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CEREMON. MŒURS ET COUT. DES JUIFS. ï8p
reçu quelques traditions fort anciennes , pour se rendre supportabies aux Juifs, sous lu
nom desquels ils sont compris. Mais on ne doute point qu'ils ne tirent leur origine des
(a) Saducéens, & qu'ils n'aient été de véritables Saducéens, avant que d'être ce qu'ils
sont.
III. Il y en a à Constantinople, au Caire & en d'autres endroits du Levant. Il y en a même
en Moscovie, où ils vivent à leur manière, aianr leurs Synagogues, leurs Cérémonies ,
& leurs Coutumes, se disant Juifs, ôc prétendant être les seuls vrais observateurs de la
Loi de Moïse.
IV. Ils appellent les Juifs qui ne sont pas de leur opinion Rabbanim, ou Sectateurs des
'Docteurs. Ceux- ci haïssent les Carraïm mortellement, ôc ne veulent point s'allier, ni même
converser avec eux. Ils les traitent de manzerim, ou bâtards, à cause qu'ils nobservent
aucune des constitutions des Rabbins dans les Mariages, les Répudiations > ôc les Purifi-
cations des femmes. Cette aversion est telle, qu'encore qu'un Caraïte voulût se faire Rab-
baniste, les autres Juifs ne le voudroient pas recevoir.
Voilà ce que Léon de Modéne nous apprend au sujet des. Hérétiques Juifs. Il est évident,
qu'il a traité cette matière d'une manière très-abrégée, ôc fort superficielle. Outre qu'il ne
dit mot des Samaritains, dont la Secle subsiste cependant encore aujourd'hui, & a toujours
été regardée du reste des Juifs comme Hérétique & Schismatique ; il suffit de jetter les
yeux sur les notes de M. Simon, pour voir que le Rabbin avance, au sujet des Caraïtes;
des choses qui ne sont point véritables ; qu'il leur prête des sentimens qu'ils n'ont point ;
ÔC qu'il en donne enfin une idée fort disférente de celle qu'on doit en avoir. C est ce qui
nous oblige à donner ici les deux Dissertations en forme de supplément, que M. Simon a
crû devoir ajouter à ce que le Rabbin avoit dit des Hérétiques Juifs. Nous y joindrons
aussi nos remarques ; ôc nous dirons ensuite un mot de quelques autres Se&es, qui se sont
introduites chez les Juifs ; ôc dont ni le Rabbin, ni M. Simon, n'ont fait aucune mention.
CARAÏTES.
(b) I. TL seroit allez difficile de dire précisément le tems, que le Caraïsmeâ. commencé. Le
[ P. Morin qui a traité cette question, rapporte l'origine de cette Sefte au huitième
siécle, incontinent après la publication du Thalmud; ôc prétend que ce grand Ouvrage a été
publié bien plus tard, que les Juifs ne se l'imaginent. En esfet la naissance du Caraïsme vient
de la publication du Thalmud; car on ne voit point que le nom de Caraïte ait été odieux
parmi les Juifs avant ce tems-là, comme il l'a été dépuis. Au contraire par le mot Car ai
on ehtendoit alors un homme consommé dans l'Ecriture sainte. L'origine donc de cette
Se£te vient, de ce que les Juifs les plus éclairés de ce siécle-là s'opposerentà une infinité
de rêveries, qu'on débitoit sous le nom spécieux de traditions de Moïse ; quoique la plu-
part n'eussent pour fondement que l'ambition de quelques Do£teurs, qui vouloient saire
palier leurs décisions particulières pour des Oracles prononcés, sur la montagne de Sinaï.
Or comme les Juifs, qui ne vouloient pas recevoir ces vaines traditions, se servoient
pour les détruire, de l'Ecriture sainte, qu'ils nomment Micra, ils en furent sumommés
Caraïm, comme on l'a vu de nos jours des Protestans se nommer Evangéliques , à
cause qu'ils prétendoient qu'on ne doit s'appuier que sur l'Evangile , en rejettant les tradî
tions.
II. Les Juifs qui tenoient pour le Thalmud, traitèrent ceux-ci de Samaritains ôc de Sa-
ducéens; non qu'ils le fùssent en esfet, mais parce qu'ils les imitoient sur le fait de la tra-
dition , dont ils ne vouloient point convenir. Cependant dans la suite du tems il y a eu des
Juifs, qui ont crû qu'un Caraïte étoit un véritable Samaritain ôc Saducéen. Ce qui les a
confirmés dans cette erreur, est qu'ils ne s'appliquent que très-rarement à l'étude de l'Hi-
stoire-ôc de la Chronologie. L'Auteur de cet Ouvrage, qui sçavoit que les Caraïtes d'aujour-
d'hui ne sont point dans la même créance que les Samaritains, pour concilier cette con-
trariété , a fait une nouvelle Secte de Caraïtes ; comme si les premiers eussent été simple-
ment Samaritains ôc Saducéens, ôc que ceux-ci eusfent changé d'opinion, ou du moins
qu'ils se fusfent mitigés. Mais le sentiment de notre Rabbin n'est sondé , comme j'ai dit,
que sur l'ignorance des Juiss ; ôc les raisons qu'il apporte pour autoriser son opinion, ne
sont pas capables de la maintenir.
III. Nos Critiques, qui ont voulu parler des Caraïtes sur la foi des Livres Juiss , sont
tombés en de grandes erreurs, parce que les Rabbanistes qui sont leurs ennemis , leur
imposent presque par tout. Le P. Morin n'en a pas usé de même parce qu'il avoit un
{a) Cela est saux. l ^ M- &>»<>»> Supplément touchant les 'Carabes.
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