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RELIGIEUSES DES JUIE& 79
ce qui l'a Fait appelles MoïTe l'Egyptien. Il y acquit la saveur du Sultan Àlsadel, sils de
Saladin, qui le choisit pour fon Médecin ; ce qui lui attira la jalousie des Médecins Egyp-
tiens. Ils l'obligèrent à boire un poison , qu'ils lui préfenterent, persuadés que l'habileté de
'Maimonides succomberoit à la sorce du venin. Il l'avala fans danger, parce qu'il avoit lé
contre-poison, ôcsit au contraire crever dix de ces Médecins, en les forçant à leur tour
de subir ce qu'ils avoient exigé de lui. Il sut enfuite accusé d'avoir attenté à la vie du Sul-
tan. On lui ordonna de se couper les veines : mais il sauva sa vie par une veine inconnue
à tout autre qu'à lui, Ôc qu'aucun de nos habiles Anato milles n'a découverte depuis. Tant
que cette veine n'eft pas ouverte, l'efsufion entière dufang ne fçauroit fe faire. Il mourut au
commencement du treizième siécle, ôc ordonna qu'on l'enterrât à Tiberias, où fes An-
cêtres avoient leur fépulture. Un grand nombre d'Egyptiens ôc de Juifs grofïirent la pompe
Funèbre jusques dans la Terre feinte : mais une troupe de voleurs aiant attaqué le convoi,
on prit la fuite ; on abandonna le corps du Docleur, que les voleurs voulurent jetter
dans la Mer : mais ces miférables > qui ne fçavoient pas qu'ils avoient asfaire à un Saint, né
purent venir à bout de le foulever. Trente hommes y sirent inutilement leurs efforts.
Le Rabbin Juda le pieux vivoit dans le douzième fiécle, 6c penfa mourir avant que de
naître* (a) Un chariot de foin alloit écrafer celle qui le portoit dans fon fein , ôc qui mal-
heureusement fe trouvoit engagée entre le chariot ôc une muraille. Dieu ordonna à la mu-
raille de fe retirer, en forte que la femme enceinte fe pût nicher dans l'enfoncement.
Les Juifs honorent la mémoire de leurs Saints ôc de leurs Martyrs par une efpéce dé
Diptiques, qui font aujourd'hui en ufage dans quelques Païs > fur-tout en Hollande. On y
trouve un IfacCaftro de Tartas, que les Portugais brûlèrent vif à Lisbonne en 1647. & qui
fouffrit ce supplice avec beaucoup de confiance. Les Juiss à'Amfierdam le regardent comme
Un Saint. On trouve encore dans ce Catalogue un Médecin, nommé Sylva, qu'on avoit
tenu prifonnier à Lima l'efpace de treize ans, & que les Efpagnols voulurent aussi brûler :
mais une tempête violente éteignit le feuj & renverfa la maifon où il avoit été condamné»
Les Indiens mêmes furent étonnés de ce prodige, ôc avouèrent que jamais ils n avoient
rien vu de femblable. Les chaînes tombèrent des pieds ôc des mains d'urt autre qu'on brû-
loir en Portugal; ôc il eut le bonheur de fe sauver-, ou plutôt de difparoître , avec le fe>
cours d'une puilfance invifible ; ce qui fît dire aux Bourreaux , que le Diable l'avoit en-
levé. Un Dom Lopez de Ver a , qui fe sit Juis, ôc s'appella enfuite Juda le Croiant, fousfrit
le supplice du feu avec une fermeté fi grande , ôc des afsurances fi fortes de son falut éter-
hel, que fes Juges en furent presque déconcertés. Le Ches de l'Inquifition sut obligé d'a-
Vonex,qu'il ri avoit jamais vu des desirs fi ardens de mourir, une ajjurance si grande defon salut,
& une sermeté fi parsaite , que celle de ce jeune garçon qui étoit à la fleur de son âge. Almeyda,
sut brûlé à Compostelle en 165 5". Mines à Cordouë. L'an 1680. on sit un Acte de Foi à
Madrit, par lequel périrent sept personnes. Trois autres surent brûlées deux ans après à
Lisbonne par un semblable jugement. Les Rabbins disent que Dieu le permet, parce qu'il
Veut avoir dans tous lesfiécles, ôcdans toutes les Nations, des témoins irréprochables de
son Unité. Au contraire nous tirons de ces exemples cette conféquence évidente poux
tout homme qui sait gloire d'être Chrétien ; que le sanatifme, la sougue, l'opiniâtreté „
l'hypocrisie, ne sont point le sceau de la vérité ; ôc que c'est la cause qui sait le Martyr , &
non pas la peine. Donnons encore quelques exemples des Saints de l'Eglife Juive ôc de
de leurs miracles*
Jochanan vivoit dit tems de l'Empereur Vespasien. Il étoit d'une pureté exemplaire. Il
observoit d'être au moins à quatre coudées d'une Maison d'Oraison , quand il étoit oblige
de saire de l'eau. Il célébroit avec dévotion les jours de Fêtes ; ôc pour mieux solemnifer
le Sabbat, il bûvoit jusqu à l'yvreffe. On n'a point de peine à sentir l'irrégularité de cette,
dévotion.
Juda le Saint vécut sous quatre Empereurs; Adrien, Antoninle Pieux, Marc Aurele,
ôc Commode. Dès le moment de fa naiflance il fe trouva dans un grand péril, parce que
son père l'avoit circoncis conformément à la Loi de Dieu, ôc contre la défense de l'Em-
pereur , qui avoit condamné cet ufage. L'accusation fut portée devant Adrien. Le père de
Juda comparut à la première citation : mais il pasfa auparavant chez la mère ôtAntonin;
prit fon fils, ôc prouva à l'Empereur que l'accusation étoit saune , puifqu'il lui faifoit voie
fon enfant aiant encore le prépuce. Il fe fit au retour un nouvel échange. Pour peu qu'on
n'ignore pas l'Hiftoire, on fent la fauffeté de cette narration. Quoiqu'il enfoit, Juda de-
vint le Chef de fa Nation, ôc eut une si grande autorité, que quelques-uns de fes Difciples
aiant ofé le quitter, ils eurent tous un mauvais regard ; c'eft-à-dire, qu'ils moururent tous
d'un châtiment exemplaire. Lorfqu'il sut enterré, le jour fut prolongé, la nuit retardée,
{a) A Worms.
 
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