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CHARLES-QU1NT.

comte de Flandre- il nen avait que seize, quand son aïeul ma-
ternel, Ferdinand, lui laissa la couronne d Espagne que sa
mère, Jeanne la Folle, était incapable de porter. Le traité de
Noyon bavait fiance à la fille de François 1er, qui venait à peine
de naître. Ainsi deux règnes que devait ensanglanter une guerre
si longue et si variée, commencèrent par une promesse d’al-
liance et de paix perpétuelle.
Les historiens anglais prétendent que la jeunesse de Charles
fut facile, sans méfiance, et se laissant aisément dominer par
ceux qui l’entouraient. Cette opinion, que justifie si peu le reste
de sa vie, ne s’appuie que sur la partialité peut-être excessive
qu’il montra aux Belges, pendant les premières années de son
règne. On lui a reproché d'avoir, à son accession au trône
d’Espagne, mal apprécié ses nouveaux sujets et, n’écoutant que
ses conseillers flamands, de leur avoir permis d’abuser souvent
de leur crédit pour vendre impunément les charges et les
dignités publiques. Mais que l’on songe combien il était difficile
à Charles, enfant de la Belgique, élevé en Flandre, au milieu
des mœurs et des coutumes flamandes, de secouer en un instant
les habitudes et les opinions de tous ceux qui l’entouraient.
Tout le monde était convaincu dans les Pays-Bas que l’union
entre les deux nations devait être fatale aux populations belges,
comme elle l’avait été à leurs princes : on attribuait la mort pré-
maturée de Philippe le Beau à ses deux voyages en Espagne, et
l’accusation d’empoisonnement était si bien enracinée dans 1 es-
prit de la multitude que, selon Van der Vynckt, on y croyait
encore deux siècles plus tard. Charles avait grandi sous cette
influence. Adoré de ses concitoyens, il était naturel qu’il leur
 
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