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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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No. 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0018
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L'ART POVR TOVS

4

de la Chapelle palatine de Palerme (K, XIImo siècle), admi-
rable dans sa simplicité. S'il n'y a aucune tête d'animal sur
le disque, la tradition de l'ornementation à jour est soigneu-
sement suivie et il faut reconnaître, dans cette œuvre, un
travail italien avec, peut-être, quelques traces d'infkience
orientale.

*

Dès le XIII"10 siècle, les formes de heurtoirs deviennent
plus nombreuses et le marteau proprement dit apparaît,
sans qu'on puisse dire s'il remonte plus haut ou s'il appar-
tient à l'époque de floraison de l'art gothique, ce qui nous
semble très possible. Mais les marteaux du XIIImo siècle
sont encore fort rares ; au siècle suivant, ils se multiplient,
ce qui coïncide avec le développement du confort dans les
habitations civiles et la plus grande richesse du mobilier.
Ils se multiplient tout en restant assez simples de forme et
de décoration ; et toujours ils offrent une figure d'animal,
tant est puissante la tradition qui impose, pour ainsi dire,
une manière de monstre allégorique à la porte de la demeure
la plus hospitalière. Mais le lion n'apparaît guère en ce type
nouveau ; il faut un motif plus élancé, quelque chose de
moins formidable, et c'est le chien ou le loup qui fournit le
renflement terminal du marteau. Les églises ont gardé leurs
anciens anneaux ; elles ne recherchent point les nouvelles
formes de heurtoirs, ce qui tendrait bien à prouver qu'à
l'emploi de l'anneau était attaché un privilège traditionnel
ou une coutume tombée dès lors en désuétude. Ce sont les
maisons particulières qui nous offrent les types marteaux
les plus anciens, ainsi à Vézelay (L, XI Vme siècle), à l'Hôtel-
Dieu de Beaune, à Châteaudun, à Troyes (M, N, XVmc siècle),
etc. Le marteau est généralement attaché par deux touril-
lons et frappe sur un clou isolé muni ou non d'une rondelle
plus ou moins décorée. Parfois le manche s'accompagne
d'un lézard ou d'un reptile en relief ; les marteaux sont
généralement en fer forgé. Mais à partir du milieu du
XVme siècle, la fantaisie s'empare de plus en plus de l'objet,
les figures d'animaux sont moins conventionnelles, la figure
humaine entre dans la composition, en même temps que les
motifs architectoniques employés en cette période d'orne-
mentation exubérante. Le clou rejoint, grâce à une plaque
de grande dimension, le point de charnière du marteau et
le tout forme souvent un ensemble décoratif remarquable
et un chef-d'œuvre de forge (marteau de Troyes déjà cité,
au musée de cette ville, celui de la maison de Jacques Cœur,
à Bourges, etc.). (A suivre)

Détail de la coupe île bronza reproduite pl. 4.

LES MVSÉES, LES LIVRES
LES EXPOSITIONS * * * * *

PUBLICATIONS ARTISTIQUES :

II sera rendu compte de toute publication dont deux exemplaires auront été
déposés à la rédaction de L'ART TOVK TOVS, y, rue Saint-Benoît, Paris.

— Depuis que l'histoire de l'art est devenue science, que l'on a intro-
duit la méthode et la précision dans des études qui, jusqu'alors,
avaient été du domaine de la fantaisie, du ressort des amateurs les
moins préparés, on a compris que la base nécessaire à ces travaux
serait dans la publication des documents authentiques et des diction-
naires rassemblant, coordonnant les données éparses des monogra-
phies. Sans doute, l'idée des dictionnaires n'est point récente, puisque
Nagler — pour ne pas parler de Vasari et des écrivains des XVIL et
XVIII* siècles — a compilé, il y a quelque soixante-dix ans, le
Kunstlerlexihon qui demeure le livre de travail le plus essentiel
de l'historien et du critique ; seulement, il s'agissait de faire mieux,
d'embrasser un champ moins vaste et de le défricher plus sérieuse-
ment ; les dictionnaires par pays, que l'on s'est appliqué, que l'on

I s'applique à publier, sont venus donner satisfaction ccmplète à cet
égard.

Parmi ces ouvrages, l'un des plus remarquables, l'un de ceux qui
rendront les services les plus signalés, est le NIEDERLiENDISCHES
KUNSTLER-LEXIKON d'Alfred de Wurzbach (Leipzig et Vienne,

I 2 vol. in-8), dont quatre livraisons ont paru.

L'auteur est parfaitement et abondamment renseigné. Il fait la lu-
mière sur une infinité d'artistes peu connus, pour l'œuvre desquels,
bien souvent, on est réduit à des conjectures, quand il ne faut pas le
rechercher sous des noms plus célèbres, généreusement attribués par
l'ignorance, la vanité ou la cupidité. Les Pays-Bas ont possédé un
nombre considérable d'artistes, qui n'ont laissé de traces que dans les
documents d'archives, et des dynasties où il n'est point aisé de discer-
ner les différents personnages parfois confondus grâce à un même
prénom. Un immense labeur de dépouillement et de recherches per-
sonnelles a permis à M. de Wurzbach de mettre tout cela au point.

Ses articles sont, du reste, sobrement rédigés, avec toute la préci-
sion voulue ; ils sont suivis de listes des portraits de l'artiste, de ses
œuvres, des estampes gravées d'après celles-ci et de notes bibliogra-
phiques. Pour tous les maîtres dont on a pu se procurer le mono-
gramme ou la signature, des fac-similé les donnent d?.ns le corps des
articles ; c'est là une supériorité marquée sur le Dictionnaire des
artistes suisses, dont nous parlerons un jour, qui se propose de
publier les marques en supplément ; un autre avantage du Nieder-

| Isendisches Kilnstler-Lexikon est de donner en tète du premier fasci-

| cule une liste des abbréviations, qui manque a celui que nous venons

| de citer.

Signalons quelques-uns des articles les plus importants dans les
S fascicules que nous avons sous les yeux : Antouello de Messine, qui,
on le sait, a joué un rôle important dans l'histoire de la peinture des
Pays-Bas, les Backhuyzen, le graveur belge Pierre de Bailliu, les
Balen, Jacopo da Barbari, qui n'est pas venu en Hollande avec le
comte Philippe de Bourgogne, comme on le dit volontiers, Jean Belle-
gambe, Berghem, les de Bie, Hendrik Bles, les Blcemaert et les van
Blcemen, le graveur J.-C. le Blon, Blooteling, les Bol, Bolswert, les
Bosch, Jan Both, Bouts, les Brouwer, les Brueghel, les Bruyn, Jan de
Calcar, Philippe de Champaigne, Alasrt Class, les van Cleve, les Cock,
Gonsales Coques, Coxie, Cuyp, Gérard David. Quant à des articles
intéressant spécialement la France, voici ceux d'André Beauneveu,
l'imagier de Valenciennes, Jean Bellegambe, Théodore de Bry, Jean-
Baptiste et Philippe de Champaigne, les Clouet, L.-B. Coclers, etc.

Une publication du genre de ce précieux dictionnaire échappe à une
analyse détaillée. Mais nous pensons avoir rendu service à nos lecteurs
en la leur signalant : c'est un bel instrument de travail que le savant
M. de Wurzbach a mis à la disposition des érudits et des amateurs.

Jean Maxime.

— Signalons, en attendant d'en parler plus longuement, le superbe
ouvrage publié par notre éditeur sur L'ARCHITECTURE ET LA
DÉCORATION AUX PALAIS DU LOUVRE ET DES TUILERIES,
2 vol. in-folio de 160 planches. Le premier fascicule vient de paraitre
et a été brillamment accueilli.

*

EXPOSITIONS D'ART ANCIEN :

ALGER, Art musulman, à la Nouvelle Medersa.

BRUXELLES, Arts anciens bruxellois, de juillet à octobre, au Cercle

artistique et littéraire,
ROME, Art italo-byzantin, jusqu'en juin, à Grotta-Ferrata.

TjiniiAIUIlCS-lMPIÎIMF.RIES RÉUNIES, EDITEURS, PARIS. - LÀ GÉRANT : Cil- EgGIMANN.
 
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