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RELIGIEUSES DES JUIFS. 187
il peut contracter ; car il ne dépend plus de (es tuteurs, s'il en a, ôc peut faire ce qu'il lui
plaît, tant au temporel qu'au spirituel. Pour les Filles, on leur donne la qualité de femme
a douze ans & demi.
Ajoutons encore quelques Remarques à ce que nous apprend ici le Rabbin.
(a) Les Enfans des Juiss ne doivent point marcher la tête découverte. On doit les ac-
coutumer dès l'enfance à porter la ceinture, qui sépare le cœur des parties insérieures. Il
ne faut pas que le cœur regarde ce qui se pafTe plus bas : d'ailleurs l'Enfant eft obligé de
dire dans sa prière du matin ; Béni soit Dieu qui ceint Isiaél de force. Si malheureufement il
oublie sa ceinture , voilà une prière perdue. C'eft ainii que les coutumes les plus indissé-
rentes dégénèrent en Religion.
Les Juiss instruisent de bonne heure leurs Enfans dans l'étude de la Loi ôc de toute l'Ecri-
ture. On leur apprend à ne prononcer le Nom de Dieu qu'avec refpeâ ; à honorer leurs
Parens ôc leurs Supérieurs ; à obferver régulièrement les préceptes de la Synagogue.
(b) A treize ans & un jour l'Enfant eft réputé majeur. Il commence dès-lors à pécher
sur fon propre compte ; car auparavant il péchoitfur celui du Père. La majorité eft décla-
rée en présence de dix Juifs. Le Père leur dit en détail tous les foins qu'il a pris pour fon
Enfant, & finit en déclarant, qu'il fe décharge de toute l'iniquité du jeune homme. Les
Témoins ratifient la déclaration ; après quoi le Père fait une prière. Ceux qui aiment à faire
des découvertes dans les Terres, que Venette a fi do£tement décrites dans fon Tableau de
l'Amour, en feront de très-utiles par le fecours de la Mijchna. On y voit à quel âge un En-
fant eft lié par des vœux ôc par le mariage ; à quoi la majorité fe reconnoît ; quelles preuves
il saut en chercher fur le corps du majeur ôc de la majeure, ôcc.
A dix-huit ans on doit marier les majeurs. Il n'eft pas permis de passer les vingt. On an-
ticipe quelquefois les dix-huit pour ceux en qui
La vigueur n'attend pas le nombre des années;
ôc dont on craint les débauches prématurées. Quoique cette précaution soit très-raisonna-
ble, on peut être affuré qu elle ne réuflit pas toujours.

(0 C H A P I T R E XL
Du respetf qu'on doit à ses proches 0 ôc aux autres.
I. T)ARMI les Jui^,les Ensans se croient étroitement obligés d'honorer leur Père
J^ ôc leur Mère. Honore ton Père & ta Mère, dit le Décalogue ; ce que les Rabbins
ont expliqué fort au long, tant .de ce qui doit fe saire à cet égard en cette vie, qu'après
la mort.
II. Ils enseignent aussi comme le Père doit vivre avec son Fils, particulièrement quand
il est grand, pour ne pas lui donner sujet de manquer de respeft à son égard.
III. Ils tirent de plus cette conféquence de ce commandement, qu'on doit honorer
son Frère aîné ôc fa Belle-mere. Ils croient même qu'on doit plus de respeft: à celui qui
nous a inftruits dans La Religion, qu'à celui qui nous a donné la vie. Car celui-ci ne donne
que Y être, ôc l'autre donne le bien être. Ils veulent aufli que l'on honore en paroles ôc en
actions les gens sçavans ôc pieux, (d) les vieillards, ôc même les vieillards qui ne font
point Juiss -y parce que ce sont, comme disent les Rabbins, les anciens Citoiens du mon-
de , qui aiant vu quantité d'événemens, font sort expérimentés : {e) LafageJJe ess dans les an-
ciens , & la prudence eft le fruit d'un longtems.

(a)Buxtors, Syn. Jud. Cap. 7. I (d) Levit. cli. ijr,
\b) làem.Ibid. (e) Job. 12.
| s ) Léon as Modéne , Part. IV. Ch. lïi '

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