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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0020
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L'ART POVR TOVS

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une figure bi- ou trilobée (S). Les plus grands artistes de la
renaissance n'ont pas dédaigné ce genre d'objets qui leur
fournissait des partis décoratifs très intéressants : nous
en reproduisons un, du palais Doria, à Gênes (0), qui est
attribué à Benvenuto Cellini. Les figures /? et S, d'une con-
ception analogue, se trouvent au musée de Cluny ; ce sont
de très bons spécimens de l'art italien du XVII"10 siècle, le
premier en bronze, le second en fer forgé. Ce n'est guère
que plus tard, en France, que les heurtoirs de ce genre ont
pris d'amples proportions, tout en demeurant plus sobres.
La figure Z fournit un élégant spécimen de ces derniers
(fer forgé, musée de Cluny également), et il en existe de
nombreux échantillons analogues ; la figure humaine n'y
est guère qu'un accessoire, tandis que les feuilles d'acanthe,
les palmettes, les rinceaux Louis XIV abondent. La forme
générale de ce heurtoir paraît, du reste, avoir été en quel-
que sorte consacrée et c'est celle qu'on trouve le plus fré-
quemment, plus ou moins enjolivée, aux portes de nos vieux
hôtels. En général, la boucle se suspend à une tige qui tra-
verse une plaquette de tôle repercée, parfois très délicate-
ment découpée. La figure qui suit cet article donne le type or-
dinaire des marteaux français des XVII1"0 et XVIIIme siècles.

On peut juger par la figure Y (musée de Cluny) de la
fantaisie déployée parfois en Italie. Ce heurtoir en forme
d'édicule, avec une figurine de bronze évidemment copiée
sur l'antique, est de la plus gracieuse conception ; il est en
fer avec les ornements — cartouche, palmettes, vases, co-
quilles, denticules, moulures diverses — en cuivre jaune. On
doit encore faire rentrer ce spécimen, à la vérité, dans le
type anneau, qui possède, en outre, des diminutifs corres-
pondant plus aux poignées qu'aux heurtoirs véritables et
qui, s'ils remplissent souvent l'office de ces derniers, ne
laissent pas, toutefois, d'être dans des dimensions assez
restreintes. Il n'y a plus alors qu'une boucle modeste et une
plaque assez vaste au bas ou au centre de laquelle elle est
appendue, plaque en relief et armoriée ou plaque percée et
gravée (U, château d'Anet, au musée du Louvre, V, Paris).
C'est là un type fréquent partout au X VT"0 et au XVII"10
siècle, pour les portes d'importance secondaire ; il se con-
fond, au XVIII"18, avec les heurtoirs-anneaux plus ou moins
lobés, dont il a été question déjà.

Parallèlement le type marteau s'enrichit également ; il
affectionne les figures d'animatix et l'on voit, par exemple,
un poisson, un cheval ailé, etc. fournir à lui seul le motif
complet de l'appareil (T, X, XVII"10 siècle, Lucques, palais
Mazzarosa, et Turin, musée municipal). D'autre fois, le
marteau sera réduit à une simple lame de métal plus ou
moins contournée et décorée, suspendue à un mascaron ou
à une rosace. Il faut citer, dans la même classe, la main
tenant une boule, qui a conservé longtemps la faveur et
dont tous les spécimens remontent à un très beau modèle
ou en dérivent.

*

De nos jours, le heurtoir a perdu son caractère d'acces-
soire obligé de la porte : la sonnette, le timbre électrique

l'ont détrôné, mais il joue encore un grand rôle décoratif et
il est de fait qu'on ne saurait par quoi le remplacer sur les
immenses vantaux des portes cochères, où il faut cepen-
dant quelque point décoratif. Maints architectes avisés ont
pourvu leurs portes de marteaux dormants, et des sculp-
teurs de grand talent, tels que MM. Dampt, Injalbert, Fro-
ment-Meurice, Vallgren, d'autres encore, n'ont pas craint
d'en modeler de fort intéressants ; les ferronniers en forgent
également volontiers et il suffit de faire une promenade

Paris, ancien hôtel d'Artois (musée de Cluny).

dans les quartiers neufs de Paris pour en remarquer des
modèles nombreux et variés. Il est assez curieux de consta-
ter ainsi qu'un objet d'art ne disparaît pas nécessairement
parce qu'il n'a plus d'emploi immédiat ; il peut se conserver
traditionnellement, sans même altérer ses conditions de
forme et de dimension.

Jean Maxime.

MARQUES, MONOGRAMMES ET POINÇONS

l. LES MARQUES DE SÈVRES

Pour répondre à un désir souvent exprimé par des abon-
nés de l'Art pour tous — désir auquel il n'a jamais été
donné satisfaction, reconnaissons-le — nous consacrerons
parfois les feuillets du « Petit portefeuille1 » à des recueils
de marques et de monogrammes d'ateliers et d'artistes,
classés le plus rigoureusement possible et dressés d'après
les meilleurs travaux. Assurément, nous ne prétendrons pas
à donner, sauf exception, de l'inédit absolu ; mais il peut
être bon de grouper les renseignements fournis par les

1 Le « Petit portefeuille » comportera trois sortes de documents :
ceux relatifs à l'Art décoratif à travers les âges, dont notre travail
sur le Heurtoir est le premier, ceux concernant les marques, mono-
grammes, poinçons, etc., ceux enfin d'un intérêt peut-être plus direc-
tement pratique, documents graphiques tels que motifs d'ornement
classés, armoiries, emblèmes, etc.
 
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