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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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Praeteriti /ides, spes futuri.

L'ART POVR TOVS

NOVVELLE SÉRIE, 1905
(XLIVme année). N° 2.

PETIT PORTEFEVILLE DE « L'ART POVR TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES

I. LE HEVRTOIR (suite et fin) <

Nous avons passé en revue, dans le précédent article, la
série des formes propres au heurtoir durant le moyen âge.
Au XV'"» siècle, en somme, c'est le type marteau bien carac-
térisé qui domine.

Au XVImo siècle, naturellement, on revient, pour le heur-
toir comme pour toute autre pièce d'art, aux formes antiques,
principalement à celle de l'anneau, laquelle, répétons-le, n'a-
vait cependant jamais été tout-à-fait abandonnée. On en peut
citer quelques exemples au XV"™ siècle, où l'on voit, entre
autres fantaisies, l'anneau se trilober (//), devenir hexagonal,
etc Et, avec la renaissance, c'est alors la surabondance des
types et des formes, sans qu'il soit possible d'établir un
classement ni de discerner des phases bien caractérisées de
développement. Toutefois le type anneau domine, le mar-
teau disparaissant pour ainsi dire complètement (sauf en
Italie) jusqu'au XVII"'" siècle, où on le voit reprendre faveur
et donner lieu à de belles créations.

A mesure que se perdent les coutumes du moyen âge, que
les gens prennent l'habitude de sortir de chez eux après le
coucher du soleil, que la vie se complique, les accessoires
de l'habitation doivent se prêter aux usages nouveaux. Le
heurtoir, plus qu'aucun autre, sera de mode, et cela d'autant
Plus que sa beauté donnera aux passants meilleure opinion
de la maison et de ses habitants. On y met plus souvent ses
armoiries, on le surcharge parfois étrangement et il devient
extrêmement volumineux, si volumineux même, si chargé,
qu'on peut se demander si quelquefois il ne s'agit pas seule-
ment d'un motif décoratif, et non d'un appareil utile et
maniable. Tels ces énormes heurtoirs italiens, de fer ou de

1 Voyez les figures publiées dans le n" 1 et la pl. 5.

La vignette qui orne l'en-téte de cette page reproduit la frise du
linteau d'nnp rlipminpp nu rliàfpan H'ATjpnrhps Canton de Vand.

bronze, attribués souvent aux plus grands artistes, dont
notre planche 5 donne un bon spécimen appartenant au
musée de Cluny (travail vénitien, milieu dit XVI"10 siècle),
qui n'a pas moins de 0"'42 de hauteur. Aujourd'hui, il en est
de même parfois ; le heurtoir a dû céder la place aux son-
nettes d'appel que le XVIIn"i siècle connut déjà, puis aux
boutons électriques, mais des architectes de goût placent
encore des heurtoirs sur des portes de belle apparence, où
ils font fort bon effet à défaut de bruit. Toutefois, le heur-
toir du XVImo, du XVn""\ du XVIIImo siècle, comme ses
prédécesseurs, était destiné, dans la généralité des cas, à un
constant usage ; plus d'un vieil auteur nous a conservé le
souvenir de l'étonnant vacarme qui troublait, dans le grand
silence nocturne, le calme des rues paisibles, lorsque plu-
sieurs habitants réintégraient leur domicile après le couvre-
feu et faisaient retentir le marteau, « tabutaient » comme on
disait au XVI1"0 siècle.

Nous ne pouvons passer en revue les motifs si nombreux
qui viennent, à la renaissance, orner les heurtoirs. Tout le
répertoire allégorique, toutes les formes ornementales, la
figure humaine comme les animaux, fournissent leur contin-
gent aux deux types auxquels on peut ramener tous les
heurtoirs des temps modernes.

Le type anneau, dont nous avons particulièrement suivi
les transformations, subordonne presque toujours alors, au
contraire de ce qui se passait précédemment, la partie fixe
à la boucle mobile. Celle-ci n'est pour ainsi dire plus jamais
simple, au moins en Italie ; elle se charge de rinceaux, de
ciselures diverses, ses branches se contournent et s'entre-
lacent, se façonnant en serpents, en dauphins, en animaux
fantastiques, en chevaux marins, en cariatides, etc., qui
enchâssent généralement, au bas, un mascaron destiné à
frapper, et, ait haut, un autre mascaron, un cartouche ou
tout autre motif saillant destiné à recevoir la tige que des
écroux maintiendront dans le vantail, après qu'elle aura
passé au travers d'une plaque plus ou moins ornée. Nos
figures offrent quelques spécimens de ce genre de heurtoirs,
qui sont la plupart du temps de remarquables œuvres d'art,

teau d'une cheminée au château d'Aveoches (canton de Vaud, .
Puisse), 1568-1569. L'écusson martelé était aux armes de Berne. j ou 1 anneau évoque tantôt la forme d une lyre (U, Ji), tantôt
 
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