Annales typographiques pour l'Allemagne (3.1762) [VD18 90309960]

TYPOGRAPHIQUES. 131
race, jage le plus exaclement de Lucilius. Ii
nie Ibfiir que Qiiintilien propose deux extremites,
qu’il desaprouve egalement, l’admiration ou*
tree de quelques partisans de Lucilius öc le trop
grand rnepris qu‘Horace faisoit de ce Pocte. Si
le sentiment d Horace a cte, comme M. D. le lui
attribue , qu’il y a plus de bon que de mauvais
dans les Satires de Lucilius, Sc s’il estoit vray
encorc que Qjdutilien eüt donne le meme lens
aux paroles d’Horace, comment seroit-il possible
qu il eüt oppose un jugement si modere, ou plu-
t6t, li avantageux, ä l’attachement excessis
qu’on avoit pour Lucilius? 11 est donc vray-iem-
blable qu’il a cru, qu 'Horace etoit alle plus loin,
Sc que les Satires de Lucilius lui avoient paru
pleines de choses, que l’Auteur eüt bien fait de
lupprimer. On a de la peine a comprendre, que
M. D. ait pu voir autre chose dans les paroles de
Qjiintilien, qu’xl lui a plu neantmoins de tra-
duire de cette maniere ; Four moy, je fuis außi
eloigne de kur sentiment, que de celui d’Horace, qui
dit que les Berits de Lucilius sont des eaux coulantes
bourbeußs, d’oü l’on peut pourtant tirer quelque
chofe de bon. Oü est ce pourtant, dans Quintilien ?
Quelle marque de limitation y voit on ? II n’ex-
ceptepas, ü joint. II expliqut fluere lutulentum,
par ej'je quod tollerepossis. Horace n’avoit mis, ni,
Et, ni, tarnen, ou quamvis. Si Qjiintilien a cru
qu Horace avoit einploye tollere cn bonne part, il
devoit mettre, elfe tarnen aliquid quod tollere pos-
fis, non pas, rd ejfe aliquid. Il est donc clair
qu‘il accuse Horace d’avoir mal juge de Lucilius,
quand il a dit qu’il y avoit dans ses Ouvrages
quantite de Qhoses ä retrancher, Car il faut re-
I 2 rnar-