194 VOYAGE EN ESPAGNE.
vre, par une exploitation de charbon de terre, par des fabriques de
chapeaux, de poteries, de toiles, etc. Son ancien mouvement artis-
tique se justifie par quelques monuments religieux et par la nais-
sance de Juan Bermudez, auteur recommandable de recherches sur
l'art en Espagne; son existence littéraire fut assurée par }'Instituto
Asturiano de Gaspar Melchor Jovellanos. Autour de Gijon se trou-
vent plusieurs monuments byzantins dignes d'intérêt, le couvent de
Santa-Maria de Yaldedios, fondé en 892, l'église de Deva, fondée en
1006, par Alonso IX, et d'autres édifices, tous malheureusement bien
près de leur ruine.
Le cap de las Peîias, cap du malheur, laisse planer sur les abords de
Gijon une teinte sombre et funèbre. Nous avons borné là notre voyage
maritime, pour visiter Avilès, YArgenteorolla des anciens, petite ville
de sept à huit mille habitants, au fond d'une baie, dont les maisons,
presque toutes garnies d'arcades, présentent un aspect sombre qui
s'harmonise avec la vieille ceinture urbaine, et dont l'église San-Nicolas
porte un caractère normand. Les femmes d'Avilès ont un costume anti-
que très-pittoresque. Quand elles se trouvent groupées autour de la
fontaine, on dirait une scène de la Bible.
Avilès n'est pas la seule localité des Asturies qui possède des construc-
tions normandes. On en voit plusieurs le long du littoral et dans l'inté-
rieur des terres. Une église de Mansanara nous a paru surtout très-digne
d'étude pour l'archéologue. Mais c'est Oviédo qu'il faut voir, si l'on veut
se faire une juste idée de la byzantine en Espagne.
Oviédo, capitale provinciale de douze mille habitants, a plus d'im-
portance par ses souvenirs que par son actualité. Elle renferme d'an-
ciennes églises très-curieuses, d'une construction simple, avec auvents
qui se projettent sur la porte d'entrée, comme les toits des vieilles mai-
sons sur la rue.
La cathédrale, nommée la Santa, en raison des reliques qu'elle ren-
ferme, surmontée de trois tours faisant façade, n'offre pas une gran-
deur comparable aux principaux édifices religieux de la Péninsule,
mais elle est conçue dans de bonnes proportions. Malheureusement,
ses tombes royales, ses inscriptions primitives ont fait place à des
rajustages modernes. La capilla del Rey Casto, qui renferme les
vre, par une exploitation de charbon de terre, par des fabriques de
chapeaux, de poteries, de toiles, etc. Son ancien mouvement artis-
tique se justifie par quelques monuments religieux et par la nais-
sance de Juan Bermudez, auteur recommandable de recherches sur
l'art en Espagne; son existence littéraire fut assurée par }'Instituto
Asturiano de Gaspar Melchor Jovellanos. Autour de Gijon se trou-
vent plusieurs monuments byzantins dignes d'intérêt, le couvent de
Santa-Maria de Yaldedios, fondé en 892, l'église de Deva, fondée en
1006, par Alonso IX, et d'autres édifices, tous malheureusement bien
près de leur ruine.
Le cap de las Peîias, cap du malheur, laisse planer sur les abords de
Gijon une teinte sombre et funèbre. Nous avons borné là notre voyage
maritime, pour visiter Avilès, YArgenteorolla des anciens, petite ville
de sept à huit mille habitants, au fond d'une baie, dont les maisons,
presque toutes garnies d'arcades, présentent un aspect sombre qui
s'harmonise avec la vieille ceinture urbaine, et dont l'église San-Nicolas
porte un caractère normand. Les femmes d'Avilès ont un costume anti-
que très-pittoresque. Quand elles se trouvent groupées autour de la
fontaine, on dirait une scène de la Bible.
Avilès n'est pas la seule localité des Asturies qui possède des construc-
tions normandes. On en voit plusieurs le long du littoral et dans l'inté-
rieur des terres. Une église de Mansanara nous a paru surtout très-digne
d'étude pour l'archéologue. Mais c'est Oviédo qu'il faut voir, si l'on veut
se faire une juste idée de la byzantine en Espagne.
Oviédo, capitale provinciale de douze mille habitants, a plus d'im-
portance par ses souvenirs que par son actualité. Elle renferme d'an-
ciennes églises très-curieuses, d'une construction simple, avec auvents
qui se projettent sur la porte d'entrée, comme les toits des vieilles mai-
sons sur la rue.
La cathédrale, nommée la Santa, en raison des reliques qu'elle ren-
ferme, surmontée de trois tours faisant façade, n'offre pas une gran-
deur comparable aux principaux édifices religieux de la Péninsule,
mais elle est conçue dans de bonnes proportions. Malheureusement,
ses tombes royales, ses inscriptions primitives ont fait place à des
rajustages modernes. La capilla del Rey Casto, qui renferme les