DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.4076#0035
34 ANALYSE DES CARTES.
n'avait pas été levée avec autant de soin que le reste. Cette partie a e'te' refaite d'a-
près différents plans manuscrits, dont je dois la communication à l'amitié du géné-
ral Abancourt, adjoint au Directeur du Dépôt de la guerre , et qui ont été levés
par cet ingénieur, ou sous ses ordres , dans le voyage qu'il fit à Constantinople en
1787, avec le C." Lafitte Clavé.
Tous les détails de la géographie ancienne qui se trouvent sur ce plan, sont pris
de la Description du Bosphore de Thrace, de Denys de Byzance1, en en écartant
tout ce qui m'a paru postérieur à l'époque du Voyage du jeune Anacharsis. Petrus
Gyllius , dans son ouvrage intitulé de Bosporo Thraclo2, a rassemblé tout ce que
les auteurs anciens ont dit sur ce Détroit, et c'est à lui que nous devons la conser-
vation de l'ouvrage de Denys de Byzance, du moins par extraits, car l'original grec
est aujourd'hui perdu. Cet ouvrage de Petrus Gyllius est un des meilleurs qui aient
élé faits dans ce genre; l'auteur y compare continuellement ce que les auteurs an-
ciens rapportent, avec le terrain qu'il avait visité lui-même le plus scrupuleusement
possible, et il serait à désirer que nous eussions sur bien d'autres pays des ouvrages
semblables.
On peut remarquer dans ce plan, la montagne sur laquelle est écrit Lit d'Her-
cule. Cette montagne porte encore actuellement le nom de Montagne du Géant, et
sur son sommet on voit une fosse quarrée, assez considérable, que les gens du pays
appellent la fosse du Géant, et qui est vraisemblablement ce que les anciens dési-
gnaient sous le nom de Lit d'Hercule3. Hérodote ne donne * que quatre stades pour
la largeur du Bosphore de Thrace, dans son plus étroit, à l'endroit où Darius jeta
un Pont; et eette mesure est répétée, sans doute d'après lui, par Strabon s et par
Pline 6, mais elle n'en est pas moins fautive. On sait qu'Hérodote se sert du stade
pythique ; or, quatre de ces stades ne rempliraient qu'un peu plus de la moitié de
la largeur du canal, suivant la carte. Nous verrons par la suite, qu'Hérodote n'est
pas plus exact pour la largeur de l'Hellespont. C'est dans Polybe que l'on trouve la
mesure juste de la largeur du Bosphore de Thrace : il l'indique 7 de cinq stades,
qui sont des stades olympiques ; et cette mesure est confirmée par Pomponius Mêla8,
et par Strabon lui-même 9, clans un autre endroit que celui que nous avons cité.
Agathémère même la fait 10 de six stades. D'après la description de Denys de By-
zance ", j'ai tracé plusieurs petits golfes entre les collines qui, depuis , ont été ren-
fermées dans l'enceinte de Constantinople; et l'on ne peut douter de l'existence de
ces golfes , lorsque l'on saura que quelques parties de cette grande ville ont été
bâties sur pilotis I2. Dans le plan particulier que j'ai donné de la ville de Byzance,
il est bon de remarquer que l'enceinte actuelle du sérail m'a paru répondre assez
bien à celle de cette ville, sinon qu'elle comprenait de plus l'emplacement de Sainte
1 Excerpta ex Dionys. Byzant. Anaplo Bospori Thracii, ap. Geogr.
min. Grœc. tom. 3.
1 La meilleure édition de cet ouvrage est celle qui se trouve dans
le premier volume de Ylmperium orientale, du P. Banduri, p. 249 et
suiv.
3 Excerpl. ex Dionys. Byzant. ibid. p. 20.
♦ Herodot. lib. 4 , cap. 85.
I Polyb. Hist. lib. 4, p. 3i 1.
8 Pomp. Mêla, lib. 1 , cap. 19.
» Strab. lib. 7 , p. 3ig.
10 Agathem. de Geogr. lib. 1, cap. 3 , pag. 8 ; ap. Geogr. min. Grœc.
tom. 2.
II Excerpt. Dionys. Byzant. ibid. p. 6.
" Petrus Gyllius, de Topographia Constantinopoleos, lib. 3, cap.9 ;
s Strab. lib. 2 , p. 125. ap. Imperiwn orientale, t. 1, P- 4°6 et 407
6 D/,7, Kl». A ran i!. t. I . n. 9.t5 : lib. 5 . CaT). 32 , P. 201.
6Plin.lib. 4, cap. 12 , t. i,p. ai5 ; lib. 5 , cap. 32, p. 291.
n'avait pas été levée avec autant de soin que le reste. Cette partie a e'te' refaite d'a-
près différents plans manuscrits, dont je dois la communication à l'amitié du géné-
ral Abancourt, adjoint au Directeur du Dépôt de la guerre , et qui ont été levés
par cet ingénieur, ou sous ses ordres , dans le voyage qu'il fit à Constantinople en
1787, avec le C." Lafitte Clavé.
Tous les détails de la géographie ancienne qui se trouvent sur ce plan, sont pris
de la Description du Bosphore de Thrace, de Denys de Byzance1, en en écartant
tout ce qui m'a paru postérieur à l'époque du Voyage du jeune Anacharsis. Petrus
Gyllius , dans son ouvrage intitulé de Bosporo Thraclo2, a rassemblé tout ce que
les auteurs anciens ont dit sur ce Détroit, et c'est à lui que nous devons la conser-
vation de l'ouvrage de Denys de Byzance, du moins par extraits, car l'original grec
est aujourd'hui perdu. Cet ouvrage de Petrus Gyllius est un des meilleurs qui aient
élé faits dans ce genre; l'auteur y compare continuellement ce que les auteurs an-
ciens rapportent, avec le terrain qu'il avait visité lui-même le plus scrupuleusement
possible, et il serait à désirer que nous eussions sur bien d'autres pays des ouvrages
semblables.
On peut remarquer dans ce plan, la montagne sur laquelle est écrit Lit d'Her-
cule. Cette montagne porte encore actuellement le nom de Montagne du Géant, et
sur son sommet on voit une fosse quarrée, assez considérable, que les gens du pays
appellent la fosse du Géant, et qui est vraisemblablement ce que les anciens dési-
gnaient sous le nom de Lit d'Hercule3. Hérodote ne donne * que quatre stades pour
la largeur du Bosphore de Thrace, dans son plus étroit, à l'endroit où Darius jeta
un Pont; et eette mesure est répétée, sans doute d'après lui, par Strabon s et par
Pline 6, mais elle n'en est pas moins fautive. On sait qu'Hérodote se sert du stade
pythique ; or, quatre de ces stades ne rempliraient qu'un peu plus de la moitié de
la largeur du canal, suivant la carte. Nous verrons par la suite, qu'Hérodote n'est
pas plus exact pour la largeur de l'Hellespont. C'est dans Polybe que l'on trouve la
mesure juste de la largeur du Bosphore de Thrace : il l'indique 7 de cinq stades,
qui sont des stades olympiques ; et cette mesure est confirmée par Pomponius Mêla8,
et par Strabon lui-même 9, clans un autre endroit que celui que nous avons cité.
Agathémère même la fait 10 de six stades. D'après la description de Denys de By-
zance ", j'ai tracé plusieurs petits golfes entre les collines qui, depuis , ont été ren-
fermées dans l'enceinte de Constantinople; et l'on ne peut douter de l'existence de
ces golfes , lorsque l'on saura que quelques parties de cette grande ville ont été
bâties sur pilotis I2. Dans le plan particulier que j'ai donné de la ville de Byzance,
il est bon de remarquer que l'enceinte actuelle du sérail m'a paru répondre assez
bien à celle de cette ville, sinon qu'elle comprenait de plus l'emplacement de Sainte
1 Excerpta ex Dionys. Byzant. Anaplo Bospori Thracii, ap. Geogr.
min. Grœc. tom. 3.
1 La meilleure édition de cet ouvrage est celle qui se trouve dans
le premier volume de Ylmperium orientale, du P. Banduri, p. 249 et
suiv.
3 Excerpl. ex Dionys. Byzant. ibid. p. 20.
♦ Herodot. lib. 4 , cap. 85.
I Polyb. Hist. lib. 4, p. 3i 1.
8 Pomp. Mêla, lib. 1 , cap. 19.
» Strab. lib. 7 , p. 3ig.
10 Agathem. de Geogr. lib. 1, cap. 3 , pag. 8 ; ap. Geogr. min. Grœc.
tom. 2.
II Excerpt. Dionys. Byzant. ibid. p. 6.
" Petrus Gyllius, de Topographia Constantinopoleos, lib. 3, cap.9 ;
s Strab. lib. 2 , p. 125. ap. Imperiwn orientale, t. 1, P- 4°6 et 407
6 D/,7, Kl». A ran i!. t. I . n. 9.t5 : lib. 5 . CaT). 32 , P. 201.
6Plin.lib. 4, cap. 12 , t. i,p. ai5 ; lib. 5 , cap. 32, p. 291.