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L' assiette au beurre: pamphlétaire, satirique et illustré — 8.1908-1909 (Nr. 365-417)

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No. 415 13 Mars 1909
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8o8

msoinu. siwsms

demment le « service » comme
son protecteur Zavarzine? II
se spécialisa dans la [provo-
cation de révoltes à main
armée. Il organisa à Navominsk
une'! révolte : un des ^révoltés
■J l
fut tué, les autres furent li-
vrés a un' conscil de [guerre-
De semblables révoltes, pré¬
parées par le même Saukovsky,
ont eu lieu à[[Nivky, Tchens-
tochova et Bendine ; au cours
de cette dernière affaire, 4
ouvriers périrent, 4 autres
furent traduits en conseil de
guerre ; Saukovsky prit part à
l’affaire comme agent, comme
témoin et comme accusé. Pour
ces prouesses, les capitaines
Moneff et Feodoroff furent
gratifiés de médailles.
13. —Lelieutenant Choultz,
qui avait été le premier à
instruire cette affaire, trouva
que le principal coupable était
Saukovsky et refusa de conti¬
nuer l’instruction d’une affaire
ayant des origines nettement
provocatrices. Malgré .cela, le
procès vint devant le conseil
de guerre.
14. — Goutovsky, Piavloky,
Saukovsky et un surveillant
de la Sûreté s’étant déguisés, un soir, en policiers, ont accom-
pli sous le prétexte d’une « perquisition politique » 14 extor-
sions et autres pillages. Sur cette affaire, le commissaire de
en son temps un rapport au
Mais la grande passion
de Zavarzine était de
fomenter des procès de
bombes-. A cette fin, il
alloua 200 roubles par
mois au provocateur
Plébinsky et le chargea
d’aménager un labora-
toire de bombes. Mais le
provocateur, n’ayant pas
réalisé les espérances de
l’ardent capitaine, fut
rétrogadé et remis à ses
premiers gages de 100

roubles. Dans l’espace de deux
mois, Zavarzine avait eu le
temps de se distinguer d’une
telle façon que, le 6 décembre,
il fut promu, par décret im-
périal, au grade de lieutenant-
colonel « en récompense de
services très particuliers ».
15. — Les agents de la sû-
reté de Tiflis, en dehors de la
provocation politique, émet-
taient de faux billets de banque.
Au Département de la police se
trouvent les actes de l’instruc-
tion à laquelle on a procédé à
cette occasion.
16. —■ Au commencement
de l’année 1907, se trouvait
au service de la Sûreté de
Pétersbourg l’agent provoca-
teur Yankel Levenberg, déser-
teur, polygame et faussaire.
Pour toutes ces affaires, Le-
venberg était recherché par la
police criminelle, et le Dépar-
tement de la police savait
très bien où il était.
17. — En 1905, des agents
du Département de la police,
Miednikoff et Loutzenko, de
concert avec les provocateurs
Aysenliste, Chwartz et deux
fonctionnaires de la sûreté
de Varsovie, Yakovleff et Goudison, préparaient un attentat
contre le chef de la même sûreté, le capitaine Peterson et
contre le gouverneur général Maximovitch, uniquement
parce qu’ils voulaient se débarrasser de Peterson.
Cette brève énumération pourrait se prolonger indéfini-
ment — mais à quoi bon ? — Ces exemples ne suffisent-ils
pas à montrer tout ce qu’a d’odieux le système des provo-
cations policières ?
Pour terminer, il ne me reste plus qu’à ajouter quelques
mots sur les agents provocateurs juifs.
M. Makaroff, sous-secrétaire au ministère de l’intérieur,
parlant dernièrement devant la Douma, provoqua les rires
approbatifs de la droite, en parlant de « Gramm, ce Juif, ce
professionnel de la contrebande et patron d’une maison pu-
blique... » M. Makaroff, évidemment, voulait dire que le
ministère de l’intérieur ne se servait pas de personnes de
ce genre.
Monsieur Makaroff, c’est là un pur mçnsonge !
Si vous l’ignorez, permettez-moi de vous rappeler que le

En Russie, il fauttoujours une tragédie pour
servir de rideau à une farce policfère.


police Zakharoff a rédigé
nom des victimes.
 
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