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restait encore un magnifique clocher du XIIIe siècle, l'un
des plus anciens de la vallée. En 1873, Victor Jacquemoud,
de feu Nicolas, surnommé La Grenade, étant devenu pro-
priétaire de ce prieuré , lors de la vente des biens ecclé-
siastiques, manifesta l'intention d'abattre le clocher. Je fis
de suite part au Ministre de l'Instruction publique de ce
sinistre projet. S. E. m'autorisa à offrir la somme de 2000
francs au susdit Jacquemoud, à condition de conserver le
clocher. Mal conseillé par son beau-père Antoine Tisseur
d'Arvier, surnommé Fracasse, il reçut avec dédain cette
offre et renversa l'antique monument qui ne le gênait au-
cunement, dans l'espoir, dit-on, de trouver sous ses fon-
dements un riche trésor.
J'ai cru opportun de signaler ces faits pour_ flétrir l'igno-
rance ou la sotte cupidité, que sais-je, des auteurs de ce
vandalisme.
Château de S1 Pierre. — Du milieu d'une verte prairie
s'élève un rocher en forme de cône tronqué. A son flanc
inférieur est adossé le presbytère; plus haut, l'église avec
son clocher élancé. Au sommet sur le plan du cône, se
dressent les constructions imposantes du château des sei-
gneurs de S Pierre. Cette famille y faisait déjà sa demeure
au XIe siècle. Le membre le plus ancien de cette maison
est Albert de S1 Pierre. Jacques en a été le dernier rejeton
mâle. Sa fille unique, Guillaumine, épousa, en 1520, Jean
Vulliet, gentilhomme de Savoie, premier secrétaire du duc
Charles-le-Bon. Vulliet, à la mort de son beau-père, reçut
en 1529, de son auguste maître, l'investiture du fief de
S1 Pierre. Un de ses descendants, Jean Pierre, étant sans
héritiers, vendit ses terres et son château à Pierre Léonard
Roncas qui fut longtemps premier ministre du duc de Sa-
voie. P. Léonard, et surtout son fils Philibert possesseur
restait encore un magnifique clocher du XIIIe siècle, l'un
des plus anciens de la vallée. En 1873, Victor Jacquemoud,
de feu Nicolas, surnommé La Grenade, étant devenu pro-
priétaire de ce prieuré , lors de la vente des biens ecclé-
siastiques, manifesta l'intention d'abattre le clocher. Je fis
de suite part au Ministre de l'Instruction publique de ce
sinistre projet. S. E. m'autorisa à offrir la somme de 2000
francs au susdit Jacquemoud, à condition de conserver le
clocher. Mal conseillé par son beau-père Antoine Tisseur
d'Arvier, surnommé Fracasse, il reçut avec dédain cette
offre et renversa l'antique monument qui ne le gênait au-
cunement, dans l'espoir, dit-on, de trouver sous ses fon-
dements un riche trésor.
J'ai cru opportun de signaler ces faits pour_ flétrir l'igno-
rance ou la sotte cupidité, que sais-je, des auteurs de ce
vandalisme.
Château de S1 Pierre. — Du milieu d'une verte prairie
s'élève un rocher en forme de cône tronqué. A son flanc
inférieur est adossé le presbytère; plus haut, l'église avec
son clocher élancé. Au sommet sur le plan du cône, se
dressent les constructions imposantes du château des sei-
gneurs de S Pierre. Cette famille y faisait déjà sa demeure
au XIe siècle. Le membre le plus ancien de cette maison
est Albert de S1 Pierre. Jacques en a été le dernier rejeton
mâle. Sa fille unique, Guillaumine, épousa, en 1520, Jean
Vulliet, gentilhomme de Savoie, premier secrétaire du duc
Charles-le-Bon. Vulliet, à la mort de son beau-père, reçut
en 1529, de son auguste maître, l'investiture du fief de
S1 Pierre. Un de ses descendants, Jean Pierre, étant sans
héritiers, vendit ses terres et son château à Pierre Léonard
Roncas qui fut longtemps premier ministre du duc de Sa-
voie. P. Léonard, et surtout son fils Philibert possesseur