Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0356
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
VOYAGE EN ESPAGNE.

300
de longs cheveux blancs; le Mariage, jeune premier, primer galan,
costumé avec luxe; X Extrême-onction, duègne, vieja, vêtue de noir; la
Foi, majestueusement drapée dans un manteau d'hermine, avec une
couronne impériale sur la tête. Quantité d'autres personnages allégori-
ques eurent un costume consacré; les autos firent fortune; le peuple y
courut; mais il ne demeura pas longtemps privé des comédies de
mœurs, la cour n'ayant point ratifié l'arrêt de proscription du conseil.
Vers le milieu du siècle dernier, on jouait encore des autos sacramen-
tales; seulement, ils n'occupaient guère que des théâtres secondaires, et
le plus souvent on les reléguait au fond des carrefours. Par intervalle,
aux fêtes anniversaires des grands patrons, ils reparaissent, habillés à
la moderne, moins extravagants, moins absurdes qu'autrefois, mais
toujours avec des allégories, des anges ou des diables.
Les loas, espèce de prologues, comme on en faisait autrefois pour
annoncer les pièces, deviennent très-rares; tandis que la sainete, qui
se jouait ordinairement entre la seconde et la troisième journée d'une
comédie, continue d'exister, quant au genre, sinon quant à la place.
L'objet principal d'une sainete est la peinture des mœurs, la critique
d'une profession, l'exposé des mille tribulations de la vie maritale, de
l'existence domestique. Depuis le siècle dernier, on en a fait un genre
de pièces à part, ayant beaucoup d'analogie avec les proverbes de Mus-
set. C'est un genre complètement indigène, que le public aime beaucoup
et dans lequel les acteurs, presque tous médiocres, déploient de la
verve, de l'entrain, quelquefois même une incontestable supériorité.
Les femmes surtout brillent dans la sainete.
Le dialogue musical ou tonadilla, qui termine assez souvent cette petite
pièce, a fait naître l'idée de la zarzuela, comédie mêlée de chant, ressem-
blant plutôt à notre vaudeville qu'à notre opéra-comique,mais plus froid.
Un sentiment profond de catholicisme et de mœurs féodales caracté-
rise l'ancien théâtre espagnol, original pour le fond, original pour la
forme. Ordinairement, l'action se divise en trois journées : l'exposi-
tion, le nœud, le dénouement, cadre plus logique, plus serré, plus
facile à parcourir que notre pentalogie, dont il faut bien souvent sup-
primer le second et le quatrième acte devenus inutiles. Comme les
auteurs ne peignent les caractères qu'en courant, par des traits fins,
 
Annotationen