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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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No. 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0069
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Praeteriti fides, spes futuri.

L'ART POVR TOVS

NOVVELLE SÉRIE, 1905
(XLIVme année). N° 12.

AU MOBILIER NATIONAL

Tout là-bas, au bout du quai d'Orsay, une vaste enceinte
clôt de larges espaces vides, des magasins, des hangars pit-
toresques, des ateliers, des gazons qu'abritent des maron-
niers séculaires, et quelques bâtiments d'administration
dépourvus de style. Un nombre fort restreint de Parisiens
connaissent ces localités, champêtres presque, où l'Etat
entrepose et conserve meubles, tapisseries, marbres bruts
et taillés, épaves des régimes disparus ou contingent futur
des mobiliers administratifs et des décorations publiques.
C'est là le « Mobilier national » et le « Dépôt des marbres. »

On les ignorait moins, il y a quelques années, alors qu'il
y existait un musée remarquable, le musée du Garde-meuble,
qui a été dispersé et a servi à former au Louvre les salles
admirables du mobilier français des XVIIe et XVIIIe siècles.
Mais tout n'a pas été enlevé ; il reste la merveilleuse série
des tapisseries — non exposée malheureusement — et un
petit nombre d'objets qui, sans être très importants, pré-
sentent encore un intérêt au point de vue artistique aussi
bien qu'au point de vue historique ; datant de l'Empire et
de la Restauration, ils ne sont point entrés dans le cadre
des salles du Louvre et ils nous paraissent destinés à rester
longtemps encore à peu près ignorés. Grâce à l'obligeance
extrême de M. Trémiot, chef de bureau du Mobilier national,
nous avons pu faire un choix parmi ces derniers vestiges du
musée défunt. Les planches du présent numéro leur sont
consacrées. Nos lecteurs apprécieront sans doute ces repro-
ductions, qui viennent clore le premier volume de l'Art
pour tous rajeuni et transformé, et ils remercieront avec
nous l'aimable fonctionnaire.

Nous n'avons rien à ajouter aux notices qui accompagnent
les planches, mais quelques mots sur l'institution à laquelle
les objets appartiennent, intéresseront nos lecteurs.

C'est en 1771 que les meubles superflus et les diamants
de la couronne furent déposés place Louis XV (aujourd'hui
de la Concorde), dans les beaux hôtels construits par Gabriel
de 1763 à 1772, et qui avaient été destinés primitivement au

logement des ambassadeurs et des étrangers de distinction.
L'hôtel occupé actuellement par le ministère de la marine
fut plus spécialement affecté à la destination nouvelle ; on y
entassa d'innombrables bijoux et pierres précieuses, une
foule d'objets de tous genres, des tapisseries, les ornements
du sacre, les armes et arimires des rois, etc. Un intendant et
un contrôleur général, ayant sous leurs ordres un garde
général, quatre commis, quatre garçons et six portefaix,
présidaient aux destinées de ce matériel, qui fut soumis à
toutes sortes de déprédations : on en fit des ventes pério-
diques, il fournit la matière de cadeaux sans nombre aux
princes et aux grands, les souverains firent transformer à
leur idée ce qui avait cessé de plaire, etc. En 1806, on trans-
féra le Garde-meuble à l'ancien hôtel du général Junot, rue
des Champs-Elysées, puis, sous la Restauration, à l'hôtel
des Menus-plaisirs, rue du Faubourg-Poissonnière. Enfin,
dernier avatar, sous le second Empire, le Garde-meuble
s'envint au quai d'Orsay, dans la vaste propriété qu'il occupe
toujours et où ses différents services ont été centralisés.

La vignette qui orne l'en-téte de cette page reproduit la frise ciselée
sur la face antérieure du coffret de la boîte à épices publiée pl. 89 ;
voyez la notice de cette planche. Règne de Napoléon I".

Le terme de Mobilier national a été d'abord une simple
expression administrative qui, au lieu d'englober, comme on
pourrait le croire, tous les meubles appartenant à la nation,
n'était que la traduction de l'ancienne appellation de Mobi-
lier de la couronne. Il ne s'appliquait donc qu'aux meubles
garnissant naguère les résidences mises à la disposition des
 
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