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L' assiette au beurre: pamphlétaire, satirique et illustré — 8.1908-1909 (Nr. 365-417)

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No. 415 13 Mars 1909
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8o6



-- Je vous donne 5oo roubles pour établir un
laboratoire de bombes, et tâchez d’y faire entrer le
plus de monde possible.
2. — Lors de « l’expropriation » de la trésorerie de Mazo-
vietzk, 480.000 roubles tombèrent aux mains des révolu-
tionnaires ; mais cette fortune était constituée par des billets
de banque neufs. L’agent provocateur Plébinski porta ces
billets à Chéviakoff qui les lui changea, — bien qu’il connût
parfaitement leur provenance, — et Plébinski rapporta
fidèlement l’argent aux terroristes, leur inspirant ainsi une
grande confiance.
3. — Au mois d’avril 1906, au su de M. Chéviakoff,
quelques personnes avaient préparé une bombe avec l’aide
du provocateur Chtchyguelsky. Cela se passait aux environs
de Varsovie, à Vola ; on les arrêta. L’instruction démontra
que le plus grand coupable, dans cette affaire, était Chtchy-
guelsky ; le juge ordonna son arrestation ; mais la Sûreté
lui avait déjà délivré un faux passeport et répondit officiel-
lement que Chtchyguelsky était introuvable. Les autres
oomparses passèrent en jugement, furent condamnés à des
peines variant entre 8 et 15 ans de bagne. Pour cette affaire,
le traître reçut 100 roubles de gratification et le lieutenant-
colonel Chéviakoff fut promu au grade de colonel.
4. — L’agent provocateur Brodsky, revenant de Cracovie
avec des brochures subversives, chose dont Chéviakoff était
averti, fut arrêté à la frontière, par un garde qui ignorait sa
qualité d’agent secret, et mis à la disposition du juge d’ins-
truction. Mais le procureur général de Varsovie, M. Nabo-
koff, ayant appris le fin mot de l’affaire, fit une telle pression
sur les juges qu’il obtint comme toute condamnation le
mois de prison déjà subi préventivement.
Le mêmé Brodsky partit bientôt pour Pétersbourg et pé-
nétra dans l’organisation de combat des socialistes démo-

crates « majoritaires ». C’est comme membre de cette orga-
nisation qu’il apprit aux ouvriers du quartier de Narva l’art
de préparer les bombes. Tout cela, il le faisait au su du colonel
de gendarmes Guérasimoff, chef de la Sûreté politique de
Pétersbourg. Le même Brodsky alla, sur commission de
Guérasimoff et du capitaine Loukianoff, jouer un rôle assez
suspect dans l’affaire de dynamite de Koukolsky au cours
de laquelle onze socialistes démocrates étaient condamnés
en Finlande et livrés à la Russie.
5. — Le 11 décembre 1905, Chéviakoff reçut de Trépoff
un télégramme demandant d’arrêter immédiatement
toutes les forces révolutionnaires existantes. Ne possédant
aucune information pour ce faire et désirant, d’autre part,
exécuter l’ordre supérieur, Chéviakoff choisit les noms de
ceux qui figuraient dans de vieilles affaires, et, en y joignant
quelques noms nouveaux indiqués par la police, arrêta, au
petit bonheur, 257 personnes.
6- — Après l’affaire des 17 jeunes gens auxquels, pour
leur arracher des aveux, le policier Grune avait fait subir un
véritable torture d’une férocité inouïe, le journal du parti
socialiste polonais « Robotmk » prévint les autorités que,
si l’on ne cessait de martyriser les prisonniers, on recommen-
cerait le système de vengeance. En effet, bientôt après, la
menace se traduisit par une terreur systématique contre
les policiers. Voici lé résultat de l’œuvre de répression de la
révolte du quatuor Skalon, Meyer, Chéviakoff et Grune :
Au courant de l’année 1906, à Varsovie, 37 gendarmes,
56 policiers, 20 militaires furent tués; 12 gendarmes, 42 poli-

Dournovo. —Vous pouvez détruire toute la Russie,
pourvu que vous ne touchiez pas au palais impérial
et au ministère de l’intérieur.
 
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