T YPOGRAPHIQUES. 285
Peu s’en faut que 1’Anonyme ne veujlie enco-
re interesser dans ses fureurs,- les Anglois, &
comme Philosophes, & comme Anglois. J’ai re-
proche legerement & en peu de mors ä cette Na-
tion, non pas de inanquer de grands Philoso-
phes , mais d’avoir des prejuges d’amour propre
trop excluhss; & ce reproche n’esl; point une in-
jure. D’ailleurs il ne s’agit dans ce morceau de
mon Discours que du droit des gens, qui fair
partie de la Philosophie naturelle, qu’on n'ap-
prend point dans des Siemens de Geometrie, ni
dans des calculs d’Algebre; de cette Philosophie
dont les Loix & les devoirs sont sacres parmi
routes les Nations du monde, malgre les diffe-
rences de climats, de meeurs, de Religion, &
d’interets; de cette Philosophie qui devroit pr£-
lider au Conseil des Rois, ä Padministration des
R6publiques, au Gouvernement de tous les hom-
mes, ä leurs conventions, a leurs traites, ä leurs
guerres memes; de cette Philosophie en un mot
qui est fort an - dciliis de l’ciprit, des connoisfan-
ces, de du raisonnetnent de F Anonyme.
Un Francois a pü dire, sans decrier les Philoso-
phes Anglois, que l’Anglcterre a cxerce des hos-
tilitcs contre la France, a fait sür nous des pri-
ses de Vailseaux & des usurpations de territoires,
avant que la rupture eüt ete declarce entre les
deux Nations. Ce seroit une atteintc au droit
des gens de la part des Anglois , quand meine
leurs pretentions seroient auih sondees qiselles
sont illegitimes. Les Romains ne commencoicnr
Peu s’en faut que 1’Anonyme ne veujlie enco-
re interesser dans ses fureurs,- les Anglois, &
comme Philosophes, & comme Anglois. J’ai re-
proche legerement & en peu de mors ä cette Na-
tion, non pas de inanquer de grands Philoso-
phes , mais d’avoir des prejuges d’amour propre
trop excluhss; & ce reproche n’esl; point une in-
jure. D’ailleurs il ne s’agit dans ce morceau de
mon Discours que du droit des gens, qui fair
partie de la Philosophie naturelle, qu’on n'ap-
prend point dans des Siemens de Geometrie, ni
dans des calculs d’Algebre; de cette Philosophie
dont les Loix & les devoirs sont sacres parmi
routes les Nations du monde, malgre les diffe-
rences de climats, de meeurs, de Religion, &
d’interets; de cette Philosophie qui devroit pr£-
lider au Conseil des Rois, ä Padministration des
R6publiques, au Gouvernement de tous les hom-
mes, ä leurs conventions, a leurs traites, ä leurs
guerres memes; de cette Philosophie en un mot
qui est fort an - dciliis de l’ciprit, des connoisfan-
ces, de du raisonnetnent de F Anonyme.
Un Francois a pü dire, sans decrier les Philoso-
phes Anglois, que l’Anglcterre a cxerce des hos-
tilitcs contre la France, a fait sür nous des pri-
ses de Vailseaux & des usurpations de territoires,
avant que la rupture eüt ete declarce entre les
deux Nations. Ce seroit une atteintc au droit
des gens de la part des Anglois , quand meine
leurs pretentions seroient auih sondees qiselles
sont illegitimes. Les Romains ne commencoicnr