Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0150
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
VOYAGE EN ESPAGNE.

118
s'y sont succédé, et les traces de splendeur qu'offrent encore le
grand escalier et les plafonds, accusent d'incurie archéologique
l'administration locale. Encore quelques années et toutes les traces
laissées par les Mores auront disparu de Saragosse. 11 n'en sera
point ainsi du legs du moyen âge et de la renaissance, car les égli-
ses, la casa de Diputacion, le pont sur l'Èbre, la Torre Nueva, la
Lonja et quantité de maisons particulières portent l'empreinte de ces
deux époques.
La casa de Diputacion, hôtel du parlement, fut construite par
Alonso V, en 1437-1440. Elle avait des salles magnifiques, d'une orne-
mentation des plus riches; mais ces salles étaient plus riches encore
des archives, des livres et des objets d'art qu'elles renfermaient, toutes
choses disparues depuis la guerre de l'indépendance.
Le pont, élevé en 1437, présente sept arches parmi lesquelles il en
est une qui n'a pas moins de soixante mètres d'ouverture. Il produit de
loin un très-bel effet, et s'adapte mieux au paysage que s'il était plus
régulier. On dirait qu'il prend en pitié le fleuve d'avoir un lit si peu
large et si peu profond.
La Torre Nueva, édifice octangulaire datant de 1304, se dresse de
toute sa hauteur au centre de la plaza San Felipe. On y monte par un
escalier de deux cent quatre-vingt-quatre marches. L'inclinaison de
cette tour n'est pas sensible dans l'ascension, mais elle devient effrayante
lorsqu'on en atteint le sommet. On ignore si cela provient d'un caprice
de l'architecte, d'un tremblement de terre ou d'un affaissement des
fondations. On ne connaît pas, d'une manière précise, sa destination
primitive; les gens du peuple pensent qu'elle fut élevée pour hisser une
bancloche à son faite.
La Lonja, construite en briques vers le milieu du seizième siècle,
empesée, sans élégance, menace ruine; les portes de Tolède et de la
Ceneja, l'ancienne université, le grand hôpital, la maison de la Miséri-
corde, San Pedro Nolasco, monastère occupé maintenant par le musée
de peinture, n'offrent rien de fort curieux sous le rapport de l'art; mais
la casa del Comercio, rue Santa Maria; la casa de l'Infanta, rue San
Pedro, bâtie par un négociant célèbre, nommé Gabriel Zaporta; les
maisons de Castel-Florit, du duc de llijar, portent des caractères indi-
 
Annotationen