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RELIGIEUSES DES CATHOLIQUES. a8r
$es Hernies ordonna, que l'Election ne se seroit qu'avec son agréaient. Theoâotk Rot
des Goths en Italie voulut s'attribuer aulli le droit de connoître de cette Election î mais
la Loi qu'Oâoacre avoit faite sur ce sujet fut abolie en J02. par les soins du Pape Symma-
que ; ce qui n'empêcha pas Theodoric de nommer pour Pape Feux IV. en l'année <; 26*
Les Rois suivans imitèrent l'exemple de leurs Prédecefseurs, en se réservant le droit de
confirmer celui qui étoit élu, ôc qui ne pouvoit prendre possession du Pontisicat, que le
Prince ne l'eût agréé. Les Empereurs d'Orient, après avoir relevé leur autorité en Italie >.
retinrent pendant quelque tems le droit d'approuver ôc de confirmer le choix que le Clergé
faisoit : mais les Papes secouerent cette espéce de joug à la saveur des libéralités de Louis
le Débonnaire, de Lothaire I. & de Louis IL qui permirent que les Ele&ions se s sient H*
brement. Le dixième Siècle vit élire ôc déposer les Papes au gré des Seigneurs de Rome.
£c des Princes d'Italie ; ce qui obligea les Empereurs de se rendre encore les Arbitres
des Elections. Ce droit fut ensuite disputé pendant près d'un Siècle entre les Empereurs
ôc les Papes. Enfin on laissa aux Cardinaux le pouvoir d'élire les Papes, sans que ni le
Sénat, ni le Peuple, ni l'Empereur y eussent aucune part; ôc depuis l'Ele&ion du Pape
Celestin II. qui parvint au Pontificat en 114.3. indépendament du Peuple Romain, ôc des
Ministres de l'Empereur, ils se sont conservés dans la pouession de ce droit. Honoré IIL
élu Pape l'an 1216. ordonna que l'Election se seroit dans un Conclave. Grégoire X.qui
tint le Siège en 1271. établit dans un Concile général tenu à Lyon, la sorme, les loix ôc.
la procédure de l'Election, telle qu'on la fait maintenant: maison assure qu'avant lui In-
nocent III. avoit ordonné, que les Ele&ions se feroient en trois manières ; par le Scrutin ,
par le Compromis , ou par l'Inspiration.
Il saut expliquer en peu de mots ces disférentes manières d'élire le Pape. Nous tirons
nos Remarques de YHtjloire des Conclaves ; de la Relation du Chevalier Corraro ; de l'Idée
du Conclave, petit Livre imprimé en 1676. de Cafalius dans son Livre de Chriftianor. Ri-
tibus ; ôc d'un autre Livre intitulé, Tableau de la Cour de Rome. Voici en quoi confisle l'Ele-
ction par Scrutin, qui eft aujourd'hui la seule en usage depuis long-tems , ôc la sormalité
en apparence la plus essentielle , pour rendre Canonique l'Election du Pape. Cependant le
Scrutin n'est qu'une Cérémonie, puifque les factions des Cardinaux doivent être réunies
auparavant pour le choix de la personne. Cette réunion eft l'esset de la plus fine Politi-
que , ôc suit ordinairement après que leurs Eminences ont pu reconnoître par plufieurs
Scrutins, la dispofition générale du Sacré Collège. Alors , si les fufsrages donnés à l'un des
Candidats approchent du nombre requis, il arrive très-fouvent que les Parrifans des autres
Cabales s'en détachent pour fuivre le torrent, & contribuent ainfi à faire le Pape , crai-
gnant de s'attirer son inimitié par une réliftance inutile, & quipourroit être hors de saifon.
Le Scrutin confifte donc à recueillir les voix , ôc à examiner les fufsrages qui fe donnent
par des Billets imprimés, que les Cardinaux portent dans un Calice placé fur l'Autel de
la Chapelle , où ils sont afiemblés pour nommer un Pape. La préparation de ces Billets eft
saite par les Maîtres des Cérémonies, qui les mettent dans deux Baffins d'argent placés aux
deux bouts d'une longue table dressée à côté du Maître Autel. Chaque Billet a une palme
de longueur, ôc une demie de largeur. Ils font divifés par des lignes parallèles en huit
parties égales , prifes fur la longueur de chaque Billet, tant du côté qui eft écrit, que de
celui qui fert de revers, quand le Billet eft plié. On voit dans le premier efpace, qui doit
être roulé en dedans, ces mots Ego Cardinalis, un peu éloignés l'un de l'autre , pour
Jaisier la place du nom propre. Le fécond efpace n'a rien d'imprimé : le Cardinal y
écrit fon furnom ôc fes qualités. Le troifiéme a deux ronds fur fes deux extrémités. C'eft
la place du cachet, que le Cardinal qui donne fa voix, fait souvent faire exprès ; car en
cette occafion il ne fe fert pas ordinairement du cachet de fes Armes. Le quatrième eft
rempli de ces mots Eligo, ôcc. comme on le voit dans la Figure qu'on en donne ici. Le
cinquième fert à mettre le furnom ôc les qualités du Cardinal Papable.he fixiéme eft comme
,1e troifiéme. Le feptiéme refte blanc; ôc le huitième eft rempli par une Devife, que le
Cardinal, dont le Billet porte le nom, choifit dans l'Ecriture Sainte. Le revers de cha-
que Billet eft ausfi divisé en huit parties égales, prefque toutes remplies de fleurons, afin
que l'on ne puisie voir l'écriture qui eft de l'autre côté. On en voit ici la repréfentation.
Avant le Scrutin on met d'ans un petit sac des balotes, fur lefquelles les noms de tous les
Cardinaux font imprimés, pour en tirer trois Scrutateurs, trois Infirmiers , ôc trois Re-
j/ifeurs.
Les Cardinaux font tout leur possible, pour déguifer leur caractère. Ils écrivent eux-
mêmes ce que nous venons de dire fur ces Billets du Scrutin : ou s'ils ne fçavent pas affez
bien déguiser leur caractère, ils font écrire par une main inconnue, afin qu'on ne puifle
Recouvrir à qui ils donnent leur yojx. Ils plient ces Billets avec toute l'adrefle poftible a
Tome L Nn
 
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