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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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No. 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0070
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L'ART POVR TOVS

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souverains. Depuis lors, le terme a pris une toute autre
signification et on trouve de tout au Mobilier national, outre
les vestiges auxquels nous faisions allusion plus haut. Ce
qui formait jadis les collections proprement dites du Garde-
meuble a été constitué, en majeure partie, d'une part par
une dotation fixée par la Convention nationale, d'autre part,
par des accroissements successifs de matériel apporté depuis
la fin de la première République, défalcation faite des pertes
résultant notamment de la destruction des palais des Tuile-
ries et de Saint-Cloud, en 1870-1871. Car chacun des palais
officiels renfermait sa part de toutes ces richesses, comme
c'est, du reste, le cas encore maintenant ; les objets exposés
précédemment, et qui sont au Louvre pour la plupart, for-
maient une sélection, un choix de pièces empruntées presque
exclusivement à l'ancienne dotation mobilière de la cou-
ronne. Le musée disparu n'était pas une institution bien

lointaine ; il ne remontait guère qu'à 1879 et avait été orga-
nisé sous l'inspiration de MM. de Freycinet et Sadi Carnot,
ministre et sous-secrétaire d'État des travaux publics. Les
encouragements officiels ne lui avaient pas fait défaut à
l'origine, mais, peu à peu, à mesure que la mode s'emparait
davantage de l'art français du XVIIIe siècle, le Louvre
convoita ces trésors, dont on trouvait que la place était au
grand musée national. Le vœu d'agrandissement et de déve-
loppement que formulait M. Williamson, ancien conserva-
teur du Garde-meuble, dans l'introduction de son impor-
tant ouvrage sur les meubles d'art du Mobilier national, ne
s'est pas réalisé.

Les objets d'art restés au Mobilier national emplissent à
peine une assez vaste vitrine, autour de laquelle des armoires
vitrées renferment des candélabres, des lustres, des objets
du culte, des potiches, des feux et garde-cendres, en général
de l'Empire et plus encore de la Restauration, le tout en

nombre et sans grand intérêt, sauf peut-être les candélabres
parmi lesquels nous avons choisi la paire reproduite pl. 91.
Les plus notables des pièces ainsi conservées sont celles
que nous publions dans ce numéro et la pendule de porce-
laine, pl. 79. Des surtouts de table en vermeil, donnés à
Napoléon Ier, en forment l'appoint.

Les quelques figures ci-jointes complètent nos planches.
La frise reproduite en tête de ce texte donne le détail le
plus caractéristique de la boîte à épices de la pl. 89. Au bas
de la page 45, on trouvera la reprodtiction d'un drageoir
assez singulier, qui passe pour avoir appartenu à Louis XVIII ;
haut de 0m14, il est en vermeil ciselé et gravé et le fruit qu'il
porte, composé de douze tranches mobiles, s'ouvre par une
simple pression. La figure suivante est un moutardier en
argent, dont la vasque de cristal a disparu, faisant partie du
surtout de table donné à Napoléon Ier par la ville de Paris ;
hauteur 0m13. C'est là, sans doute, comme la boîte à épices
de la pl. 89, un travail de l'orfèvre officiel H. Auguste ; il
existe une paire de moutardiers semblables. Enfin la dernière
figure représente une petite clef, qui aurait eu pour auteur
un artisan de marque, Louis XVI, le roi serrurier.

PETIT PORTEEEVILLE DE « L'ART POVR TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES
III. LES CROSSES ÉPISCOPALES1

La collection Basilewski contenait une crosse qui pré-
sente l'ange, non dans la volute, mais sortant du nœud, non
combattant, mais couronné. Il tient un livre fermé, il est
vêtu d'une tunique avec large orfroi gravé autour du cou.
De la couronne sort un crosseron s'enroulant deux fois sur
lui-même et terminé par un grand fleuron à cinq pétales
aigus et fleuronnés eux-mêmes à leur extrémité. Les ailes de
l'ange, complètement ouvertes, relient la tige du crosseron
avec sa volute (P). Quelquefois, à la place de l'archange, on
voit d'autres figures de saints. Dans la crosse d'Hervé
(1223), conservée dans le trésor de la cathédrale de Troyes,
un serpent est ciselé derrière le lion, figurant peut-être le
Sauveur.

La plus grande partie des crosses de Limoges devait être
simplement ornée de volutes en feuillage, ce qui demandait
des artistes moins habiles et, par conséquent, moins de frais
d'exécution. On en possède de très nombreux spécimens.

1 Fin. Voyez p. 31, 33, 37 et 43 et les figures jointes aux n*' 9 et 12.
 
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