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I42 CEREMONIES, MŒURS ET COUTUMES
nuit, dans laquelle Jesus-Christ a triomphé de la mort : hac nox ejl, in qua deflruBis vin-
culis mortis Chriflus ab inferis vittor afcendit. Les Juifs témoignent dans leur Hagada, qu'ils
ont été les Esclaves de Pharaon dans l'Egypte, d'où le Seigneur leur Dieu les a retirés
cette nuit-là avec une main puissante ; ce que les Chrétiens témoignent auiïi, en rendant
grâces à Dieu, de ce qu'en cette même nuit ils ont été rachetés du péché Ôt de la tyrannie
du Dé mon, dont Pharaon étoit la figure. Enfin pour marquer en quoi consiste précisé-
ment la Pâque de la Religion Chrétienne, ils ajoutent ces paroles, en skisânt allusion'à
la Pâque des Juifs : Hœcfunt Fejla Paschalia , in quibus verus Me Agnus occiditur, eujus San-
guine pojles Fidelium conjècrantur.
Les Chrétiens observent de plus la Fête de la Pentecôte ; mais d'une autre manière que
les Juifs. Car ce fut en ce jour-là, que Dieu donna la Loi aux Israëlites sur la montagne
de Sinaï, qui devint toute en feu , à cause des éclairs & des tonnerres dont elle étoit
environnée ; & en ce même jour, les Apôtres reçurent auiïi la nouvelle Loi, étant rem-
plis du S. Esprit qui descendit sur eux avec un grand bruit, comme il est marqué dansl'Hi-
stoire des Aétes (a). La Pentecôte donc des Chrétiens a été principalement instituée, pour
honorer le jour que la nouvelle Loi fut imprimée par le S. Esprit dans le cœur des Apô-
tres , à l'imitation de la même Loi, qui avoit été donnée à Moïle à pareil jour en des tables
de pierre.
Outre ces grandes Fêtes, qui sont également observées par les Juiss & par les Chré-
tiens , chacun les célébrant à sa manière, comme nous venons de le remarquer, le Samedi
a été long-tems dans l'Eglise, principalement dans l'Eglise Orientale , un jour d'Assem-
blée, ausli-bien que le Dimanche. C'est pourquoi les anciens Canons défendent de jeûner en
ce jour-là, parce qu'on devoit témoigner de la réjouissance aux jours de Fête, & non pas
delatristesse. Les Chrétiens cependant ne se sont jamais attachés aux Cérémonies purement
Juives dans la célébration du Sabbat ; mais à la véritable raisoii de son institution, qui étoit
la création du monde : & ainii comme cette raison ne regardoit point les vieilles Cérémo-
nies de la Loi} ils crurent n'être pas moins obligés que les Juifs d'avoir de la vénération
pour ce jour-là, sélon qu'il est marqué dans l'ancien Livre des Constitutions attribué à
S. Clément; Célébrez comme jours défîtes, le Sab%at & le Dimanche, farce que le premier
ejl confacré à la mémoire de la Création, & l''autre à la mémoire de la Ré/ùrreâlion.
Il nous reste encore quelque vestige dans l'Eglise Latine de cette ancienne Cérémonie
en l'Osfice du Samedi-Saint, ôc de la veille de la Pentecôte, qu'on peut appeller les deux
grands Samedis de la Religion Chrétienne, comme les Juifs appelloient le Samedi de la
Pâque, Sabbat gadol, le grand Samedi. L'Office se fait en ces deux jours dans nos Eglises
de la même manière , qu'il se faisoit autrefois dans tous les jours d'Assemblée. On y lit
quelque chose de la Loi ôc des Prophéties, à l'imitation de ce qui s'observe encore pré-
sentement dans les Synagogues. On commence, par exemple, la leélure qui se fait le jour
du Samedi-Saint par ces paroles de la Genése : In principio creavit Deus cœlum & terram ;
pour montrer qu'on célèbre en ce jour la mémoire de la création. On lit ensuite l'endroit
de l'Exode, où il est parlé de la victoire que les Israëlites remportèrent sur l'Armée de
Pharaon, dans le passage de la Mer Rouge.
Je paffc sous silence les autres endroits de l'Ecriture , qu'on lit dans l'Office de ce jour-
là, parce qu'il n'y a personne qui ne puisse consulter cet Osfice. Ce qui mérite le. plus d'ê-
tre remarqué, est l'application que l'Eglise en fait, ens'appropriant cette leéture,..comme
iï tout ce qui s'est pasiè dans le Vieux Testament n'eût été que la figure des mystéres, qui se
sont accomplis dans le Nouveau. Dans l'Oraison qu'elle ajoute aux paroles de la Genése,
où il est parlé de la création du Monde, elle fait mention de la séconde création de
l'homme, c'est-à-dire, de sa rédemption. 0 Dieu, dit-elle, qui avez, fait paroître votre puif
Jance en créant P homme, & qui F avez sait encore plus paroître en le rachetant : Deus qui mi-
rabiliter creasii hominem, & mirabilius redemijii. Dans l'autre Oraison qu'elle ajoute aux pa-
roles de l'Exode, où il est parlé du pasTage de la Mer Rouge, elle joint aussi la vérité
avec la figure , comme dans la première Oraison, en suppliant Dieu, que comme il a dé-
livré le Peuple Hébreu de la captivité qu'il souffroit en Egypte, il lui plaise aussi de sau-
ver toutes les Nations par les eaux du Baptême.
On pourra remarquer aisément les mêmes choses dans l'Office du Samedi, qui précède
le jour de la Pentecôte. On y fait la lefture de la Loi & des Prophéties , de la même
manière que le Samedi-Saint; ôc parce que les Juifs avoient reçu la Loi ce jour-là, (b)
on lit les paroles de l'Exode, où il est parlé de la manière que Dieu donna cette Loi sur
la montagne de Sinaï. Il est vrai, que dans la suite des tems il est arrivé beaucoup de chan-
gement à l'Office Eccléiîastique , ôc qu'il n'y a pas même eu dans les commencemens cette
(a) Aft. cliap. z. j th} Èxod. ip.
 
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