DOI Heft:
No. 416 20 Mars 1909
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de Soulager de toute taxe les objets indispensables à la vie. En effet,
ces sortes d’impôts attaquent l’existence même de ceux qui les payent,
et leur suppression peut être comptée parmi les pincipaux moyens de
procurer à un pays les deux biens qui sont les plus utiles dans l’ordre
matériel : l’accroissement des forces de la production, et le dévelop-
pement du bien-être des classes laborieuses.
Ce déjeuner franc d-impôt, les Anglais l’ont presque obtenu. Et
nous, qu’avons-nous fait dans ce sens ? De rares, de timides efforts,
suivis de reculs qui nous ramenaient en arrière du point de départ.
Ne sommes-nous plus capables que de modeler des nuages ? La froide
clairvoyance ne franchira-t-elle pas le détroit ? Cessant pour un
instant les déclamations qui nous font tant lever la tête, et nous
inspirant de la ligue fameuse, abaissons nos regards vers cette femme
qui, entourée de son mari et de ses enfants, vient d’acheter les trois
portions nécessaires à leur subsistance. Combien en rapporte-t-elle ?
Deux : L’Octroi lui a pris l’autre.
>» *
4* *■
Jamais a aucune epoque la science n a mieux rempli le temps,
aidé davantage l’industrie à l’économiser à l’égal d’une pièce de
monnaie. Jamais aussi la promptitude dans la livraison des produits
fabriqués n’a contribué plus fortement au succès des affaires. Que
penserait le lecteur, si nous lui disions ; que tous ces efforts vont en
partie se briser aux barrières de l’Octrôi, que des denrées, venues de
toutes les régions de la France, mettent pour aller des gares parisiennes
aux Halles centrales, distantes de 1.500 à 2.000 mètres, plus de temps
que pour venir de la Manche ou de l’Orléanais ?
Cette lenteur s’étend aux colis postaux. Ah ! ah ! je comprends,
dites-vous, pourquoi ils me parviennent souvent allégés. — Avez-
vous remarqué aussi qu’ils sont quelquefois défraîchis ? — Mon
fournisseur est sans soins, malpropre, répondez-vous. — Non, il
s’efforce de vous satisfaire. Dans ce jeu admirable des échanges où
les deux parties réalisent un bénéfice certain, votre fournisseur a mis
Dessin de VILLEMOT
— C’est bien vrai, la petite dame, que vous n’avez rien à déclarer ?
de Soulager de toute taxe les objets indispensables à la vie. En effet,
ces sortes d’impôts attaquent l’existence même de ceux qui les payent,
et leur suppression peut être comptée parmi les pincipaux moyens de
procurer à un pays les deux biens qui sont les plus utiles dans l’ordre
matériel : l’accroissement des forces de la production, et le dévelop-
pement du bien-être des classes laborieuses.
Ce déjeuner franc d-impôt, les Anglais l’ont presque obtenu. Et
nous, qu’avons-nous fait dans ce sens ? De rares, de timides efforts,
suivis de reculs qui nous ramenaient en arrière du point de départ.
Ne sommes-nous plus capables que de modeler des nuages ? La froide
clairvoyance ne franchira-t-elle pas le détroit ? Cessant pour un
instant les déclamations qui nous font tant lever la tête, et nous
inspirant de la ligue fameuse, abaissons nos regards vers cette femme
qui, entourée de son mari et de ses enfants, vient d’acheter les trois
portions nécessaires à leur subsistance. Combien en rapporte-t-elle ?
Deux : L’Octroi lui a pris l’autre.
>» *
4* *■
Jamais a aucune epoque la science n a mieux rempli le temps,
aidé davantage l’industrie à l’économiser à l’égal d’une pièce de
monnaie. Jamais aussi la promptitude dans la livraison des produits
fabriqués n’a contribué plus fortement au succès des affaires. Que
penserait le lecteur, si nous lui disions ; que tous ces efforts vont en
partie se briser aux barrières de l’Octrôi, que des denrées, venues de
toutes les régions de la France, mettent pour aller des gares parisiennes
aux Halles centrales, distantes de 1.500 à 2.000 mètres, plus de temps
que pour venir de la Manche ou de l’Orléanais ?
Cette lenteur s’étend aux colis postaux. Ah ! ah ! je comprends,
dites-vous, pourquoi ils me parviennent souvent allégés. — Avez-
vous remarqué aussi qu’ils sont quelquefois défraîchis ? — Mon
fournisseur est sans soins, malpropre, répondez-vous. — Non, il
s’efforce de vous satisfaire. Dans ce jeu admirable des échanges où
les deux parties réalisent un bénéfice certain, votre fournisseur a mis
Dessin de VILLEMOT
— C’est bien vrai, la petite dame, que vous n’avez rien à déclarer ?