DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.10180#0340
2GS
L'UNIVERS.
eurent la plus grande part à cette
opération.
Moxt Dr. GidZgoih.h XIII. — Son portrait.— Iù.ec-
tion de Sixte V. — Sa sÉvÉïinÉ. — Il paît
llkver l'obélisque du VaTIC.AN. — Sû.lf allo-
CUTION sur l'assassinat du cardinal de GuiSE.
— Mort de Eltfnni III.
Grégoire mourut en 1585. II avait
de la science, de la modération, avec
quelque chose d'élevé dans le carac-
tère. On lui reproche d'avoir laissé
une police peu soigneuse user de trop
d'indulgence envers les voleurs. Des
brigands ravagèrent les environs de
Rome pendant les derniers jours de
son pontificat.
La cérémoniedes funérailles achevée,
le conclave s'assembla pour choisir un
successeur. L'état de la chrétienté,
et les désordres qui commençaient
déjà à épouvanter Rome, engagèrent
le sacré collège à presser l'élection.
Après quelques contradictions , seize
cardinaux se rendirent subitement à
la chapelle et entourèrent le cardinal
Montalto, en criant : Pape Montalto.
Les autres cardinaux eurent peur de
rester compromis, et ils crièrent
comme les premiers.
Les chanteurs du chapitre parurent
à l'instant; ils entonnèrent le chant
Ecce saeerdos magmts, voilà le prêtre
suprême. C'est ainsi que Montalto fut
élu le 24 avril 1585. Il déclara qu'il
prenait le nom de Sixte-Quint. Sa fa-
mille , qui s'appelait Peretti , forcée
de quitter la Dalmatie, où elle tenait
un rang distingué, et de fuir la rage
des Turcs commandés par Amuraïh
second. était venue s'établir dans le
bourg de Montalto, dépendant de la
marche d'Aucune. Né en 1521, et en-
tré de bonne heure dans l'ordre des
cordeliers, le jeune Peretti y était
connu sous le nom de frère Félix. Il
enseigna la philosophie à Florence
vers 1555 (voyez page 101, note).
Pie V, son ancien ami, le nomma car-
dinal. A peine élu pape, Sixte donna
audience aux ambassadeurs , aux prin-
ces , aux particuliers, et même aux
mendiants qui se présentèrent. Qui-
conque demandait à voir le pape était
admis. On le bénissait de toutes parts.
Mais le matin du dimanche 28 avril, on
trouva pendues sur une grande place
de Rome, quatre personnes d'une
honnête condition, sur qui avaient été
saisies des arquebuses courtes, armes
prohibées depuis long-temps par toutes
tes lois, et la veille encore, par une loi
plus sévère, publiée dans toute la ville :
l'autorité prouva seulement aux cou-
pables qu'ils avaient connaissance de
la dernière loi. Néanmoins les audien-
ces ne furent pas suspendues. Ceux
qui osaient encore se présenter, abor-
daient le pape avec un mélange de ter-
reur et d'attendrissement. En peu de
temps, la licence fut réprimée; les
assassins disparurent ; le libertinage
fut banni de Rome, l'adultère pros-
crit; on put marcher dans la ville, en
toute sécurité. Les sciencesetles belles-
lettres furent en même temps proté-
gées par ce pontife; il consacra des
sommes considérables à encourager
les arts ; ce fut par son ordre que l'on
érigea à Rome quatre obélisques, un
sur la place Saint-Pierre , un sur la
place Saint-Jean, un à la porte du
Peuple, et le quatrième à Sainte-Ma-
rie-Majeure.
Nous rapporterons quelques détails
relatifs à l'érection de l'obélisque qu'on
voit aujourd'hui sur la place Saint-
Pierre. Il avait été consacré, disait-
on suivant une tradition assez dou-
teuse, au lils de Sésostris, et trans-
porté à Rome sous Caligula. Néron
l'avait placé au milieu de son cirque.
Cet obélisque , monolithe de granit
rouge, tiré des montagnes voisines de
Thèbes, en Égypte, présente en lon-
gueur , si on y "comprend le pyrami-
aion, cent onze palmes et demi (*) sur
douze de largeur à sa base, et huit
au sommet. Plus d'un pape avant
(*) Le palme romain (des architectes)
donne on peu plus de S pouces 3 lignes ou
de 223 millimètres, exactement 0,2234(18.
Le palme des ai'chitecles est différent du
pied romain, qui est de un peu plus de onze
pouces de France, ou de un palme un tiers.
Lepyràmidion est la portion taillée en forme
de pyramide qui surmonte le fût d'un obélis-
que. Voy./V. 49, celui dont il s'agit ici.
L'UNIVERS.
eurent la plus grande part à cette
opération.
Moxt Dr. GidZgoih.h XIII. — Son portrait.— Iù.ec-
tion de Sixte V. — Sa sÉvÉïinÉ. — Il paît
llkver l'obélisque du VaTIC.AN. — Sû.lf allo-
CUTION sur l'assassinat du cardinal de GuiSE.
— Mort de Eltfnni III.
Grégoire mourut en 1585. II avait
de la science, de la modération, avec
quelque chose d'élevé dans le carac-
tère. On lui reproche d'avoir laissé
une police peu soigneuse user de trop
d'indulgence envers les voleurs. Des
brigands ravagèrent les environs de
Rome pendant les derniers jours de
son pontificat.
La cérémoniedes funérailles achevée,
le conclave s'assembla pour choisir un
successeur. L'état de la chrétienté,
et les désordres qui commençaient
déjà à épouvanter Rome, engagèrent
le sacré collège à presser l'élection.
Après quelques contradictions , seize
cardinaux se rendirent subitement à
la chapelle et entourèrent le cardinal
Montalto, en criant : Pape Montalto.
Les autres cardinaux eurent peur de
rester compromis, et ils crièrent
comme les premiers.
Les chanteurs du chapitre parurent
à l'instant; ils entonnèrent le chant
Ecce saeerdos magmts, voilà le prêtre
suprême. C'est ainsi que Montalto fut
élu le 24 avril 1585. Il déclara qu'il
prenait le nom de Sixte-Quint. Sa fa-
mille , qui s'appelait Peretti , forcée
de quitter la Dalmatie, où elle tenait
un rang distingué, et de fuir la rage
des Turcs commandés par Amuraïh
second. était venue s'établir dans le
bourg de Montalto, dépendant de la
marche d'Aucune. Né en 1521, et en-
tré de bonne heure dans l'ordre des
cordeliers, le jeune Peretti y était
connu sous le nom de frère Félix. Il
enseigna la philosophie à Florence
vers 1555 (voyez page 101, note).
Pie V, son ancien ami, le nomma car-
dinal. A peine élu pape, Sixte donna
audience aux ambassadeurs , aux prin-
ces , aux particuliers, et même aux
mendiants qui se présentèrent. Qui-
conque demandait à voir le pape était
admis. On le bénissait de toutes parts.
Mais le matin du dimanche 28 avril, on
trouva pendues sur une grande place
de Rome, quatre personnes d'une
honnête condition, sur qui avaient été
saisies des arquebuses courtes, armes
prohibées depuis long-temps par toutes
tes lois, et la veille encore, par une loi
plus sévère, publiée dans toute la ville :
l'autorité prouva seulement aux cou-
pables qu'ils avaient connaissance de
la dernière loi. Néanmoins les audien-
ces ne furent pas suspendues. Ceux
qui osaient encore se présenter, abor-
daient le pape avec un mélange de ter-
reur et d'attendrissement. En peu de
temps, la licence fut réprimée; les
assassins disparurent ; le libertinage
fut banni de Rome, l'adultère pros-
crit; on put marcher dans la ville, en
toute sécurité. Les sciencesetles belles-
lettres furent en même temps proté-
gées par ce pontife; il consacra des
sommes considérables à encourager
les arts ; ce fut par son ordre que l'on
érigea à Rome quatre obélisques, un
sur la place Saint-Pierre , un sur la
place Saint-Jean, un à la porte du
Peuple, et le quatrième à Sainte-Ma-
rie-Majeure.
Nous rapporterons quelques détails
relatifs à l'érection de l'obélisque qu'on
voit aujourd'hui sur la place Saint-
Pierre. Il avait été consacré, disait-
on suivant une tradition assez dou-
teuse, au lils de Sésostris, et trans-
porté à Rome sous Caligula. Néron
l'avait placé au milieu de son cirque.
Cet obélisque , monolithe de granit
rouge, tiré des montagnes voisines de
Thèbes, en Égypte, présente en lon-
gueur , si on y "comprend le pyrami-
aion, cent onze palmes et demi (*) sur
douze de largeur à sa base, et huit
au sommet. Plus d'un pape avant
(*) Le palme romain (des architectes)
donne on peu plus de S pouces 3 lignes ou
de 223 millimètres, exactement 0,2234(18.
Le palme des ai'chitecles est différent du
pied romain, qui est de un peu plus de onze
pouces de France, ou de un palme un tiers.
Lepyràmidion est la portion taillée en forme
de pyramide qui surmonte le fût d'un obélis-
que. Voy./V. 49, celui dont il s'agit ici.