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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0026
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L'ART POVR TOVS

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actionnaires, mais on sait que deux hommes remarquables se
trouvaient parmi eux, le poète et peintre Salomon Gessner
et J.-M. Usteri, amateur d'art distingué. Il est hors de doute
que Gessner surtout, dont l'influence était considérable,
ait eu une part prépondérante dans la création nouvelle et
les traditions de famille disent même qu'il y consacra la
plus grande partie de sa fortune, fait dont ses biographes
ne parlent cependant pas. Ce qui est positif, c'est que la
porcelaine et le champ qu'elle offrait à un genre de déco-
ration bien particulier, devaient séduire le peintre char-

Malgré l'actif dévouement des administrateurs, malgré le
talent de leur modeleur et d'autres collaborateurs, malgré
le charme des produits, les affaires ne marchèrent pas par-
faitement bien au bout de quelques années. En 1773, soit
après dix ans d'exploitation, il fallut demander à une loterie
des fonds que les actionnaires ne se souciaient plus, sans
doute, d'avancer. Il y eut 8000 lots, tant en espèces qu'en
porcelaines, d'une valeur de 35,000 florins ; on ignore quel
fut le résultat financier.

Deux ans plus tard, cependant, l'atelier reçut du gouver-

mant des idylles et des pastorales. nement zuricois un encouragement
La prospérité fut réelle au début, ^MiSirfiài assez sérieux, et tel, assurément, que
mais nous verrons que le succès finan- les monarchies seraient coutumières
cier ne dura guère. Une lettre de Gess- j // d'en donner. A la suite d'interminables
ner, en la possession de M. Angst, querelles entre les cantons de Zurich
indique qu'au début de 1764 la fabrique et de Schwytz, à propos de droits de
l'occupait beaucoup, qu'elle possédait \, -A j pêche dans le haut lac de Zurich, une
déjà de bons ouvriers et qu'on espérait ! conférence avait eu lieu à l'abbaye
ouvrir le magasin de vente au prin- d'Einsiedeln en 1774, conférence d'où
temps. Il est donc certain que l'exploi- était résulté, non sans peine, un arran-
tation avait commencé l'année précé- gement équitable. Le monastère s'était
dente. De cette période de début — de l?iJHL < f mis en grands frais pour héberger, plu-
1765 exactement — datent deux pièces ■MpflMj sieurs mois durant, les représentants
qui ont par cela même un intérêt tout |Mj :0k des parties intéressées ; aussi, le Petit-
spécial : un pot à tabac en porcelaine, Hft5 /H Conseil de Zurich décida-t-il, en mars
décoré de scènes rustiques hollan- El im 1775, de lui faire un cadeau de la va-
daises peintes en grisaille par Gessner, IjL m leur de 1000 à 1200 florins d'or. Le
et un vase à fleurs en faïence décoré Kl m choix de la commission nommée à cet
de fleurs. Les contemporains parlent mt 'gf effet tomba sur un service en porcelaine
souvent de l'activité de Gessner, de de Schoren, qui fut commandé et exé-
son influence artistique sur la pro- cuté, et coûta 2525 livres. Exposé à
duction de l'atelier, où l'on exécutait dWWBBL Zurich avant son départ pour Einsie-
aussi des peintures d'après ses dessins. NHNMHMf deln, ce service, ou du moins ses pièces
Quant à la direction technique, elle «wVtI^^^^^ les plus importantes, ont fait retour aux
était assumée par Adam Spengler, de s^ït*Ji')~ bords de la Limmat à une époque plus
Schaffhouse, potier très habile, qui /f(& ' ■ ' »0^ récente et on peut les admirer aujour-
passe pour avoir inventé le procédé iW--"^ «rj^*>. w^§j||sK\ d'hui aii Musée national suisse, auquel
d'impression des planches de cuivre elles ont été données par M. Angst.

sur les vases de terre cuite. Spengler ^--————?-———*"\àk Les ennuis d'ordre financier persis-

mourut en 1791 ; s'il est véritablement ^j^f^l^mmÊÊÊÊtmmtimum......»i>îîiiiiiwiiw*^ tèrent, malgré cette haute intervention,

l'inventeur de ce procédé, porté depuis ' ~----- toute momentanée et occasionnelle, du

lors à un si haut point de perfection, il reste. La concurrence s'en mêla, et l'on

mérite une place d'honneur dans l'histoire des arts céra-
miques modernes.

En dehors de ces « patrons », on ne connaît malheureuse-
ment pas de noms d'artistes ou d'ouvriers ayant travaillé à
Schoren. On sait seulement que le peintre Henri Fùssli, de
Zurich, né en 1755, qui fut ensuite un fameux éditeur d'es-
tampes et marchand de tableaux, y fit son apprentissage et
y resta de 1771 à 1781. On sait aussi que le sculpteur Valen-
tin Sonnenschein (né à Ludwigsbourg en 1749), réfugié à
Zurich, devint, un peu avant 1780, le modeleur attitré de la
fabrique. Les meilleurs groupes, les plus délicates figurines
de Zurich ont été modelées par cet artiste de grand talent,
dont on connaît nombre de bustes, de groupes, de bas-reliefs
de terre cuite d'un extrême intérêt. La marque de Sonnen-
schein est formée d'un V et d'un S plus ou moins enlacés.

put voir les potiers de la ville de Zurich se plaindre, en
juillet 1777, de la fabrique de Schoren, qui faisait de la
poêlerie à leur détriment. Ces plaintes se renouvelèrent
en 1789.

En fait, la manufacture produisait beaucoup, en faïence
et en porcelaine ; et si on ne possède plus guère qu'un poêle
complet sorti de ses fours, il est certain qu'elle en exécuta
beaucoup. Quant à la porcelaine, rien de plus varié que les
pièces exécutées. Voici un aperçu des prix des services à
thé, d'après le Calendrier helvétique de Gessner, pour 1780 :

Service à thé complet en porcelaine fine :

En blanc.........florins 20, avec dorure florins 30

Décor bleu........ » 10

Décor bleu avec cannelures . » 11
 
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