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28o CEREMONIES, M<1URS ET COUTUMES
etoit obligé d'aider à porter Sa Sainteté., lorsqu'elle paroissbit en Cérémonie ; de lui
donner à laver, quand elle alloit se mettre à table; de lui servir le premier plat, &c.
Après le Couronnement on saisoit une Procefiion folemnelle, dans laquelle l'Empereur
paroissbit d'abord avec la Couronne sur la tête, le Sceptre dans une main ,1e Globe dans
l'autre. Sa Majefté Impériale , en sortant de la Basdique, remettoit à un de ses Ossiciers
ces marques de sa Dignité, pour aller tenir (a) Fétrier du Pape, pendant qu'il montoit à
cheval. Elle prenoit même la bride , ôc conduifoit quelque tems le cheval du Serviteur
des Serviteurs de Jefus-Christ ; (i>) & le Serviteur des Serviteurs seignoit par humilité de ne
pouvoir se résoudre à accepter cette foumiffion extraordinaire. Sa Sainteté ne fe détermi-
noit qu'après quelques complimens réciproques} à recevoir pour l'amour de (c) Jesus-Chrift,
l'honneur que Sa Majefté Impériale lui saifoit.
Nous ne nous étendrons pas davantage fur cette matière. Observons feulement, que
comme Monarque fouverain de tout l'Univers le Pape fe croit en droit de difpofer des
Roïaumes ôc des Couronnes ; ôc qu'en cette qualité il a partagé le Nouveau Monde à
l'Efpagne & au Portugal. Il a droit de prendre le glaive de faint Paul, pour châtier Apo-
ftoliquement ceux qui méprifent les décidons qu'il a données fur la Foi Chrétienne, (d) Il
ne fe levé de fon Trône Pontifical, ôc nefe découvre pour qui que ce foit. Il ne fait l'hon-
neur à personne de le faluer feulement d'une inclination de tête. Il eft vrai qu'à l'égard
de Sa Majefté Impériale il lui fait la grâce de fe lever tant foit peu pour l'amour d'elle,
lorfqu'on l'admet au baifer de paix, après un hommage rendu aux pieds du faint Père.
Cependant le Pape falue quelquefois d'une petite inclination de tête les Princes qui ont
l'honneur d'être reçus à fon audience: mais pour-lors S a Sainteté (e) n'eft pas revêtue de
fes habits Pontificaux ; ôc quoiqu'elle s'abaiffe à cette civilité, ( f) elle n'y eft point obligée.
N'oublions pas, que les Nonces ôc les Légats du Pape précèdent les Ambaffadeurs de
toutes les Têtes couronnées.
Préliminaires de /'entrée des Cardinaux au Conclave pour /'Ele&ion
du Pape. Diverses manières de /'Elire.
Nous entrons présentement dans la defcription des Cérémonies, qui accompagnent
l'Election des Papes. On ne peut procéder à cette Election, que le faint Siège ne foit
vacant ; ôc il peut le devenir en trois manières. La première eft l'abdication. Il paroît par
le Décret de CeleftinV. consirmé par Boniface VIII. que les Papes ont la liberté d'abdi-
quer ; ôc quoique cela foit aftez rare, il n'est pas auffi sans exemple. Clément VIII. Cyria-
que , Marcellin , & CeleflinV. ont abdiqué le Pontificat, quoique pour des raifons diffé-
rentes. Il eft vrai que quelques-uns soutiennent, qu'il n'y a jamais eu de Pape nommé Cy-
riaque, prétendant que tout ce qu'on en dit, n'a d'autre sondement que les Actes de Sainte
Ursule, que tout le monde reconnoît pour suppolés. La plupart des Catholiques regar*
dent comme sabuleux ce qu'on a écrit de l'abdication de Marcellin ; ôc ils rangent Clé-
ment VIII. avec les Antipapes. Ainfi il ne refte que l'exemple du Pape Celejlin, qui foit
inconteftable.
Le Trône Pontisical peut encore vaquer par déposition. Il est vrai que les Ultramon-
tains prétendent, que le Pape étant Juge de tout le Monde, il ne peut être jugé de per-
sonne: mais comme nous l'avons déjà obfervé, la plupart des autres Théologiens foutien-
nent au contraire qu'il peut être déposé, du moins pour cause d'héréfie. Ensin le S. Siège
devient vacant par la mort.
La Politique déploie tous ses artisices, ôc sait jouer tous fes ressorts, lorfqu'il s'agit
d'élire un Pape. On n'attend pas même la mort de ce premier Ches de l'Eglise pour com-
mencer les brigues, ôc les intrigues propres à conduire au Trône Pontisical le Sujet estimé
Papable ; ôc quoique le Sacré Collège appelle unanimement le S. Efprit à son secours ,
pour lui aider à élire le Vicaire de Jesus-Chrift , il paroît que leurs Eminences sont allez
humainement tout ce qu'elles peuvent, asin que le S. Efprit ne se mêle de l'Election que
soiblement.
Dans les premiers tems de l'Eglise c'étoit le Clergé Romain, qui saisoit l'Elestion du
Pape. On croit même que le Peuple concouroit à l'Election. Dans la suite Odoacre Roi
des
personatn,sed illiut cuius locum tenet recipiendo, &c. Ibid.
(d) Ibid.L. j.Ch. z.
( e ) Qwna non Jtnt in pontificalibus. Ibid.
(/) Non tx officia > [ti «x laudabili humanitate. Ibid.

U) Stapham tenettquoad Pmttisex equum asienderit, &c.
 
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