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RELIGIEUSES DES JUIFS. i^
quoique cet Ouvrage ait été composé dans un tems, où les Juifs étoient plus appliqués aux
rêveries du Thalmud, qu'à l'éclaircissement de leur Théologie, ôc que cet Auteur soitpeu
exact, on ne laisse pas de connoître , en conférant ses sentimens avec ceux de R. Moise,
que la Théologie de ces Gueonim, ou Excellens , ne s'accordoit pas tout-à-fait avec celle
des Juifs d'aujourd'hui. Ces Théologiens Juifs ne traitent pas seulement de ce qui regarde
leur Doctrine : mais ils entreprennent outre cela quelquefois de réfuter la créance des Chré-
tiens : ainsi leurs Livres peuvent nous donner quelques éclaircissemens sur ies matières de
controverse, qui ont été traitées plus à fond , ôc plus en particulier par R. Lipman, dans un
Ouvrage qu'il a publié sous le titre de Sepher nitsahon, Livre de la FiEloire.
Je ne m'arrête point ici à marquer les meilleurs Livres de ceux, qui ont traité de la Théo*
logie sélon les principes de la Cabbale, parce qu'il n'y en a pas un de bon sens. Cependant
il n'est pas croiable combien il y a de Juifs, sur-tout dans le Levant, qui s'appliqusiit à la
Cabbale spéculative. Ce qui paroît de plus raisonnable dans cette Science } ce sont quel-
ques explications des attributs, ou propriétés de Dieu, par exemple , de son Unité ôc de
son Eternité: mais ils n'avancent rien de bon sur ce sujet, qui n'ait été pris de la Philoso-
phie Platonicienne, à laquelle ils ont ajouté d'autres rafinemens, pour accommoder les
principes de cette Philosophie avec leur Loi. Ils regardent comme le fond de cette Théo-
logie un fort petit Livre , qui a pour titre, Sepher Jetfira, Livre de la Création, que quelques-
uns d'entr'eux ont attribué au Patriarche Abraham, comme s'il contenoit toute la Théo-
logie des Anciens Patriarches, quoi qu'en effet il n'y ait rien de solide. Mais les Juifs qui
ont depuis travaillé sur ce fond , soit en composant des Commentaires sur ce petit Ouvra-
ges , ou en publiant des Livres entiers de la Théologie Cabbalistique, ont relevé merveil-
îeusement les secrets admirables de cette Science à laquelle ils donnent le nom de Divine;
îusques-là qu'il s'est trouvé des Chrétiens, & qu'il y en a même encore aujourd'hui qui ajou-
tent foi à tous les prétendus Mystéres de cette Cabbale. Dans le Catalogue des Livres
Juifs qui appartenoient à Jean Pic Comte de la Mirandole, on voit un grand nombre de
ces sortes de Livres; ôc je ne doute point que les Juifs, qui n'avoient pas tant dessein d'en-
richir la Bibliothèque de ce jeune Seigneur, que de s'enrichir eux-mêmes, ne lui en aient
supposé quelques-uns. Au relie ceux qui auront du tems à perdre, ôc qui voudront s'instruire
des principes de cette Science, n'ont qu'à consulter l'Ouvrage de R. M

principes de cette Science, n'ontquà consulter l'Ouvrage de R. Moïse Cordovero,
qui les a réduits en abrégé sous le titre de Pardes rimonim, Jardin des Grenades. Si l'on n'est
pas content de cet abrégé, ôc qu'on souhaite apprendre à fond cette science, on peut lire
les Livres qui suivent, sçavoir Mappetah Hakkabala 3 la Clef de la Cabbale, Sud Sudot} le
Secret des Secrets, Sepher Bakir, le Livre Illustre, Sepher Happelia, le Livre des Merveil-
les. Je ne dirai rien de la Cabbale Pratique, qui ne contient que des mensonges, quoique
ceux qui font profession de cet art, témoignent hardiment qu'ils en ont reconnu la vérité
par quantité d'expériences, prenant plaisir à tromper ceux qui veulent les croire sur leur
parole. Nous rapporterons à cette Cabale Pratique les Livres qu'ils ont composés touchant
les Inssuences des Alites sur de cerraines figures, d'où sont venus leurs Talismans, la
vertu de leurs caractères, ôc plusieurs autres choses semblables, qui n'ont point d'autre
fondement que la superstition des Docteurs Cabbalistes, qui s'appliquent à la Géomancie, à
la Chiromancie, ôc à la Métoposcopie.
Les Juifs ont aussi une infinité de Livres de Philosophie, aîant traduit en Hébreu de
Rabbin tous les Ouvrages d'Aristote, ôc les Commentaires d'Averroës, ôc de plusieurs au-
tres Auteurs Arabes sur ce Philosophe. On trouve même parmi eux quelques Auteurs ,
qui ont composé des Livres de Logique, de Physique ôc de Métaphysique : mais ils ont
suivi entièrement les principes ôc la méthode d'Aristote, ou plutôt des Philosophes Arabes
qui ont écrit sur Aristote. Ainsi leurs Livres de Philosophie ne peuvent être utiles qu'à ceux
de leur Nation ; si ce n'est qu'on peut recouvrer par leur moien quelques Ecrivains Ara-
bes , dont les Ouvrages sont devenus rares , ôc qu'il est aisé de trouver parmi les Juifs qui
les ont traduits. Les Livres mêmes dAverroës qui sont imprimés, ont été traduits sur l'Hé-
breu des Rabbins, ôc non pas sur l'Arabe. Ils ont de plus quelques Ouvrages sous le nom
d'Aristote, que nous n'avons point en Grec : mais ces Ouvrages ont été apparemment
supposés par les Arabes, ôc ensuite traduits par les Rabbins. Les Juifs d'Italie ont ausli tra-
duit sur le Latin quelques Livres de ce Philosophe : mais je ne crois pas qu'on doive con~
sulter ces Traductions pour apprendre la Philosophie d'Aristote, que nous pouvons lire en
Grec, ou au moins en Latin, en aiant des Traductions beaucoup plus exattes, que celles
des Rabbins.
Il y auroit de quoi faire une Bibliothèque entière des Auteurs Juifs, qui ont écrit sur les
Mathématiques ôc sur la Médecine : mais la plupart de leurs Ouvrages ne sont lue des Tra-
cluaions assez libres des Livres Arabes. Ils ont, par exemple, à l'égard des 'Mathémati-
ciens , l'Almageste de Ptolemée, ôc l'abrégé de cet Almagesïe traduits de /Arabe. On
 
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