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https://doi.org/10.11588/diglit.24003#0049
Etat actuel du Louvre. — Nouveaux projets pour son achèvement
Dans un temps très-rapproché de celui où nous vivons, la demeure des
rois, le Louvre, devint un asyle pour les artistes. Des Peintres distingués
obtinrent, soit des Gouverneurs du Louvre, soit des Surintendans des bâti-
mens royaux, l'autorisation d'établir des ateliers dans les salles inhabitées
de ce palais. De pareilles faveurs n'étoient accordées d'abord que pour un
temps, que pour exécuter, par exemple, des tableaux demandés par le
Gouvernement : bientôt on les obtint pour la vie entière 3 et ce ne fut plus
des ateliers seulement qu'on y forma 3 on se fabriqua, dans les longues et
vastes galeries, de véritables appartemens. Comme c'étoit un honneur d'ha-
biter le Louvre, les demandes de logemens dans ce palais se multiplièrent
tous les jours : l'autorité, qui ne vouloit d'abord les accorder qu'au talent,
fut souvent obligée de céder à l'importunité ou à de puissantes recomman-
dations. On vit aussi des hommes, qui n'avoient d'autres titres à faire valoir
que l'avantage d'occuper à la Cour quelque place inutile, obtenir ces loge-
mens qui sembloient avoir été d'abord uniquement destinés à ceux qui
tenoient le premier rang dans les arts j enfin, le Louvre se remplit insensi-
blement d'artistes de toute espèce, de quelques hommes de lettres et de
courtisans. Une ville entière fut construite dans ses galeries, qui rétrécies,
coupées par des constructions de tout genre, n'offrirent bientôt plus que
d'obscurs et tortueux corridors, dans lesquels il auroit fallu le fil d'Ariane
pour ne pas s'égarer.
Cependant on y laissa toujours quelques établissemens publics, tels que
l'Académie française, celle des Sciences, celle des Inscriptions, et enfin
celles de Peinture et d'Architecture. Ces corps y tenoient leurs séances par-
ticulières et publiques ) et c'est ce qui a conservé dans le Louvre quelques
Dans un temps très-rapproché de celui où nous vivons, la demeure des
rois, le Louvre, devint un asyle pour les artistes. Des Peintres distingués
obtinrent, soit des Gouverneurs du Louvre, soit des Surintendans des bâti-
mens royaux, l'autorisation d'établir des ateliers dans les salles inhabitées
de ce palais. De pareilles faveurs n'étoient accordées d'abord que pour un
temps, que pour exécuter, par exemple, des tableaux demandés par le
Gouvernement : bientôt on les obtint pour la vie entière 3 et ce ne fut plus
des ateliers seulement qu'on y forma 3 on se fabriqua, dans les longues et
vastes galeries, de véritables appartemens. Comme c'étoit un honneur d'ha-
biter le Louvre, les demandes de logemens dans ce palais se multiplièrent
tous les jours : l'autorité, qui ne vouloit d'abord les accorder qu'au talent,
fut souvent obligée de céder à l'importunité ou à de puissantes recomman-
dations. On vit aussi des hommes, qui n'avoient d'autres titres à faire valoir
que l'avantage d'occuper à la Cour quelque place inutile, obtenir ces loge-
mens qui sembloient avoir été d'abord uniquement destinés à ceux qui
tenoient le premier rang dans les arts j enfin, le Louvre se remplit insensi-
blement d'artistes de toute espèce, de quelques hommes de lettres et de
courtisans. Une ville entière fut construite dans ses galeries, qui rétrécies,
coupées par des constructions de tout genre, n'offrirent bientôt plus que
d'obscurs et tortueux corridors, dans lesquels il auroit fallu le fil d'Ariane
pour ne pas s'égarer.
Cependant on y laissa toujours quelques établissemens publics, tels que
l'Académie française, celle des Sciences, celle des Inscriptions, et enfin
celles de Peinture et d'Architecture. Ces corps y tenoient leurs séances par-
ticulières et publiques ) et c'est ce qui a conservé dans le Louvre quelques