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XIV

JUGEMENS DIVERS

VI.
VERS A L’AUTEUR DES VOYAGES DU JEUNE ANACHARSIS
DANS LA GRÈCE.
D’Athène et de Paris la bonne compagnie
A formé dès long-temps votre goût et vos mœurs ;
Toute l’antiquité , par vos soins rajeunie,
Reparaît à nos yeux sous ses propres couleurs,
Et vous nous rendez son génie.
Au milieu de la Grèce Anacharsis errant
Sait plaire à tous les goûts dans ses doctes voyages ,
Étonne l’érudit, et charme l’ignorant.
Aux soupers d’Aspasie, au banquet des sept sages
Vous auriez eu le premier rang.
Le style a du sujet égalé la richesse,
Et sa parure et sa clarté :
Il joint tous les trésors de l’antique sagesse
A la moderne urbanité.
Quels tableaux différens! Dans l’Élide, emporté
Quelquefois à travers la poussière olympique,
Je suis le vainqueur indompté
Qui voit déjà Pindare entonnant son cantique.
Près des sages fameux, plus souvent arrêté,
Je viens trouver l’erreur sous le grave Portique,
En y cherchant la vérité.
C’est en vain que Zénon défend la volupté ,
Des beaux arts la foule immortelle
L’inspire à chaque pas sous un ciel enchanté ;
Phryné sort de la mer, et soudain sa beauté
Montre Vénus à Praxitèle.
Jupiter m’apparaît; oui, du maître des dieux
L’artiste a reproduit l’auguste caractère.
Phidias l’a vu dans Homère
Comme il existe dans le cieux.
Mais des plus beaux des arts que sont les vains prodiges
Auprès de ceux de la vertu ?
D’Aristide exilé je cherche les vestiges.
Le plus grand des Thébains ici meurt abattu.
 
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