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jo CEREMONIES, MŒURS ET COUTUMES
jusqu'à Abraham, ôc ensuite jusqu'à Moïse. La plupart des Docteurs , sur-tout parmi les
Juifs, ne doutent pas que cette première Religion n'ait été altérée principalement dans la
branche de G«»;mais tous conviennent qu'elle conserva toute fa pureté dans celle de Seth.
Quoiqu'on ne puisse pas spécisier au juste le nombre des préceptes que contenoit la Reli-
gion naturelle, il eft bien sur que celui d'adorer le premier Etre, de le fervir ôc de l'aimer ,
étoit le premier & le plus considérable : mais comme ce culte pouvoit être uniquement in-
térieur , & qu'il salloit à l'homme quelques pratiques ôc quelques cérémonies extérieures ,
qui fuisent les marques ôc les preuves de ce même culte, on ne doute pas que le facri-
sice n'en ait sait partie , ÔC n'ait été ordonné à Adam, tant pour ce qui regarde la nature de
cet a&e de Religion , le choix des choses que le Souverain Etre vouloit lui être préfen-
tées, que pour la sorme ôc les pratiques qui dévoient l'accompagner. Car on ne conçoit pas
comment sans révélation l'homme auroit pu connoître , que c'étoit de cette manière que
Dieu vouloit être honoré. Or il eft certain que c'est par le sacrifïce qu'a commencé la
pratique extérieure de la Religion naturelle, puifque la première sois qu'il en eft parlé dans
l'Ecriture feinte , il s'agit des facrisices à'Abel ôc de Caïn, dont l'un osfrit au Seigneur les
prémices de fes Fruits, & l'autre celles de ses Troupeaux.
Noe dont le Père Lantech avoit vu le premier homme, reçût le précieux dépôt de cette
première Religion ; ôc au sortir de l'Arche, il en pratiqua la principale cérémonie dans
le facrifïce des animaux purs qu'il ossrit à celui, qui en fignalant fa vengeance contre le
Genre humain qui avoit porté la corruption des moeurs à fon dernier comble, avoit en
même tems sait paroître fa bonté & sa miféricorde envers lui ôc fa famille. Les Enfans de
ce Patriarche, fur-tout ceux qui defeendoient de Sem, conferverent ausïî les mêmes pré-
ceptes ôc les mêmes Cérémonies Religieufes, ôc les tranfmirent à Abraham dans le tems
que l'Idolâtrie avoit déjà commencé à la corrompre.
Celui-ci que Dieu avoit choifi pour être le Père des Croïans, sut honoré de nouvelles
révélations, ôc reçut de nouveaux préceptes. Retiré de la ville d'Ur dans la Chaldée où
regnoit l'Idolâtrie, il pasfa l'Euphrate pour venir dans la Méfopotamie, où il s'établit pour
quelque tems à Chaaran, d'où il fortit encore apparemment pour la même raifon, ôc alla
dans le pais de Canaan. Ce fut là qu'il reçut de nouvelles révélations , ôc en particulier
celle par laquelle Dieu promit à fa poftérité tout ce beau pais, où il ne devoit pendant
fa vie que voiager. Dieu lui révéla même d'une manière plus claire ce qu'il avoit déjà
révélé à Adam fur tout ce qui regardoit la venue du Meffie : révélation que les plus sça-
vans Interprètes croient de concert avoir été renfermée dans ce que Dieu dit à Adam après
fa chute, au fujet du ferpent dont la femme devoit un jour écrafer la tête; mais cette con-
folante promefse fut dévoilée d'une manière plus particulière à Abraham dans l'endroit, où
Dieu lui apprit que toutes les Nations du monde feroient bénies dans fa poftérité. C'eft-
là ce jour du Seigneur qu'il vit avec des tranfports de joie, comme Jefus-Chrift le dit lui-
même (a) vida & gavifus eft; ai c'eft la foi qu'il eut à cette révélation, qui fuivant S. Paul,(£)
lui fut imputée àjuftice. Ce même Patriarche reçut en différens tems, foit en fonge, ou de
quelqu'autre manière, plufieurs révélations qui fervirent à augmentet les pratiques de cette
première Religion. Ainfi après avoir examiné quelle étoit la foi de ce Patriarche, il faut
voir maintenant en quoi consiftoit le culte qu'il rendit à Dieu.
Comme la manière de servir le Seigneur en ce tems-là consiftoit à lui osfrir des sacrisi-
ces, Abraham en continua l'usage. Nous apprenons en effet par l'Ecriture fainte que dans
tous les évenemens de sa vie, principalement après les révélations, il élevoit desAutels,
pour immoler des victimes à celui qui l'honoroit d'une protection ausfi particulière. Ses
Ensans & fes Defcendans imitèrent fa conduite , jufqu'à Moïfe, qui reçut de Dieu la Loi, ÔC
preferivit aux Ifraélites tout ce qui regardoit fur-tout l'acte de Religion dont nous venons
de parler, confervant les anciens ufàges pratiqués depuis Adam, ôc en ajoutant une infi-
nité de nouveaux, pour éloigner ce Peuple, dont il étoit le conducteur, de l'Idolâtrie qui
de fon tems avoit couvert toute la face de la terre. C'eft ainfî que la première Religion
du monde pafsa de main en main jufqu'à ce faint Législateur, ôc sut incorporée , fi j'ofe me
fervir de ce terme , dans la loi écrite qui en retint tout l'essentiel. Mais il faut développer
encore davantage ce qui regardoit ces pratiques Religieuses, dont la plupart fe conferve-
rent au milieu même du Paganifme.
Remarquons d'abord que suivant les plus fçavans Auteurs, la Sacrisicature, ou pour par-
ler plus jufte, le Sacerdoce appartenoit à l'aîné de chaque samille. Avant que le Taberna-
cle fut confirait, on facrifioit sur des Autels particuliers & dans les hauts lieux ; & le plus
ancien de chaque samille offrait les facrifices. Le Père faifoit la forMion de Sacrificateur ou de
Prêtre ; ce qui se pratiquoit de cette manière.
i.Lorsque les enfans d'une famille dévoient ofsrir quelque facrisice, le père saisoit la
sonction de Sacrisicateur, ou de Prêtre.
• (<0 i. S.Jean, Ch. 8. (fc) Hebr. Ch. it.
 
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