34^ CEREMONIES, MdURS ET COUTUMES
pastoral eft béni, ensuite afperfé, & donné avec la même Cérémonie. Cet Anneau eft la
marque du Mariage de l'Evêque avec san Eglise. Ces Cérémonies sont accompagnées
d'Exhortations très-convenables aux usages , que le nouveau Prélat doit faire des choses
qui lui sont mises entre les mains. Le Livre des Evangiles qu'on lui avoit posé sur le cou ,
•lui eft aussi remis sermé, avec cette Exhortation: « Recevez l'Evangile : allez ôc prêchez
»au Peuple qui vous eft commis, ôcc. » Après cette Exhortation le Célébrant ôc les deux
Evêques assistans lui donnent le baisèr de paix. Enfuite on reconduit le nouveau Prélat à
■ion Autel, où on lui elïuie la tête ôc les mains avec de la mie de pain : on le peigne : on
lui donne à laver. Ces Cérémonies sinissent par l'Ossrande mystique du nouvel Evoque.
Elle consiste en deux ssambeaux allumés , deux pains & deux petits barils de vin. Alors on
continue la Messe que l'Evêque confacré célèbre conjointement avec le Confacrant. En-
suite le Célébrant communie l'Evêque qu'il a confacré, & tous deux finiffent le Messe.
Après la Bénédiction, le Célébrant bénit la Mitre; l'afperfe d'Eau bénite, ôc met sur la
tête de l'Evêque nouvellement consacré ce cajque de défense & desalut, dont (a) les cor~
dons , femblables aux cornes des deux Tesiamens, doivent le faire paroître redoutable aux enne-
mis de la vérité, ôcc. Enfuite on lui donne les gans. Ces gans représentent (b) la pureté
de l'homme nouveau , laquelle environnera les mains du nouveau Prélat, & le rendra fem-
blable à Jacob , qui, en osfrant à son père des mets agréables, les mains couvertes de
peaux de bouc, sçut enlever la bénédiction paternelle. Enfin on Vintronife ; c'eft-à-dire,
que le Célébrant & le premier Evêque afïistant le prennent chacun par la main, & le sont
afseoir sur le Siège Episcopal, que le Célébrant occupait auparavant. Autrefois lorfque la
Consécration des Evêques fe faifoit dans leur Eglise Cathédrale, on portoit le nouveau
Prélat en chantant dans la Chaire Pontificale, pofée, comme nous le dirons, au fond de
l'Abfide, derrière l'Autel. C'eft encore dans cette Chaire, que plusieurs Evêques prennent
pofleslion de leur Eglife, comme l'Archevêque de Reims, les Evêques d'Autun, de
Metz, d'Arras, ôcc. Cependant on chante le Te Deum, pendant lequel les Evêques as-
sistans promènent l'Evêque confacré dans l'Eglife, ôc il y donne la bénédiction au Peuple :
il marche ensuite vers l'Autel, la Mitre en tête, ôc le Bâton pastoral à la main. De-là il
donne encore la bénédiction au Peuple, après avoir fait le figne de la croix fur foi. Il pasfe
enfuite du côté de l'Epître, toujours la Crofle à la main, ôc la Mitre en tête : s'y met à
genoux tourné vers le Célébrant, (c) placé à l'autre bout de l'Autel du côté de l'Evan-
gile ; ôc lui dit en chantant, ad multos annos : paroles qu'il répète trois fois, premièrement
au bout de l'Autel du côté de l'Epître , ôc tourné vers le Célébrant, enfuite au milieu de
l'Autel, ôc enfin à genoux aux pieds de ce même Célébrant, qui le relève , ôc lui donne le
baifer de paix. Les Evêques affiftans en font de même. Ainfi finit la Cérémonie ( d ). Le
nouveau Prélat, après avoir falué la Croix qui eft fur l'Autel, eft reconduit par les Evêques
afsiftans à fon Autel particulier , où on le deshabille, tandis qu'il récite à voix baffe Y In
principio, Ôc le Cantique Benedicite. L'Evêque confacrant en fait de même. Toutes ces Cé-
rémonies doivent être régulièrement obfervées. A l'égard des devoirs , qui concernent en
particulier le Saint Père ôc la Cour Apoftolique , ils doivent être rendus par un Procureur
du nouveau Prélat, au cas qu'il ne puiffe pas les rendre en perfonne.
Tous les Evêques n'ont pas des Eglifes. Il y en a de Titulaires, qui ordinairement sont
dévoués au Pape, dont ils tiennent leur dignité. Un Evêque dit autresois ( e ) que les Ti-
tulaires étoient de l'invention de la Cour de Rome {figmenta humana) Voici, félon M.
Fleury , quelle a été l'origine de ces Evêques Titulaires.
if) cc Quand des Pais Chrétiens font tombés fous la domination des Insidèles, les Villes
« même ruinées , n'ont pas cesfé aussi-tôt d'avoir des Evêques. Ils fe font confervés dans
» le refte de leurs Diocéses , ou dans les Villes les plus proches, gardant toujours leurs an-
» ciens Titres. Ainfi quoiqu'Antioche ne foit presque plus rien, ôc Alexandrie peu de
» chofe, il ne laine pas d'y avoir dans le Pais, des Patriarches , qui en prennent le Titre,
»»réfidant au Caire, à Alep, ou ailleurs, sélon les lieux où sont leurs troupeaux. Car
» comme les Chrétiens d'Orient sontdivisés en plufieurs SecTes depuis plus de 1200. ans,
» chacune a fes Patriarches ôc fes Evêques. Ce qui sait qu'il y en a plusieurs , qui fe disent
» Evêques de la même Ville.
( d) Imponimuscapiti hujus Antifiitis galeam munitionh &
salutis, qudtenîts décoratd sade & armato capite cornibus
utriufque Teftamenti, terribilis appareat ddverfariis veritatis.
(b) Circumàa manus hujus miniftri tuï munditiâ novi ho-
*n'wis> qui àecœlo défeéridh , ut quemadmodum Jacob dilec-
tus tuus pelliculis hœdorum , &c.
( O C'eft la Cérémonie qui eft repréfentée à la cin-
quième Figure de la Planche, où l'pn a mis par abus cette
infeription : on lui donne le Bâton Passoral,
( d) Dans l'Edition de Hollande on lit ces mots : La
Cérémonie sinit par le chant d'un Cantique. C'est encore une
bévue de l'Editeur qui n'a pas lu, ou entendu en cet en-
droit le Pontisical.
( e ) V. l'Hist. du Concile de Trente de Fra-Paolo.
(/) Injiit. au Droit Eccles. Tom. I. Part. 1. ch. 1/.
pastoral eft béni, ensuite afperfé, & donné avec la même Cérémonie. Cet Anneau eft la
marque du Mariage de l'Evêque avec san Eglise. Ces Cérémonies sont accompagnées
d'Exhortations très-convenables aux usages , que le nouveau Prélat doit faire des choses
qui lui sont mises entre les mains. Le Livre des Evangiles qu'on lui avoit posé sur le cou ,
•lui eft aussi remis sermé, avec cette Exhortation: « Recevez l'Evangile : allez ôc prêchez
»au Peuple qui vous eft commis, ôcc. » Après cette Exhortation le Célébrant ôc les deux
Evêques assistans lui donnent le baisèr de paix. Enfuite on reconduit le nouveau Prélat à
■ion Autel, où on lui elïuie la tête ôc les mains avec de la mie de pain : on le peigne : on
lui donne à laver. Ces Cérémonies sinissent par l'Ossrande mystique du nouvel Evoque.
Elle consiste en deux ssambeaux allumés , deux pains & deux petits barils de vin. Alors on
continue la Messe que l'Evêque confacré célèbre conjointement avec le Confacrant. En-
suite le Célébrant communie l'Evêque qu'il a confacré, & tous deux finiffent le Messe.
Après la Bénédiction, le Célébrant bénit la Mitre; l'afperfe d'Eau bénite, ôc met sur la
tête de l'Evêque nouvellement consacré ce cajque de défense & desalut, dont (a) les cor~
dons , femblables aux cornes des deux Tesiamens, doivent le faire paroître redoutable aux enne-
mis de la vérité, ôcc. Enfuite on lui donne les gans. Ces gans représentent (b) la pureté
de l'homme nouveau , laquelle environnera les mains du nouveau Prélat, & le rendra fem-
blable à Jacob , qui, en osfrant à son père des mets agréables, les mains couvertes de
peaux de bouc, sçut enlever la bénédiction paternelle. Enfin on Vintronife ; c'eft-à-dire,
que le Célébrant & le premier Evêque afïistant le prennent chacun par la main, & le sont
afseoir sur le Siège Episcopal, que le Célébrant occupait auparavant. Autrefois lorfque la
Consécration des Evêques fe faifoit dans leur Eglise Cathédrale, on portoit le nouveau
Prélat en chantant dans la Chaire Pontificale, pofée, comme nous le dirons, au fond de
l'Abfide, derrière l'Autel. C'eft encore dans cette Chaire, que plusieurs Evêques prennent
pofleslion de leur Eglife, comme l'Archevêque de Reims, les Evêques d'Autun, de
Metz, d'Arras, ôcc. Cependant on chante le Te Deum, pendant lequel les Evêques as-
sistans promènent l'Evêque confacré dans l'Eglife, ôc il y donne la bénédiction au Peuple :
il marche ensuite vers l'Autel, la Mitre en tête, ôc le Bâton pastoral à la main. De-là il
donne encore la bénédiction au Peuple, après avoir fait le figne de la croix fur foi. Il pasfe
enfuite du côté de l'Epître, toujours la Crofle à la main, ôc la Mitre en tête : s'y met à
genoux tourné vers le Célébrant, (c) placé à l'autre bout de l'Autel du côté de l'Evan-
gile ; ôc lui dit en chantant, ad multos annos : paroles qu'il répète trois fois, premièrement
au bout de l'Autel du côté de l'Epître , ôc tourné vers le Célébrant, enfuite au milieu de
l'Autel, ôc enfin à genoux aux pieds de ce même Célébrant, qui le relève , ôc lui donne le
baifer de paix. Les Evêques affiftans en font de même. Ainfi finit la Cérémonie ( d ). Le
nouveau Prélat, après avoir falué la Croix qui eft fur l'Autel, eft reconduit par les Evêques
afsiftans à fon Autel particulier , où on le deshabille, tandis qu'il récite à voix baffe Y In
principio, Ôc le Cantique Benedicite. L'Evêque confacrant en fait de même. Toutes ces Cé-
rémonies doivent être régulièrement obfervées. A l'égard des devoirs , qui concernent en
particulier le Saint Père ôc la Cour Apoftolique , ils doivent être rendus par un Procureur
du nouveau Prélat, au cas qu'il ne puiffe pas les rendre en perfonne.
Tous les Evêques n'ont pas des Eglifes. Il y en a de Titulaires, qui ordinairement sont
dévoués au Pape, dont ils tiennent leur dignité. Un Evêque dit autresois ( e ) que les Ti-
tulaires étoient de l'invention de la Cour de Rome {figmenta humana) Voici, félon M.
Fleury , quelle a été l'origine de ces Evêques Titulaires.
if) cc Quand des Pais Chrétiens font tombés fous la domination des Insidèles, les Villes
« même ruinées , n'ont pas cesfé aussi-tôt d'avoir des Evêques. Ils fe font confervés dans
» le refte de leurs Diocéses , ou dans les Villes les plus proches, gardant toujours leurs an-
» ciens Titres. Ainfi quoiqu'Antioche ne foit presque plus rien, ôc Alexandrie peu de
» chofe, il ne laine pas d'y avoir dans le Pais, des Patriarches , qui en prennent le Titre,
»»réfidant au Caire, à Alep, ou ailleurs, sélon les lieux où sont leurs troupeaux. Car
» comme les Chrétiens d'Orient sontdivisés en plufieurs SecTes depuis plus de 1200. ans,
» chacune a fes Patriarches ôc fes Evêques. Ce qui sait qu'il y en a plusieurs , qui fe disent
» Evêques de la même Ville.
( d) Imponimuscapiti hujus Antifiitis galeam munitionh &
salutis, qudtenîts décoratd sade & armato capite cornibus
utriufque Teftamenti, terribilis appareat ddverfariis veritatis.
(b) Circumàa manus hujus miniftri tuï munditiâ novi ho-
*n'wis> qui àecœlo défeéridh , ut quemadmodum Jacob dilec-
tus tuus pelliculis hœdorum , &c.
( O C'eft la Cérémonie qui eft repréfentée à la cin-
quième Figure de la Planche, où l'pn a mis par abus cette
infeription : on lui donne le Bâton Passoral,
( d) Dans l'Edition de Hollande on lit ces mots : La
Cérémonie sinit par le chant d'un Cantique. C'est encore une
bévue de l'Editeur qui n'a pas lu, ou entendu en cet en-
droit le Pontisical.
( e ) V. l'Hist. du Concile de Trente de Fra-Paolo.
(/) Injiit. au Droit Eccles. Tom. I. Part. 1. ch. 1/.