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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0385
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LA VIERGE.
Senora del Pilar ; tantôt sous une dénomination générique, comme la
Senora Blanca, la Senora del Mar, la Senora de los Milagros, etc. Par
elle se faisaient autrefois les traités, les engagements, les actes, les pro-
messes; le vocabulaire de ses vertus, ou certaines circonstances de sa vie,
servent à dénommer les jeunes filles, qui s'appellent Dolores, Mer-
cedes, Conception, etc. Les gens se saluent, se complimentent en pro-
nonçant son nom. Entrez-vous quelque part, il faut dire : Are Maria,
pour qu'on vous réponde : « Conçue sans péché;» quittez-vous une fa-
mille, un ami, chacun vous dit : Allez avec Dieu; allez avec la Vierge.
Beaucoup d'ouvrages sont dédiés à la Vierge. Je lis en tête des Autos
de don Pedro Calderon de la Barca, cette dédicace : « A la mère du
« meilleur des fils; à la fille du meilleur des pères; à la reine des
« anges. » Mais, ce qu'il y a de singulier, c'est qu'on ne s'est pas con-
tenté de lui consacrer des livres religieux, on a mis sous son patronage
certaines .œuvres éminemment profanes, telles que des pièces de théâtre.
Bans le siècle dernier, quand on devait représenter une pièce nouvelle
ayant quelque importance, en tête de l'affiche se trouvait une invoca-
tion à la Vierge, ordinairement conçue de la manière suivante :
A la Imperatriz de los cielos, madre de el Verbo eterno, norte de toda
Espaîîa, alivio, fiel centinela, y antemural de todos los Espaiioles, Maria santis-
sima; consagra a beneficio, y para aumento de su mayor culto la compania de
comicos de esta ciudad una nueva comedià, titulada, etc. '.
Suivaient l'éloge de la pièce et la description du ballet qui devait
terminer le spectacle. Le lendemain, on versait à la caisse des pauvres,
ou bien au tronc de l'Ave Maria, la part afférente à la Vierge bénéfi-
ciaire.
1 « A l'impératrice du ciel, mère du Verbe éternel, nord de toute l'Espagne, consolation,
fidèle sentinelle et rempart de tous les Espagnols, la très-sainte Marie; c'est à son béné-
fice et pour l'accroissement de son culte que les artistes de cette ville donnent une comédie
nouvelle, intitulée, etc.
 
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