DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0835
EVPHORBE.
par les autres. Carquc Prothesilausaitpeu cognoistre tout cclaapresestrc
deuenu demon,ce n'est pas merueillc : mais d’où peut cstre venuë à Homere
îa noticc d’£uphorbe,ny d’Hclenus,ny de Deiphobus: &C d’autre part de tant
d’illustres homes de l’armée Grecque qu'il recite en son Catalogue ? Prothe-
silaus dit quil nelcsa pas supposezne feints tels comme pourvnsubjet &
matiere d’escrire, ains n’a fait qu’au vray racoter tout ce qui aduint, en quoy
ii n’auroit changé que fbrt peu de cholès : ce qu’il monstre auoir fait cxpres-
sement pour rendre par là sa poësie plus variée êc deledableisi que ceux,dit-
il, luy semblent auoir eu fort bon iugement qui ont dit qu’Apollonluy auoit
di£té,&iln'auroit fait que l’escrire: car de cognoistre telles choses,c’c stplus-
tost le faiât dVn Dieu que d Jvn homme. Vtgn.Quclcs Dieux ne soiët les gui-
des&conduûeursdesPoëtesentousleurs chants,ilsFaduoiientasTezeux-
meimes,quand les yns inuoquent Calliope5les autres toutes les Musesdes au«
tres Apollon aucc elles pour assister à leurs discours: si que tant de belks cho«
sès nauroiët point est é dites d'Homere sans quelque diuine inipiration; mais
non pas qu il en ait esté endoftriné par Âpollon ny par ies Muses, Car Ho«
mere,afin que vous le sçachiez, Homere dy-ie qui nasquit Poëte, recitoit ses
poësies quelques 24. ans selon d aucuns, apres laguerre deTroye : les autres
cnmettent yj.alorsque les Atheniens enuoyerentvne coionieSCnouueatî ^dl^ emàt
peupiement enrioniedesaiîtres 160. tcllementqueluy ô^Hesiodeauroient
csté d vn mesme temps, §£ chanterent ensemble des vers en ia Chalcide: Ho- 1 h
mcre à sçauoir des deux A jax, ÔC commé ieurs soldats correspondoieot fort
bienàleur magnanimité &cffort: ScHefîode vnPoëmeàson frerePersés,
par oùiliexhortedetrauaiiler ôc vaquer aulabourage,afinquilnaitbcsoin *
de saide&C. secoursdaütruy, ôCnc souffrepointde necessitédu mangerny
dn boire: laquelle opinion semble à Prottesilaus la piùs vray-semblablc: ÔC y
adhere. Comme doncques ces deux Poetes' eulTent chanté vn hymnc de luy
au partir dlcy, monHeroë me demadaauqud des dcux ie donnois mavoix:
Moy me rctenant aü pire, caril aduint qu’il sy estoit à mon aduis lemieux
porté, Prothesilaus sousriant, 6C Panides, me va-ii i re, cn fit dc mesine : car
pstat Roy de la Cholcide qui est sur le dcstroit âc i l ’ 11 ripe*iliugea cnfaueur
d Hefîode,contre Homere:6C ce pource qu 11 auo t la barbe plusiongue que
Zby. Car Homere fut vn vray Poëtc, ÔC ses pocsies ssvn h6aie, mais lesnoms
des Heroes,Ieurs figures ÔC resièmbîaces, ÔC leurs iaids d aroiCSjil les recueih
lit çà 6C là par les villes dont chacun d eux auoir mené ies forces au lîege de
T roye : apres la destruftion de iaquelie ii vint en Grece,que ies choses qui c-
stoientaduenues cncevoyage nestoicnt pasencorc effacéesdelamemoire
cics personnes. Mais il fut encore inst rait de cela par vne autre voy eyôc cÔme
diuine outrelascience ordinaircdes hommes:car Prothesilaus dit qu Ho-
mcrenauigeaaussiàItaque,ayant cntcnduque Fame d'Vlysse y voltigeoit
cncore,oùilauroittasché dauoirsa cctnvnunicationi Apresrauoir dohc at-
tiréeàluy il ttnterrogeadeccqui sestoit passedçuantTroyc: &Vlysscluy
respondit sçauoir bien le tout, & en auoir trcs bonne souuenancc, mais qu il
ncluy vouîoit pas rcuelcr qisiiff cnrcccust quelquesalairc: desrccomman-
dations à sçauoir ôC loüangcs par (cs poesies : 5C des hymnes tesmoignans sa
XXx üj
par les autres. Carquc Prothesilausaitpeu cognoistre tout cclaapresestrc
deuenu demon,ce n'est pas merueillc : mais d’où peut cstre venuë à Homere
îa noticc d’£uphorbe,ny d’Hclenus,ny de Deiphobus: &C d’autre part de tant
d’illustres homes de l’armée Grecque qu'il recite en son Catalogue ? Prothe-
silaus dit quil nelcsa pas supposezne feints tels comme pourvnsubjet &
matiere d’escrire, ains n’a fait qu’au vray racoter tout ce qui aduint, en quoy
ii n’auroit changé que fbrt peu de cholès : ce qu’il monstre auoir fait cxpres-
sement pour rendre par là sa poësie plus variée êc deledableisi que ceux,dit-
il, luy semblent auoir eu fort bon iugement qui ont dit qu’Apollonluy auoit
di£té,&iln'auroit fait que l’escrire: car de cognoistre telles choses,c’c stplus-
tost le faiât dVn Dieu que d Jvn homme. Vtgn.Quclcs Dieux ne soiët les gui-
des&conduûeursdesPoëtesentousleurs chants,ilsFaduoiientasTezeux-
meimes,quand les yns inuoquent Calliope5les autres toutes les Musesdes au«
tres Apollon aucc elles pour assister à leurs discours: si que tant de belks cho«
sès nauroiët point est é dites d'Homere sans quelque diuine inipiration; mais
non pas qu il en ait esté endoftriné par Âpollon ny par ies Muses, Car Ho«
mere,afin que vous le sçachiez, Homere dy-ie qui nasquit Poëte, recitoit ses
poësies quelques 24. ans selon d aucuns, apres laguerre deTroye : les autres
cnmettent yj.alorsque les Atheniens enuoyerentvne coionieSCnouueatî ^dl^ emàt
peupiement enrioniedesaiîtres 160. tcllementqueluy ô^Hesiodeauroient
csté d vn mesme temps, §£ chanterent ensemble des vers en ia Chalcide: Ho- 1 h
mcre à sçauoir des deux A jax, ÔC commé ieurs soldats correspondoieot fort
bienàleur magnanimité &cffort: ScHefîode vnPoëmeàson frerePersés,
par oùiliexhortedetrauaiiler ôc vaquer aulabourage,afinquilnaitbcsoin *
de saide&C. secoursdaütruy, ôCnc souffrepointde necessitédu mangerny
dn boire: laquelle opinion semble à Prottesilaus la piùs vray-semblablc: ÔC y
adhere. Comme doncques ces deux Poetes' eulTent chanté vn hymnc de luy
au partir dlcy, monHeroë me demadaauqud des dcux ie donnois mavoix:
Moy me rctenant aü pire, caril aduint qu’il sy estoit à mon aduis lemieux
porté, Prothesilaus sousriant, 6C Panides, me va-ii i re, cn fit dc mesine : car
pstat Roy de la Cholcide qui est sur le dcstroit âc i l ’ 11 ripe*iliugea cnfaueur
d Hefîode,contre Homere:6C ce pource qu 11 auo t la barbe plusiongue que
Zby. Car Homere fut vn vray Poëtc, ÔC ses pocsies ssvn h6aie, mais lesnoms
des Heroes,Ieurs figures ÔC resièmbîaces, ÔC leurs iaids d aroiCSjil les recueih
lit çà 6C là par les villes dont chacun d eux auoir mené ies forces au lîege de
T roye : apres la destruftion de iaquelie ii vint en Grece,que ies choses qui c-
stoientaduenues cncevoyage nestoicnt pasencorc effacéesdelamemoire
cics personnes. Mais il fut encore inst rait de cela par vne autre voy eyôc cÔme
diuine outrelascience ordinaircdes hommes:car Prothesilaus dit qu Ho-
mcrenauigeaaussiàItaque,ayant cntcnduque Fame d'Vlysse y voltigeoit
cncore,oùilauroittasché dauoirsa cctnvnunicationi Apresrauoir dohc at-
tiréeàluy il ttnterrogeadeccqui sestoit passedçuantTroyc: &Vlysscluy
respondit sçauoir bien le tout, & en auoir trcs bonne souuenancc, mais qu il
ncluy vouîoit pas rcuelcr qisiiff cnrcccust quelquesalairc: desrccomman-
dations à sçauoir ôC loüangcs par (cs poesies : 5C des hymnes tesmoignans sa
XXx üj