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RELIGIEUSES DES INDIENS. $77

hnterîics, qui nagent sur la surface de l'eau, sie, pour ainsi dire, s'en vont avec elle.
La grandeur de ces lanternes fie leurs ornemens dépendent de la dévotion de chaque
particulier. Les anciens Egyptiens célébroient aussî une Fête à l'honneur du Nil,
pour le remercier de la fertilité qu'il donnoit aux terres par ses inondations. Il reste
même des traces de ces usages. chez les Egyptiens modernes j sie si dans celle
qu'on appelle la Roujse , ils n'offrent plus le sacrirlce barbare d'une jeune Vierge,
ils en jettent la ressemblance dans le Fleuve, sie font à cette occasion mille autres
folies, qu'on peut voir dans les Voiageùrs. Les Siamois font des illuminations pour
remercier la Terre, quand la récolte est abondante : autre Cérémonie , qui a quel-
que rapport à la solemnité dans laquelle les Egyptiens offroient des épis d'or-
ge sie de blé à Isis, pour la remercier de ses biens. Les fêtes sie les spcctacles
cle Religion étoient aussi accompagnés chez ceux-ci de beaucoup d'illumina-
rions.
Les Talapoins vivent dans des Couvens, que les Siamois regardent aussi Comme
des Temples. Le Temple sie le Couvent occupent un terrain quarré, entouré
d'une double enceinte, comme on le représente ici. Le Temple elt au milieu du
terrain , comme le lieu le plus sacré : les Cellules sont rângées tout autour du
Temple , à peu près comme les. tentes d'une armée , sie dans le vùide qui est ehtre
les deux enceintes* Ces Cellules sont isolées : on voit plusîeurs pyramides tdut au-
tour du Temple. . <
Le P. Tachard dit, qu'on fait à peine une lieue sans rencontrer quelque Pagode »
fie la Pagode annonce toujours un petit Monastére de Talapoins. On compte i ajou-
te-t-il, plus de quatorze mille Pagodes dans le Roiaume. Tout ce qui est dans ces
Temples est sacré > sie ceux qui y volent sont punis du dernier supplice.
Ce même Pere nous a donné la deseription de la plus célèbre {a) Pagode de Siam*
On V voit, dit-il, une Idole d'or mamf, qui vaut au moins douze millions 5c demi
de livres de France. Ce Colosse a été fondu dans le lieu même où il est placé : ert-
suité on a consirait le Temple dans lequel il est. Le Pere ajoute , qu'on est vive-
ment touché, de voir une seule Idole plus riche que ne sont tous les tabernacles
des Eglises d'Europe» Quand il disoit cela* songeoit-il à Notre-Dame de Lorettey &
à toutes les richesses que la Sainte Vierge sinies autres Saints ont acquis en Espagne
sie en plusîeurs autres Paï's ?
Il y a des Talapoines , c'est-à-dire des femmes Religieuses, qui observent la régie des
Talapoins, sie qui ne vivent pas dans d'autres Couvens que ceux des Talapoins mêmes.
Ces Religieuses sont âgées. La vieillesse est la caution de leur continence. Mr. le
Due de Mautaufier (b) disoit au alors on n'a plus de Sexe. Les Religieux qui vou-
droient compter certaines raisôns à ces vieilles * persuaderoient qu'ils se mettent
en pénitence > sie ce seroit là une nouvelle espéce d'Oeuvres Pies. Quoiqu'il
en soit , il n'y a pas des Talapoines dans tous les Couvens : mais dans ceuic
ou il y en a , leurs Cellules ne sont presque pas séparées de celles des Ta-
lapoins.
Il V a des Nens bu Ensans qui servent les Talapoins» Il y en a quelque-fois
jusqu a trois dans la Cellule d'un de ces Religieux j qui se chargent de l'éducation
de ces jeunes gens. H y en a qui vieillissent Nens. On ne sçauroit dire s'il faut
regarder leur état comme une espéce de noviciat, ou comme une espéce de servi-
tude* Ce qu'il y a de sur est qu'ils s'occupent à des choses , que les Talapoins ne
pourroient faire sans péché. Gela n'empêche pas que les Nens ne vivent sous une
diseipline très-sévere» Le P. Tachard dit , qu'ils jeûnent six fois dans chaque
Lune j qu'ils ne mangent que deux fois le jour ; qu'il ne leur est permis, ni de chan-
ter , ni d'écouter aucune chanson, sieo
Chaque Couvent des Talapoins est sous la conduite d'un Supérieur, qu'ils appel-
lent Sancrat. Ce dernier cependant est plus distingué qu'un simple Maitre de Cou-
vent. On veut que le Sancrat réponde à l'Evèque , sie le Maitre du Couvent au
Curé. Le Sancrat a seul le pouvoir de faire des Talapoins, comme l'Evèque de
faire des Prêtres : mais il n'a aucune autorité sur les Talapoins qui ne sont pas de
son Couvent > ni aucune jurisdidion sur le Peuple. Il n'a aucun caractère parti-

( a ) Cette Pagode est peut-être le Temple
de Bttrkalam, dont parle Kaempser, Histoire du
Japon Liv. i. Chap. 2. & le Colosse l'Idole de
Sommona-codom, qui sélon Kaempser, est dans une
Tome VI.

chapelle tout près de ce Temple. On voit Ici
cette Idole de Smmtna-codom, & de ses princi-
paux Disciples.
( b ) S(tIïy R«b*t'm dans ses Lettres, Tom IV,
C cccc
 
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