DOI issue:
No. 416 20 Mars 1909
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.43983#0826
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tout ce qu’ils veulent sans payer l’octroi, sachant bien qu’un contrôle
régulièrement sérieux aurait pour résultat d’enrayer la circulation.
Redoutant un retard, un interrogatoire de commissariat de police,
ou l’effraction d’un peu de son intimité, l’homme le plus honnête,
mais pressé, se joint au professionnel de la fraude. La concurrence
l’y amène quelquefois.
Les procès-verbaux prouvent que des conseillers municipaux,
des maires même sont parmi les fraudeurs. Certains employés d’Octroi
couvrent les petits. Les gros sont du ressort des préposés de l’Octroi,
trop souvent victimes douloureuses, martyrs, hélas, qu’aucune reli-
gion ne canonisera et qui, devant tout aux puissants du jour ou de
la veille, doivent prévoir ceux du lendemain.
Dans les cas trop nombreux de mortalité infantile causés par des
falsifications de denrées, établissez la part de l’Octroi ! Ce n’est pas
la seule façon dont l’Octroi nuit à la santé publique dans les grandes
villes, surtout à Paris. Les villes à octrois s’augmentent en hauteur
plutôt qu’en étendue, s’hypertrophient en surpopulation malsaine-
Il en résulte une diminution dans les forces de circulation qui, dans
toute ville libre, par des moyens appropriés, entraînent l’ouvrier
vers les banlieues propices à la reconstitution de l’énergie, grâce à de
meilleures conditions de repos.
En 20 ans, les octrois se sont élevés de 29 %, les salaires de 16,30 %
seulement. La même disproportion, par rapport à l’octroi, existe
relativement aux salaires, des villes et à ceux des campagnes.
Alors qu’on s’efforce de rendre plus rapides et moins onéreux les
moyens de communications, à l’aide des chemins de fer, ponts, routes
et canaux, on maintient, quand on ne renforce, pas, ce reste de péage,
ce pont-levis qu’est l’Octroi. A tous les passages, ouverts et entre-
tenus à l’aide de tant de millions, se dressent des écriteaux, où sont
ces mots : « On ne passe pas ».
\ *
Paris a une telle importance dans la consommation des richesses
Dessin de BERNARD
— Ce qu’il y a de chic, dans les colis postaux, c’est que l’octroi peut les perdre ou les abîmer...
c’est le chemin de fer qui les remplace ou qui paie les dégâts.
tout ce qu’ils veulent sans payer l’octroi, sachant bien qu’un contrôle
régulièrement sérieux aurait pour résultat d’enrayer la circulation.
Redoutant un retard, un interrogatoire de commissariat de police,
ou l’effraction d’un peu de son intimité, l’homme le plus honnête,
mais pressé, se joint au professionnel de la fraude. La concurrence
l’y amène quelquefois.
Les procès-verbaux prouvent que des conseillers municipaux,
des maires même sont parmi les fraudeurs. Certains employés d’Octroi
couvrent les petits. Les gros sont du ressort des préposés de l’Octroi,
trop souvent victimes douloureuses, martyrs, hélas, qu’aucune reli-
gion ne canonisera et qui, devant tout aux puissants du jour ou de
la veille, doivent prévoir ceux du lendemain.
Dans les cas trop nombreux de mortalité infantile causés par des
falsifications de denrées, établissez la part de l’Octroi ! Ce n’est pas
la seule façon dont l’Octroi nuit à la santé publique dans les grandes
villes, surtout à Paris. Les villes à octrois s’augmentent en hauteur
plutôt qu’en étendue, s’hypertrophient en surpopulation malsaine-
Il en résulte une diminution dans les forces de circulation qui, dans
toute ville libre, par des moyens appropriés, entraînent l’ouvrier
vers les banlieues propices à la reconstitution de l’énergie, grâce à de
meilleures conditions de repos.
En 20 ans, les octrois se sont élevés de 29 %, les salaires de 16,30 %
seulement. La même disproportion, par rapport à l’octroi, existe
relativement aux salaires, des villes et à ceux des campagnes.
Alors qu’on s’efforce de rendre plus rapides et moins onéreux les
moyens de communications, à l’aide des chemins de fer, ponts, routes
et canaux, on maintient, quand on ne renforce, pas, ce reste de péage,
ce pont-levis qu’est l’Octroi. A tous les passages, ouverts et entre-
tenus à l’aide de tant de millions, se dressent des écriteaux, où sont
ces mots : « On ne passe pas ».
\ *
Paris a une telle importance dans la consommation des richesses
Dessin de BERNARD
— Ce qu’il y a de chic, dans les colis postaux, c’est que l’octroi peut les perdre ou les abîmer...
c’est le chemin de fer qui les remplace ou qui paie les dégâts.