvera
parfois des planches en couleur, nous publierons, sous
le titre de petit portefeuille de l'jtfrt pour tous, des

feuillets de documents pratiques de genres très divers,
consacré tantôt à l'élude d'une série d'objets, tantôt
à des renseignements graphiques d'une incontestable
utilité. Le texte, quelque bref doive-t-il demeurer par
la nature même de notre journal, sera varié et, espé-
rons-le, intéressant. Nous serons heureux d'y répondre
aux demandes qu'abonnés et lecteurs pourraient avoir
à formuler ; le petit portefeuille étudiera également
et publiera les documents qu'on désirera. Nous ouvri-
rons aussi, si l'on croit que cela réponde à un besoin,
un service de demandes et de réponses par informations
mutuelles, où chacun pourra trouver le renseignement
d'art qui lui est nécessaire.

Que Von veuille bien nous adresser toutes les ré-
flexions et communications que peut suggérer la marche
nouvelle de VjÇrt pour tous ; nous sollicitons pour
cela le concours effectif de nos abonnés. Les avis de
nombre d'entre eux nous ont été précieux pour notre
réorganisation, alors que nous hésitions à l'entre-
prendre.

Mais nous n'en dirons pas davantage. C'est à l'ap-
parition des livraisons nouvelles et à l'amélioration
constante du recueil que l'on jugera de notre désir de
bien faire et de servir la cause magnifique du progrès
dans l'art décoratif. La Rédaction.

Rubriques pour le classement des planches :
I. Architecture. — II. Pierre et marbre sculptés. — III. Vierres gravées,
ivoires, cires, médailles. — IV. Bois sculptés, meubles. — V. Orfèvrerie,
bijouterie. — VI. Horlogerie. — VII. Bronzes, cuivres. — VIII. Etains.
— IX. Ferronnerie. — X. firmes et armures. — XI. Peinture. —
XII. Émaux. — XIII. Céramique. — XIV. Verrerie et vitraux. —
XV. Reliures, cuirs. — XVI. Tissus et broderies, costumes. — XVII.
Lettres et ornements. — XVIII. Documents divers.

PETIT PORTEFEVILLE DE « L'ART POVR TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES

I. LE HEVRTOIR1

Le marteau de porte, disent en général les dictionnaires
d'art, le marteau de porte fut à l'origine un maillet véritable,
appendu au vantail, mais les monuments et les textes mon-
trent, croyons-nous, que c'est là une forme relativement
récente de l'appareil et que le heurtoir a été tout d'abord
confondu avec l'anneau de tirage faisant lui-même fonction
de poignée, poignée assez lourde pour provoquer, en retom-
bant, un fracas suffisant. Il existe bien le bronze du musée
de St-Germain, découvert aux environs de Compiègne, que
l'on a qualifié de marteau de porte gallo-romain : il offre à
peu près le type du marteau proprement dit et il est orné
d'un mascaron humain ; seulement est-ce un heurtoir ? C'est
ce qui ne paraît pas probable ; nous n'y voyons guère autre
chose qu'une pendeloque sans destination encore déter-
minée.

Le heurtoir-anneau, lui, on le trouve authentiquement chez
les Romains et c'est uniquement cette forme qui, dès lors, se
transmet durant de longues époques, jusqu'au XIII"18, peut-
être même jusqu'au XIVmlî siècle ; c'est la seule qui ait laissé
des témoins nombreux et authentiques. Plus tard, les types
se multiplient, celui de l'anneau conservant toujours une
part de la faveur générale. Viollet-le-Duc a supposé que les
heurtoirs-anneaux étaient spéciaux aux portes des églises,
où ils auraient été, dans le haut moyen âge, un signe mani-
feste du droit d'asile ; pour jouir de la protection, il suffisait
de saisir l'anneau et Grégoire de Tours mentionne ce vieil
usage. Comme l'on ne connaît pas de marteau de porte
« civil » antérieur au XIIIm<! siècle, il est difficile de dire si
l'hypothèse de l'illustre architecte est exacte ; elle ne l'est
certainement pas d'une façon absolue, la persistance du
type jusqu'aux temps modernes, son emploi dans toutes
sortes de bâtiments montrant qu'on n'a jamais songé à le
réserver exclusivement aux édifices religieux. Ceux-ci pos-
sèdent encore nombre d'anciens heurtoirs-anneaux, souvent
d'un travail remarquable, dont les vastes dimensions se
justifient plus par une question de proportion que par la
nécessité d'affirmer une coutume qui ne fut ni générale, ni
constante. Rien de plus naturel que de trouver là de pareils
objets ; ceux que possédaient les habitations privées, qu'ils
appartiennent à un type ou à un autre, ne pouvaient avoir
ni la même ampleur, ni la même valeur artistique.

Pour en revenir au classement chronologique de l'appa-
reil qui nous occupe, c'est donc sous la forme d'une poignée
qu'il apparaît tout d'abord. La poignée est indispensable
pour l'ouverture ou la fermeture d'une porte : le heurtoir
sera un accessoire moins important ; l'idée de combiner l'un
avec l'autre dût être adoptée de très bonne heure. Il y a au
musée de Pérouse un heurtoir romain en bronze, constitué
par un anneau attaché, à l'aide d'une bélière plus petite, à
une plaque circulaire ornée d'une tête en relief, et au cabinet

] Voyez les figures et la planche 5.
 
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