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https://doi.org/10.11588/diglit.53595#0040
LES BELGES ILLUSTRES.
22
catesse de mœurs, presque incompatible avec le genre de
ses compositions, il savait coudoyer le peuple sans s’y mêler,
bien different de Craesbeek et Brauwer, qui ne trouvaient
1 inspiration fécondante que dans l atmosphère lourde et épaisse
des tavernes, au milieu des cris, des hurlements, des blasphèmes
et des hoquets des buveurs. Ses courses, restreintes dans un
cercle fort borné, expliquent le peu de variété qu’on rencontre
dans ses paysages, où du reste, tout est toujours peint d après
nature et avec la plus grande fidélité. — Des fermes aux toits
ardoisés, des cabarets dont renseigne se balance au-dessus
de la tête des buveurs, une maisonnette à l’horizon, une haie,
quelques peupliers, un ciel tranquille et doux, voilà le fond
dans lequel se meuvent presque toujours ses drames villageois
et ses rustiques franches-lippées.
Les premiers temps que David Teniers passa à Perk furent
pour lui des jours d épreuve, de travail et de privations. Malgré
son incroyable facilité et le talent remarquable qui se trouve
dans ses premières productions comme dans celles de son âge
mûr, il fut obligé fort souvent, au début de sa carrière, de venir
lui-même à Bruxelles chercher le placement de ses tableaux, qui
trouvaient une rude concurrence dans ceux de Van Thilborg,
Artois et Van Heil. Il ne fallut rien moins que le patronage
de l'archiduc Léopold pour donner à Teniers le rang qu’il
méritait d occuper. Ce mauvais pas franchi, l’avenir se montra
riant et facile pour lui, et bientôt il ne put suffire aux nom-
breuses demandes des amateurs de son talent si gracieux et si
vrai.
Ce qui surtout lit la réputation de Teniers, et lui assura
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catesse de mœurs, presque incompatible avec le genre de
ses compositions, il savait coudoyer le peuple sans s’y mêler,
bien different de Craesbeek et Brauwer, qui ne trouvaient
1 inspiration fécondante que dans l atmosphère lourde et épaisse
des tavernes, au milieu des cris, des hurlements, des blasphèmes
et des hoquets des buveurs. Ses courses, restreintes dans un
cercle fort borné, expliquent le peu de variété qu’on rencontre
dans ses paysages, où du reste, tout est toujours peint d après
nature et avec la plus grande fidélité. — Des fermes aux toits
ardoisés, des cabarets dont renseigne se balance au-dessus
de la tête des buveurs, une maisonnette à l’horizon, une haie,
quelques peupliers, un ciel tranquille et doux, voilà le fond
dans lequel se meuvent presque toujours ses drames villageois
et ses rustiques franches-lippées.
Les premiers temps que David Teniers passa à Perk furent
pour lui des jours d épreuve, de travail et de privations. Malgré
son incroyable facilité et le talent remarquable qui se trouve
dans ses premières productions comme dans celles de son âge
mûr, il fut obligé fort souvent, au début de sa carrière, de venir
lui-même à Bruxelles chercher le placement de ses tableaux, qui
trouvaient une rude concurrence dans ceux de Van Thilborg,
Artois et Van Heil. Il ne fallut rien moins que le patronage
de l'archiduc Léopold pour donner à Teniers le rang qu’il
méritait d occuper. Ce mauvais pas franchi, l’avenir se montra
riant et facile pour lui, et bientôt il ne put suffire aux nom-
breuses demandes des amateurs de son talent si gracieux et si
vrai.
Ce qui surtout lit la réputation de Teniers, et lui assura