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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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No. 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0061
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Praeteriti /ides, spes futuri.



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POVR TOVS novvelle sér,e 1905

(XLIVme année). N° 10.

PETIT PORTEEEVILLE DE « L'ART POVR TOVS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES
III. LES CROSSES ÉPISCOPALES1

XI" SIECLE. — Les crosses étaient quelquefois d'une
grande magnificence au XIe siècle, puisque Pierre Damien
se scandalise de leur éclat, ajoutant que les prélats brille-
raient bien mieux par leurs vertus que par l'or de leurs
bâtons. Il est possible que les crosses abbatiales fussent
moins luxueuses ; un lectionnaire du Mont-Cassin nous
montre une crosse très haute, nouée et terminée par une
volute ; cette volute, comme il arrive assez souvent à cette
époque, est figurée noire, peut-être par imitation d'une
corne de bélier.

Les crosses en métaux précieux nous ont été dérobées,
et nous n'avons pour juger aujourd'hui ces objets que celles
qui devaient plutôt leur prix au travail qu'à la matière. De
ce nombre sont celles d'ivoire qui subsistent en grand
nombre et sur lesquelles nous devons fixer notre attention
comme sur un des points importants de cette histoire litur-
gique. La crosse que l'on conserve à Rome, dans l'église
Saint-Grégoire, retrouvée, il y a cinquante ans, dans cette
église, ne saurait être reportée au patron de l'église ; elle a
les caractères les plus évidents du XIe siècle. On y dis-
tingue, en différents endroits de la volute, des traces de
rinceaux faits au pinceau et de style roman. Le nœud a la
forme d'une boule unie prise entre une gorge et un filet.
L'extrémité de la volute est une tête de dragon qui ouvre
la gueule et qui menace au milieu un bélier crucifère.

Les monuments que nous allons passer en revue et qui
se rattachent au type de la crosse de saint Grégoire, nous
montreront l'établissement définitif d'un symbolisme qui
peut se résumer ainsi d'après les auteurs sacrés : l'ivoire
représenterait la douceur, le cou du serpent l'orgueil, ses

1 Suite. Voyez p. 31 et 33 et les figures jointes aux u" 9 et 11.

La vignette qui orne l'en-téte de cette page reproduit la face anté-
rieure du sarcophage de saint Drausin, évêque de Soissons (606-675),
autrefois dans la cathédrale de cette ville ; marbre blanc (musée du
Louvre).

dents l'emblème de la persécution ; le bélier est la figure du
Christ dans le sacrifice d'Abraham ; la volute elle-même
rappellerait, nous l'avons déjà dit, la corne du bélier signe
de force et de domination. Le bélier symbolise aussi les
apôtres et les évêques qui sont leurs successeurs.

Citons, parmi ces spécimens, la crosse de Bâle, tout à fait
conforme, comme style, à celle de Rome. Le nœud aplati
est serré dans sa partie supérieure par une collerette feuil-
lagée. Le bélier, aux cornes fortement accentuées, se dé-
tourne de même et tient une croix pattée ; la volute chan-
freinée se termine par une tête de dragon ; vis-à-vis, un
animal qu'on peut prendre pour un lionceau rappellerait le
Christ mort et ressuscité. Cette crosse a fait partie de la
collection Soltykoff.

Le musée chrétien du Vatican garde un fragment de
crosse d'ivoire avec une tête de dragon au centre de la
volute et une autre mieux conservée, de la même époque,
avec une tête de bélier broutant un feuillage au centre de
la volute (/'").

Parmi les antiquités du musée de Ravenne, on voit une
crosse d'ivoire qu'on peut rapprocher de celle de saint
Grégoire (E). Dans la volute, un agneau ou un bélier (la corne
et la croix manquent) représente le Christ qui foule aux
pieds le dragon vaincu ; en effet, l'artiste a renversé la tête
en dessous, figurant ainsi l'impuissance de son dard qu'il
agite vainement. La volute chanfreinée porte deux séries
de traits transversaux et des groupes de trois points de
distance en distance. Nous avons mesuré la hampe qui est
extrêmement longue, lm80, compris la volute ; elle est com-
posée de morceaux alternativement en ébène et en ivoire ;
le bout porte quelques moulures. Sous la volute est une
sorte de petit tabernacle plus moderne, peut-être contempo-
rain des caractères presque effacés qu'on lit sur le chan-
frein : f Philippe j MC... Cette crosse a appartenu à un
évêque de Forli.

M"r Barbier de Montault rapproche encore de la crosse
de saint Grégoire celle de saint Carpoforo, à Côme, où se
développe la même thèse symbolique, le bélier crucifère
poursuivi et mordu par le serpent. On distingue quelques
vestiges de peinture et de dorure. Dans la collection
 
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