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RELIGIEUSES DES JUIFS. 175
endroits d'ensans, qui chantent autour d'eux, tenant des ssambeaux à la main. Tous ceux
qui sont de la même Synagogue y étant accourus, on met fur la tête des mariés un Taled}
qui est un voile quarré, d'où pendent ces espéces de houpes, dont j'ai parle. Après cela
les Rabbins du lieu, ou le Chantre de la Synagogue, ou enfin le plus proche parent prend
un verre, ou quelqu'autre vafe plein de vin ; ôc après avoir béni Dieu, d'avoir créé l'hom-
me & la semme, & ordonné le mariage, ôcc. il donne à boire de ce vin à l'époux ôc à l'épou-
fe. L'époux met ensuite un anneau au doigt de fon époufe, en préfence de deux témoins ,
qui font Rabbins ordinairement, ôc lui dit : Tu es mon époufe félon le Rit de Moïse & d'îsiaèl.
Puis on lit l'écrit où l'époux s'oblige à la dot, ôc confefie l'avoir reçue, Rengageant auffi
à nourrir fa femme, Ôc à bien vivre avec elle. Il en donne acle par écrit aux parens de Pé-
poufe. Après cela on apporte une féconde fois du vin dans un nouveau vafe ; ôc après
avoir chanté encore fix bénédictions, qui font fept en tout, on donne une séconde sois
à boire aux mariés , ôc on jette enfuite le refte du vin à terre en ligne d'allégreffe. Après
cela le vafe étant vuide, on le donne à l'époux, qui en le jettant à terre de toute fa force,
le met en pièces, afin de mêler dans la réjouiffance une idée de la mort, qui nous brifant
comme un verre, nous apprend à ne point nous enorgueillir. Cependant tout le peuple
qui eft présent, crie mazal tou , à la bonne heure. Puis on fe retire.
V. On donne à souper le foir aux parens ôc aux amis ; ôc en quelques lieux les conviés
sont préfent à la mariée de quelque chofe en argent, les uns devant, les autres après le
repas. On chante enfuite les sept bénédictions , dont j'ai parlé , & qu'on a dites dans la cé-
lébration des époufailles, après la bénédiction du feftin ; ôc on levé les tables.
VI. Enfuite, fi la mariée a été au bain, on la couche avec l'époux ; & fi c'eft une fille ,
auffi-tôt qu'elle est femme, le marié sort du lit, ôc ne peut plus la toucher qu'un certain
tems ne soit paffé , que je marquerai en parlant des semmes mariées, ôc qu'elle n'ait été
une séconde sois au bain.
VII. Le matin du premier Sabbat, qui suit ces noces, l'époux ôcl' épouse vont à la Sy-
nagogue. L'épouse est accompagnée des semmes de la noce ; ôc pendant qu'on sait la le-
cture du Pentateuque, l'on prie l'époux de lire. Il promet pour cela de quoi saire de gran-
des aumônes. En cela il est imité par ceux de sa (ùite. Les prières finies, les hommes ac-
compagnent l'époux, ôc les semmes l'époufe jusqu'au logis ; après quoi chacun fe sépare,
en se saisant bien des civilités. En quelques endroits le nouveau marié demeure les sept
premiers jours de son mariage chez fa semme , où il se divertit avec ses amis.
VIII. Voilà ce qui se pratique le plus ordinairement dans les mariages , quoiqu'il y ait
quelque petite dissérence, plus ou moins, d'un lieu à l'autre.
IX. Quand la femme meurt sans enfans, on se gouverne fclon l'usage du pais, usage
qui eft sort dissérent d'un lieu à l'autre.
Cette matière eft fi ample, que quoique nous en apprenne ce Rabbin, il nous sera encore
aifé d'y ajouter plusieurs remarques.
(a) On eft obligé de fe marier chez les Juifs, parce que le précepte que Dieu donna au
premier homme, de peupler la terre, Croijjèz & multipliez , conserve encore toute sa
sorce. Malheur à Vhomme _, difent-ils, qui habite une maisonfans femme. On n'est fournis à
la Loi que depuis l'âge de vingt ans : mais alors il faut fe marier ; autrement on pèche con-
tre Dieu, ôc contre fon Ordonnance : On devient homicide : on détruit limage du premier
homme j & on efl caufe que le S. Efprit fe retire d'ifra'èl. On demande dans le Thalmud , qui
eft celui qui projlitue fa fille ? Et on répond , que c'eft le père qui la garde trop long-tems à
la maison} ou qui la marie à un vieillard. Les juifs n'attendent pas ordinairemenr vingt
ans. Ils sont de bonne heure les traités entre leurs enfans; ôc les exécutent le plutôt qu'il
eft poffible.
La Polygamie eft toujours permife chez les Juifs, comme nous l'avons vu ; ôc c'eft une
maxime généralement reçue parmi eux, qu'il leur est libre de prendre autant de semmes,
qu'ils peuvent en nourrir. On eft feulement perfuadé, qu'il y a de la fageffe à ne pas les
multiplier au-delà de quatre. Du refte les Juifs fe conforment à la coutume des pais, où
ils ont leur domicile. La Polygamie fe pratique en Orient, où les Mahométans leur per-
mettent d'avoir plusieurs femmes, ôc il y a long-tems qu'elle eft abolie en Occident, par-,
ce que les Princes Chrétiens ne veulent pas l'autoriser. Il saut avouer que la Polygamie
donne lieu à de grands inconvéniens ; ôc il eft difficile de concevoir, comment les mé-
nages Juifs n'étoient pas troublés par la difeorde. On ne pouvoit l'empêcher, qu'en ré-
duisant les semmes à une grande (ùbordination, pour ne pas dire à une espéce d'ef clavage.
La promesse de mariage se donne en présence de quelques témoins. Le sutur dit à
la suture, sois moi pour épouse. En même tems il lui met un anneau au doigt : mais cette
(a) Bafnage, Hj/Î. des Juifs. Liv. v. Ch. ip.
 
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